Israël en guerre - Jour 472

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Analyse

Barghouti appelle à des primaires pour la direction palestinienne

Le terroriste emprisonné par Israël pour meurtre défie Abbas ; s'il gagne, cela pourrait mettre l'État juif dans une situation très délicate

Avi Issacharoff

Avi Issacharoff est notre spécialiste du Moyen Orient. Il remplit le même rôle pour Walla, premier portail d'infos en Israël. Il est régulièrement invité à la radio et à la télévision. Jusqu'en 2012, Avi était journaliste et commentateur des affaires arabes pour Haaretz. Il enseigne l'histoire palestinienne moderne à l'université de Tel Aviv et est le coauteur de la série Fauda. Né à Jérusalem , Avi est diplômé de l'université Ben Gourion et de l'université de Tel Aviv en étude du Moyen Orient. Parlant couramment l'arabe, il était le correspondant de la radio publique et a couvert le conflit israélo-palestinien, la guerre en Irak et l'actualité des pays arabes entre 2003 et 2006. Il a réalisé et monté des courts-métrages documentaires sur le Moyen Orient. En 2002, il remporte le prix du "meilleur journaliste" de la radio israélienne pour sa couverture de la deuxième Intifada. En 2004, il coécrit avec Amos Harel "La septième guerre. Comment nous avons gagné et perdu la guerre avec les Palestiniens". En 2005, le livre remporte un prix de l'Institut d'études stratégiques pour la meilleure recherche sur les questions de sécurité en Israël. En 2008, Issacharoff et Harel ont publié leur deuxième livre, "34 Jours - L'histoire de la Deuxième Guerre du Liban", qui a remporté le même prix

Un Palestinien vote lors des élections pour le mouvement du Fatah dans la région de Naplouse, à la périphérie de la ville de Naplouse en Cisjordanie, le 23 janvier 2021. (Nasser Ishtayeh/Flash90)
Un Palestinien vote lors des élections pour le mouvement du Fatah dans la région de Naplouse, à la périphérie de la ville de Naplouse en Cisjordanie, le 23 janvier 2021. (Nasser Ishtayeh/Flash90)

Mardi soir dernier, la commission centrale électorale palestinienne a terminé l’enregistrement des électeurs.

Les Palestiniens ont fait preuve d’un respect populaire impressionnant pour les efforts de la commission, avec 93 % des électeurs potentiels inscrits. Une activité particulièrement importante a été constatée chez les activistes du Hamas en Cisjordanie et à Gaza, qui étaient dans la rue pour encourager les électeurs potentiels à s’inscrire, dans l’espoir de traduire un intérêt précoce en votes.

Les militants du Fatah ont également repris l’appel, mais tout comme en 2006, lors des dernières élections palestiniennes, la couleur verte représentant le Hamas était beaucoup plus visible que le jaune du Fatah.

Ce n’est pas la seule ressemblance de la campagne avec 2006 : Aujourd’hui comme hier, le Fatah est divisé – avec des signes avant-coureurs de factions dissidentes au sein du mouvement laïc palestinien – tandis que le Hamas s’affiche uni. S’ils devaient se faire concurrence, les dommages causés au Fatah seraient énormes, le Hamas empochant directement les bénéfices.

La personne qui semble, du moins pour l’instant, être l’acteur clé des prochaines élections, selon les nombreux sondages effectués en Cisjordanie et à Gaza, est le prisonnier le plus connu d’Israël, Marwan Barghouti.

Marwan Barghouti. (Crédit : Flash90)

Barghouti, un terroriste reconnu coupable, décidera si le Fatah se présentera comme une faction unifiée ou si certains candidats du Fatah entreront en concurrence avec la liste « officielle », et peut-être même se scinderont en plusieurs factions au sein du mouvement.

Fin 2005, quelques semaines avant les élections législatives de 2006, Barghouti avait décidé que lui et ses partisans se présenteraient séparément au Parlement, contre la liste du Fatah. La liste de Barghouti s’appelait Al-Mostakbal, l’avenir.

Diverses sources ont fait pression sur Barghouti pour qu’il abandonne l’idée d’une liste séparée, qu’il avait soulevée pour lutter contre la corruption et le népotisme au sein de l’Autorité palestinienne. Barghouti a finalement cédé à la pression et n’a pas postulé séparément, alors que le mal était déjà fait. Le Fatah était considéré comme un mouvement violent, où règnent la division et la corruption.

