Badinter : « Des pro-palestiniens menacent la France, et le NFP reste silencieux »
Dans un entretien accordé au Point, la philosophe fustige la lâcheté de la gauche face à l’islamisme
Femme de gauche et féministe, Elisabeth Badinter a décidé de prendre la parole pour défendre Marzieh Hamidi, sportive afghane exilée à Paris et menacée de mort pour avoir dénoncé les lois répressives des Talibans.
Dans un entretien au Point, la philosophe, condamne les dérives du néoféminisme. Pour elle, ces militantes influencées par la pensée woke, incapables de condamner l’islamisme, tournent le dos aux femmes afghanes et iraniennes.
« Nombre d’entre elles considèrent qu’elles partagent un même statut de victime avec les racistes, les musulmans et les minorités sexuelles. Il y a là une alliance implicite entre tous ceux et toutes celles qui se considèrent comme les victimes de l’homme blanc, occidental et colonisateur, suspecté de racisme et d’islamophobie » constate le philosophe.
Elle déplore en conséquence : « les femmes des pays musulmans radicalisés en paient cher la note : l’absence de liberté et d’égalité. Leur sort n’est pas prioritaire ».
Au sujet de la gauche, sa famille politique, Elisabeth Badinter est particulièrement sévère sur sa complaisance avec l’islamisme. « Les grands médias de gauche ainsi que les députés de gauche restent muets. Au point que la plupart de nos concitoyens ont même ignoré qu’un militant islamiste fanatique a pu récemment appeler à l’intifada, à Paris et à Marseille, sous les applaudissements soutenus de son public » se désole l’essayiste.
Le 8 septembre, lors d’un rassemblement pro-palestinien et anti-Israël place de la Nation (est de Paris), le fondateur du média « Islam et Info », Elias d’Imzalène, a incité les participants à « mener l’intifada à Paris, dans nos banlieues, dans nos quartiers » pour que « bientôt Jérusalem » soit « libérée », selon une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux. Une enquête a ensuite été ouverte.
Deux Intifada en Israël ont fait des centaines de morts en Israël dans des attentats terroristes palestiniens. La première de 1987 – année de naissance du Hamas – à 1993, qui correspond aux accords d’Oslo. La Seconde intifada a débuté en 2000 avec la visite d’Ariel Sharon sur le mont du Temple et s’est terminée en 2005 avec le désengagement de la bande de Gaza.
Elisabeth Badinter accuse notamment la gauche de faire preuve de lâcheté sur ces questions : « Des pro-palestiniens menacent la France, et le Nouveau Front populaire et ses adeptes restent silencieux. Ce mutisme ne signifie pas l’indifférence, mais la peur de devoir prendre des positions qui pourraient déplaire à leurs électeurs et à leurs lecteurs ».