Bahreïn, un petit royaume du Golfe allié-clé des Etats-Unis
L'archipel a participé à la coalition internationale menée par Washington contre les jihadistes du groupe Etat islamique en Irak et en Syrie
Le petit royaume de Bahreïn, seule monarchie sunnite du Golfe avec une population majoritairement chiite selon des estimations non officielles, est un proche allié des Etats-Unis et de l’Arabie saoudite.
Archipel de 35 îles
Petit archipel de 700 km2, le royaume est formé de 35 îles, à une vingtaine de kilomètres à l’est des côtes de l’Arabie saoudite.
Le pays comptait 1,49 million d’habitants en 2017, selon la Banque mondiale. Il accueille une importante communauté du sud-est asiatique, employée en particulier dans les secteurs du bâtiment et des services.
Dynastie sunnite, population chiite
Gouverné depuis 1783 par la dynastie sunnite des Al-Khalifa, Bahreïn a été un protectorat britannique de 1871 jusqu’à son indépendance, en août 1971.
La population autochtone est formée de 40% de sunnites et de 60% de chiites, selon des estimations non officielles que les autorités contestent.
Les chiites se plaignent de marginalisation politique, économique et sociale.
Troubles
Bahreïn a été secoué dans les années 1990 par des mouvements de contestation initiés par l’opposition chiite. Hamad Ben Issa Al-Khalifa monte sur le trône à la mort de son père, en 1999. En 2001, il soumet à référendum une Charte nationale, ouvrant la voie au rétablissement d’un Parlement. Il devient roi d’une nouvelle monarchie créée en février 2002.
Des législatives sont organisées en octobre avec la participation des femmes, mais le scrutin est boycotté par des mouvements d’opposition.
En février 2011, dans la foulée du Printemps arabe, le pays est le théâtre d’un mouvement de contestation animé principalement par des chiites qui réclament la « fin des discriminations » et des « réformes démocratiques ».
A la mi-mars, le soulèvement est écrasé après que le roi Hamad eut autorisé des troupes du Golfe, notamment saoudiennes, à entrer dans le pays.
Depuis, des centaines d’opposants ont été emprisonnés, certains déchus de leur nationalité.
Hostile à Téhéran, allié de Ryad
Bahreïn est très hostile à l’Iran, qu’il accuse régulièrement de fomenter des troubles chez lui, ce que Téhéran dément.
En janvier 2016, Manama a rompu ses relations diplomatiques avec l’Iran, à la suite d’une crise déclenchée par l’exécution d’un dignitaire chiite en Arabie saoudite.
En juin 2017, Bahreïn, l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et l’Egypte ont rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar, qu’ils accusent de soutenir des groupes extrémistes et de se rapprocher de l’Iran, grand rival régional de Ryad.
Outre le siège de la Ve Flotte américaine, Bahreïn accueille depuis avril 2018 la première base britannique permanente au Moyen-Orient depuis 1971. Le pays a participé à la coalition internationale menée par Washington contre les jihadistes du groupe Etat islamique en Irak et en Syrie.
Plus petit producteur de pétrole du Golfe
Bahreïn est le premier pays arabe du Golfe à avoir produit du pétrole en 1932, mais c’est la moins riche des monarchies pétrolières de la région. Le pays, non membre de l’Opep et dont 80 % des revenus proviennent du pétrole, extrait en moyenne 200 000 barils par jour. En avril 2008, il a fait état de la découverte de plus de 80 milliards de barils de schiste bitumineux.
En octobre, Manama a annoncé un plan de réformes économiques, à hauteur de 10 milliards de dollars (8,6 milliards d’euros).
Passé perlier
La pêche et le commerce des perles ont longtemps constitué les principales activités, jusqu’à la découverte du pétrole.
En 2012, les activités perlières, « témoignage d’une économie insulaire », ont été inscrites au patrimoine mondial de l’Unesco.
La place de la Perle à Manama a été l’épicentre de la contestation de 2011.