« Le problème est que cette vision n’a pas beaucoup changé », a déclaré le Dr Michael Milshtein, responsable du Palestinian Studies Forum au Moshe Dayan Center for Middle Eastern and African Studies de l’Université de Tel Aviv. « La population palestinienne voit les divisions et les fractures au sein du mouvement et il semble que rien n’ait changé ».

Barghouti ira-t-il jusqu’au bout ?

Le président de l’AP, Mahmoud Abbas, a annoncé à la mi-janvier que les Palestiniens retourneraient aux urnes, pour la première fois depuis 15 ans. Il a publié un décret électoral fixant trois tours de scrutin, le premier – les élections législatives – étant prévu pour le 22 mai. Cette déclaration a été accueillie avec un (très) grand scepticisme, car de (très) nombreuses promesses de tenue des élections sont toutes tombées à l’eau.

La victoire du Hamas aux élections législatives palestiniennes de 2006 a entraîné une scission entre le Fatah et le groupe terroriste islamiste. Les deux mouvements palestiniens rivaux ont mené une lutte sanglante pour la suprématie à Gaza, qui s’est terminée par l’expulsion des dirigeants du Fatah vers la Cisjordanie.

En prévision du vote de 2021, les proches de M. Barghouti prennent des mesures qui indiquent son intention de se présenter à la présidence, éventuellement sur une liste séparée.

Des Palestiniens se présentent pour voter lors des élections du mouvement du Fatah dans la région de Naplouse, à la périphérie de la ville de Naplouse en Cisjordanie, le 23 janvier 2021. (Nasser Ishtayeh/Flash90)

Ce groupe, qui avait autrefois dirigé la branche armée Tanzim du Fatah, s’est retrouvé plus tard exclu et expulsé de diverses institutions gouvernementales. Le président de l’AP a fait en sorte à plusieurs reprises qu’ils soient écartés des postes de décision. Et de l’autre côté, ils ont vu les proches d’Abbas, aussi corrompus soient-ils, gagner du pouvoir et de l’argent. En conservant le pouvoir de toutes les manières possibles, les fonctionnaires qui ont profité de la corruption ont poussé le public palestinien à quitter le Fatah pour aller dans les bras du Hamas.

C’est ce qui a déclenché la volonté de Barghouti d’affirmer son indépendance et de négocier avec Abbas et ses partisans – cette fois-ci à partir d’une position de pouvoir, compte tenu de sa popularité. L’AP, quant à elle, s’est efforcée de maintenir Barghouti derrière les barreaux, le cercle d’Abbas transmettant des messages en ce sens au côté israélien.

Barghouti a été condamné à cinq peines de prison à vie pour cinq meurtres d’Israéliens. Il est destiné à mourir en prison s’il n’est pas libéré.

Barghouti, également connu sous le nom d’Abu Qassam, se considère comme le Nelson Mandela palestinien. Selon lui, les élections présidentielles – qu’il devrait remporter à chaque scrutin – lui permettront de sortir de prison grâce à la forte pression internationale qui s’exercera sur Israël. Ce scénario peut sembler inconcevable pour de nombreux Israéliens à l’heure actuelle, en particulier ceux qui refusent de reconnaître le changement de gouvernement à Washington.

Mais si cela finit effectivement par être le résultat de l’élection, alors une telle pression sera appliquée, à grande échelle.

La concurrence contre Barghouti pour le titre de président de l’AP n’est autre que le président actuel, Mahmoud Abbas. Il a peut-être 86 ans, mais les hauts fonctionnaires qui l’ont rencontré récemment ont déclaré qu’il est en bonne santé et prêt à assumer cette tâche.

Alors qu’une multitude de responsables palestiniens sous son autorité (dont Majed Faraj, Hussein al-Sheikh, Jibril Rajoub et d’autres) souffrent tous de divers problèmes de santé, Abbas semble plus vif que jamais. Pourtant, même Abbas se rend compte que s’il se présente contre Barghouti, ses chances sont faibles.

Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas montre son doigt taché d’encre après avoir voté lors des élections locales dans un bureau de vote de la ville de Ramallah, en Cisjordanie, le 20 octobre 2012. (AP / Majdi Mohammed)

C’est peut-être pour cette raison que Hussein al-Sheikh, le représentant d’Abbas, a été envoyé à la prison de Hadarim, où Barghouti est emprisonné, dans le centre d’Israël cette semaine.

