Ben Gvir prolonge finalement le mandat du chef de la police
Le ministre de la Sécurité nationale a accepté de laisser Kobi Shabtaï à son poste pendant six mois supplémentaires, apaisant ainsi une querelle entre le Likud et HaMahane HaMamlahti
Le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir a annoncé jeudi la prolongation de six mois du mandat du chef de la police israélienne Kobi Shabtaï, après que la question a provoqué des tensions politiques au cours de la semaine écoulée.
La prolongation, qui permet à Shabtaï de rester en poste jusqu’au 17 juillet, sera soumise à l’approbation formelle du cabinet la semaine prochaine.
Shabtaï a remercié Ben Gvir et a promis de « continuer à se battre pour la sécurité des citoyens israéliens et à diriger la police israélienne aussi longtemps que nécessaire ».
Les deux hommes ont eu des relations chaotiques et le ministre avait déclaré en juin qu’il ne prolongerait pas le mandat de Shabtaï, comme c’est généralement le cas.
Ben Gvir a annoncé cette décision une semaine après avoir déclaré qu’il ne prolongerait pas le mandat de Katy Perry, commissaire de l’Administration pénitentiaire israélienne (IPS), malgré un accord politique qui l’obligeait à le faire.
Les mandats de Shabtaï et Perry devaient tous deux expirer en janvier, et tous deux avaient précédemment déclaré qu’ils n’avaient pas l’intention de demander une prolongation, mais les choses ont changé après l’assaut du Hamas sur le sud d’Israël le 7 octobre, et la guerre qui s’en est suivie entre Israël et le Hamas.
Dans le cadre d’un accord conclu entre le Likud du Premier ministre Benjamin Netanyahu et le parti HaMahane HaMamlahti de Benny Gantz, lorsque ce dernier a rejoint la coalition dans le cadre d’un gouvernement d’urgence en temps de guerre, les hauts fonctionnaires de l’État ne devaient pas être remplacés pendant la guerre et leur mandat était censé être prolongé.
Conformément à cet accord, Netanyahu et le ministre des Finances Bezalel Smotrich avaient confié le mois dernier un second mandat de cinq ans au gouverneur de la Banque d’Israël, le professeur Amir Yaron.
Toutefois, la semaine dernière, Ben Gvir a déclaré qu’il ne prolongerait pas le mandat de Mme Perry et qu’il ne s’engageait pas non plus à maintenir Shabtaï à son poste.
Ben Gvir a invoqué l’insubordination et la rupture irrémédiable de la confiance entre lui et Mme Perry pour justifier son remplacement, et cette dernière l’a à son tour qualifié d’irresponsable.
Ce conflit a provoqué une rupture entre Ben Gvir et Gantz, que le Likud s’est efforcé d’apaiser tout au long de la semaine dernière.
« Nous sommes déterminés à parvenir à un accord sur la prolongation des nominations de hauts fonctionnaires », a déclaré le Likud dans un communiqué la semaine dernière. « D’un autre côté, nous comprenons la difficulté pour le ministre Ben Gvir de travailler avec une chef de l’IPS qui lui est subordonnée après qu’elle s’est exprimée publiquement et personnellement contre lui.
En début de semaine, la conseillère juridique du bureau du Premier ministre, Shlomit Barnea, a informé Netanyahu qu’il n’était pas autorisé à s’impliquer dans la nomination des chefs de la police, selon la Treizième chaîne. Le problème, a écrit Barnea, est que cela entraînerait un conflit d’intérêts, car Netanyahu est actuellement en procès.
Le chef du parti Shas, Aryeh Deri, a également encouragé Ben Gvir à respecter l’accord entre HaMahane HaMamlahti et le Likud, mais le ministre de la Sécurité nationale a indiqué qu’il ne se considérait pas lié par cet accord.
Selon un reportage diffusé par Kan la semaine dernière, HaMahane HaMamlahti a finalement accepté de laisser Ben Gvir terminer le mandat de Perry et de nommer un chef intérimaire de l’IPS.