Bennett ne sera pas candidat aux prochaines élections
Bennett restera au poste de Premier ministre suppléant lorsque Lapid le remplacera au poste de Premier ministre, dès la dissolution de la Knesset
Le Premier ministre Naftali Bennett a annoncé mercredi qu’il n’avait pas l’intention de se présenter aux prochaines élections.
Il en a informé les membres de son parti Yamina plus tôt dans la journée, selon un communiqué de son porte-parole.
Bennett restera au poste de Premier ministre suppléant lorsque le ministre des Affaires étrangères Yair Lapid le remplacera au poste de Premier ministre, ce qui pourrait avoir lieu dès demain, si la Knesset finit d’adopter la législation pour sa dissolution.
En juin 2021, M. Bennett et l’actuel chef de la diplomatie Yaïr Lapid avaient écrit une page de l’histoire d’Israël en réunissant une coalition de huit partis (droite, gauche, centre), incluant pour la première fois une formation arabe, afin de couper court à 12 ans sans discontinuer de pouvoir de Benjamin Netanyahu.
Mais un an plus tard, la coalition a perdu sa majorité à la chambre au point où Naftali Bennett a jeté l’éponge la semaine dernière en annonçant son intention de dissoudre la chambre pour convoquer de nouvelles élections.
Et après ?
Lors d’une brève allocution télévisée en prime time prononcé depuis une salle de réunion de la Knesset, le Premier ministre sortant Naftali Bennett a confirmé qu’il ne se présentera pas aux prochaines élections, mais a laissé entendre qu’il espère revenir plus tard, affirmant que sa « vocation » est de servir l’État.
S’exprimant sous le regard des députés Ayelet Shaked, Matan Kahana, Abir Kara et Shirley Pinto, fidèles au parti Yamina, Bennett a expliqué qu’il cédera bientôt le poste de Premier ministre à Yair Lapid et « je continuerai à l’aider autant que je le peux. Son succès est le succès de l’État ».
« Je n’ai pas l’intention de concourir aux prochaines élections, mais je resterai un soldat loyal au service de ce pays », a-t-il ajouté.
« L’État d’Israël est l’amour de ma vie, avec ma famille », dit-il. « Servir l’État est ma vocation. »
« Je termine aujourd’hui plus d’un an en tant que Premier ministre », dit-il. « Il n’y a pas de tâche plus difficile et de plus grand privilège. »
Bennett a affirmé que son gouvernement a fait en un an ce que les gouvernements précédents n’ont pas réussi à faire sur toute la durée de leurs législatures. Il a, dit-il, rétabli le calme et la sécurité dans le sud, réintégré des centaines de milliers de personnes au marché du travail, affronté deux vagues de COVID sans recourir aux mesures de confinement, combattu une vague de terrorisme, augmenté la rémunération des soldats, « et fait comprendre à nos ennemis que ceux qui envoient des terroristes à Tel Aviv en paieront le prix chez eux ».
« Bientôt », a-t-il dit de manière énigmatique, « il y aura d’autres nouvelles importantes dans des domaines qui concernent notre avenir » – une référence possible aux avancées dans les liens d’Israël avec les pays de la région.
Le président Joe Biden doit se rendre en Israël et en Arabie saoudite le mois prochain, et les spéculations vont bon train quant à une percée à cet égard.
Bennett a dit regretter que certains de ceux qui ont soutenu les partis d’opposition aient eu l’impression que leur monde s’était écroulé au cours de l’année écoulée. « Il n’est pas possible que la moitié du pays se sente en deuil quand l’autre moitié dirige le pays », déplore-t-il. « Les deux moitiés [du spectre politique] doivent s’unir pour construire un grand et bon gouvernement », exhorte-t-il.
Il dit avoir cherché à travailler au nom de tous les citoyens israéliens.
« Nous avons prouvé cette année que des personnes ayant des positions très différentes peuvent travailler ensemble, sans abandonner leurs positions », mettant temporairement de côté leurs idéologies.
« Ce n’est qu’ensemble que nous pouvons gagner. Si nous sommes divisés, nous ne serons tout simplement pas. Si nous sommes unis, personne ne peut nous vaincre », conclut-il. « Apprenons à nous comprendre et à nous respecter mutuellement au lieu de nous haïr ».
Bennett a également confirmé les informations selon lesquelles la ministre de l’Intérieur Ayelet Shaked le remplacera à la tête du parti Yamina.
« Je suis sûr que tu sera capable de mener le parti dans la bonne direction », a dit Bennett, remerciant sa partenaire politique de longue date.
Avant cette courte allocution, plusieurs ministres du gouvernement ont fait l’éloge du Premier ministre Naftali Bennett suite à sa décision de ce dernier de ne pas se présenter aux prochaines élections après un an de mandat.
« Naftali Bennett est un patriote israélien », a tweeté le ministre de la Justice Gideon Saar. « C’était un bon Premier ministre qui a rempli son poste de manière digne d’un homme d’État. Nous avons travaillé en pleine coopération au nom d’Israël et de ses citoyens. Je suis convaincu qu’il reviendra servir le pays à l’avenir. Naftali, merci et bonne chance ! »
« Au cours de l’année écoulée, j’ai travaillé en étroite collaboration avec le Premier ministre Bennett. Il y a eu des désaccords et des questions politiques, mais j’ai découvert une personne travailleuse et pondérée qui se soucie vraiment du public. Ses positions ne sont pas les miennes et c’est clair, mais je l’apprécie beaucoup. Israël a gagné une année de bon gouvernement, ce qui est tout à son honneur », a déclaré le ministre de la Santé, Nitzan Horowitz.
Après la dissolution du Parlement, M. Bennett cèdera sa place à Yaïr Lapid. Leur accord de coalition prévoyait un partage du pouvoir, incluant une clause selon laquelle M. Lapid assurerait l’intérim jusqu’à la formation d’un nouveau gouvernement en cas de dissolution de la Knesset.
Et pendant les prochains mois, Naftali Bennett conservera de son côté le titre de Premier ministre d’alternance, ont précisé ses services.