La décision d’envoyer al-Sheikh était bizarre. C’est l’homme qui était le principal adversaire de Barghouti au sein du Fatah pendant les mois turbulents de l’été 2000, juste avant que la seconde Intifada n’éclate.

La rivalité entre les deux a contribué à galvaniser l’Intifada et les nombreux attentats terroristes perpétrés par le Fatah. Cette rivalité a poussé leurs protégés, les combattants du Tanzim et de la Brigade des martyrs d’Al-Aqsa, à perpétrer le plus d’attentats terroristes possible contre Israël afin de susciter le soutien politique et surtout financier de Yasser Arafat, alors président de l’Autorité palestinienne.

Leur rivalité a pris une tournure surréaliste lorsque Barghouti a décidé, pendant l’un des mois d’hiver à la fin de l’année 2000, d’arrêter les tirs depuis les quartiers peuplés de Ramallah vers les implantations israéliennes. C’était en réaction aux plaintes des habitants de Psagot, tout près, qui se plaignaient que les tirs de représailles de l’armée israélienne leur causaient de gros dégâts. Les hommes de Barghouti ont cessé leurs tirs à l’heure prévue, mais ont découvert qu’au même moment, les hommes d’al-Sheikh avaient commencé à tirer sur Psagot, principalement pour violer le cessez-le-feu de Barghouti.

L’hostilité a atteint son paroxysme dans la lutte pour la direction du Comité central du Fatah en Cisjordanie (le Tanzim), qui s’est apparemment terminée par la victoire d’al-Sheikh. Cependant, il s’agissait d’une fausse victoire soutenue par Arafat, qui voulait affaiblir la position du jeune Barghouti de toutes les manières possibles. Finalement, cela s’est retourné contre lui et Barghouti est devenu le symbole de la seconde Intifada tandis que al-Sheikh est devenu un symbole de corruption et de collaboration avec Israël.

Hussein al-Sheikh, un proche confident du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, s’exprimant sur Palestine TV, la chaîne officielle de l’AP. (Capture d’écran Palestine TV)

Ainsi, lorsque al-Sheikh a été envoyé à la prison pour rencontrer Barghouti, de nombreux sourcils se sont soulevés à Ramallah. Cependant, selon des sources proches de Barghouti, lors de la rencontre, celui-ci a clairement indiqué à al-Sheikh qu’il n’était pas intéressé par une scission du Fatah ou par le déclenchement d’un conflit au sein du mouvement. Cependant, il a également précisé qu’il ne tolérerait pas que des amis ou des parents de hauts responsables du parti soient nommés candidats du Fatah au Parlement.

Avant l’élection, Abbas a décidé que cinq comités différents du Fatah seront mis en place, trois en Cisjordanie et deux à Gaza. Chacun sera dirigé par trois membres du Comité central du Fatah, le plus haut niveau du mouvement, et par 10 ou 15 membres du Conseil révolutionnaire. Les commissions détermineront la liste des candidats du mouvement pour le Parlement, qui sera ensuite soumise au Conseil révolutionnaire et au Comité central pour approbation. M. Barghouti craint que ce format n’ouvre la voie au népotisme au sein du Parlement, alors que les dirigeants qui sont populaires et soutenus par le public palestinien ne seront pas autorisés à se présenter.

En conséquence, sa position était sans équivoque : La faction de Barghouti a exigé des élections primaires. Si celles-ci ont effectivement lieu, alors, selon Barghouti, il sera prêt à accepter leurs résultats, « quels qu’ils soient ».

Il a déclaré que si Abbas arrive en première position, Barghouti retirera sa candidature à la présidence. Mais si une tentative de manipulation des résultats est faite, comme cela s’est produit plus d’une fois lors des récentes conférences générales du Fatah, alors Barghouti ne les acceptera pas.

Les employés de la commission centrale électorale palestinienne enregistrent les citoyens en vue des élections, à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 10 février 2021. (Abed Rahim Khatib/Flash90)

Le dilemme d’Israël

Les élections pour le Parlement et la présidence – cette dernière étant prévue pour juillet – ont mis le gouvernement israélien dans une position difficile. Chaque jour qui passe, un scénario qui était inimaginable il y a quelques semaines devient de plus en plus probable.

Le Fatah et le Hamas ont rencontré de nombreux obstacles sur la voie d’un accord concernant les élections – dont certains existent encore – mais il semble que, du moins pour l’instant, les deux parties aient pu dépasser leurs divergences. Il semble qu’ils avancent à toute allure vers les élections au Parlement et à la présidence, puis au Conseil national de l’OLP.

On suppose que la préférence d’Israël est que le Fatah, en tant que représentant de l’AP, remporte les élections en mai et que l’actuel président Abbas obtienne une victoire écrasante aux élections présidentielles.

La situation est cependant plus complexe. Il semble qu’Israël, dirigé par le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu, ait plus peur d’Abbas que du Hamas, et ne soit pas intéressé par une Autorité palestinienne forte, capable de représenter tous les Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza.

Ces dernières années, Israël a pris un certain nombre de mesures pour perpétuer la domination du Hamas à Gaza et pour affaiblir celle d’Abbas, afin d’empêcher toute possibilité de discussion sur une solution à deux États. La logique du gouvernement de droite actuel est que tant que la scission entre le Fatah et le Hamas existera, la solution à deux États continuera d’être considérée comme quelque part entre une fantaisie et une illusion.

Des membres palestiniens des Brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du mouvement terroriste Hamas, lors d’une patrouille à Rafah, dans la bande de Gaza, le 27 avril 2020. (Abed Rahim Khatib/Flash90)

Toutefois, même la deuxième possibilité, qui semble également probable ces jours-ci, d’une victoire du Hamas aux élections législatives ne devrait pas servir les intérêts d’Israël. Que peut faire exactement Israël si le prochain gouvernement palestinien est composé de hauts fonctionnaires du Hamas ? Comment travailler avec un tel gouvernement ?

Israël le permettra-t-il ?

Bien qu’Israël ait déjà acquis une telle expérience suite à la victoire du Hamas aux élections de 2006, on peut toujours s’attendre à ce qu’une victoire du Hamas en 2021 cause une bonne part d’embarras en Israël. Il en résultera également un grand intérêt pour le Hamas au sein de la communauté internationale, en Europe, et peut-être même dans les cercles plus à gauche de l’administration Biden. On peut s’attendre à ce que les mêmes personnes de l’administration Obama qui ont soutenu le dialogue avec les Frères musulmans en Égypte au cours du printemps arabe 2011, soutiennent le dialogue avec l’organisation terroriste du Hamas si celle-ci remporte les élections.

Il y a toujours la possibilité qu’Israël arrête les élections, mais même cela n’aidera pas. Pendant l’administration Trump, le gouvernement israélien a envoyé un message clair à l’AP, à savoir qu’il n’autoriserait pas les élections si le Hamas y participait. Mais c’était pendant l’ère Trump. Aujourd’hui, le message venant de Jérusalem n’est pas clair.

La possibilité d’organiser des élections démocratiques à Gaza et en Cisjordanie n’est pas exclue d’emblée, mais il n’est pas non plus clairement indiqué qu’Israël les autorisera. La déclaration entendue par les médiateurs sur la question est que la position finale du gouvernement sur ce point ne sera déterminée qu’après la tenue d’élections en Israël le mois prochain et la formation d’un nouveau gouvernement israélien.

Une chose qui est déjà assez claire, c’est que les élections à Jérusalem-Est ne seront pas acceptables pour Israël. Dans le passé, les Palestiniens ont utilisé cette excuse pour annuler les élections. Aujourd’hui, leur approche semble être que tout résident de Jérusalem-Est ayant le droit de vote peut voter librement dans l’un des bureaux de vote qui seront installés dans les villes de Cisjordanie. Ils peuvent également voter dans n’importe quel village des environs de Jérusalem dans la zone B comme al-Ram, al-Azariya, Abu Dis et autres. Ces endroits ont déjà une présence policière palestinienne, il semble donc qu’Israël ne s’opposera pas à la présence d’urnes dans ces endroits.

L’UE et les États-Unis peuvent encore exercer de fortes pressions sur Israël pour qu’il autorise le vote dans les bureaux de poste de Jérusalem-Est, comme cela a été le cas lors des élections de 1996 et 2006. Les fortes pressions politiques exercées par l’administration Bush en 2005 sur le Premier ministre de l’époque, Ariel Sharon, juste avant qu’il ne sombre dans le coma, ont amené l’ancien dirigeant israélien à accepter d’autoriser des élections à Jérusalem-Est.

Les résultats, ne l’oublions pas, n’ont pas été moins que tragiques pour l’AP et le Fatah, puisque le Hamas a remporté une victoire et a ensuite arraché violemment le contrôle de Gaza au Fatah. Le résultat a également été tragique pour ceux qui, en Israël, avaient cru en la paix avec les Palestiniens.

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