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Brett McGurk : Washington n’a « pas de plan » pour après son retrait de Syrie

L'ex-envoyé spécial américain pour la coalition anti-jihadiste s'exprimait auprès de CBS, après qu'une attaque suicide eut fait mercredi 19 morts dont quatre Américains à Manbij

Illustration : Brett McGurk, lors d'une conférence de presse à Amman, le 6 novembre 2016. (Crédit : Ahmad Abdo/AFP)
Illustration : Brett McGurk, lors d'une conférence de presse à Amman, le 6 novembre 2016. (Crédit : Ahmad Abdo/AFP)

Les Etats-Unis n’ont pas de plan pour la Syrie à l’heure où ils mettent en oeuvre l’ordre du président Donald Trump de retrait des troupes américaines, a affirmé dimanche l’ancien envoyé spécial américain pour la coalition internationale anti-jihadiste, Brett McGurk.

« Il n’y a pas de plan pour ce qui suit », ce qui augmente les risques pour les troupes américaines sur place, a déclaré M. McGurk, qui a démissionné de ses fonctions en décembre après l’annonce du retrait américain de Syrie.

Il s’exprimait dans une interview à la chaîne CBS, après qu’une attaque suicide eut fait mercredi 19 morts dont quatre Américains à Manbij, dans le nord de la Syrie, ville contrôlée par des combattants kurdes appuyés par des militaires américains.

L’attentat a été revendiqué par le groupe Etat islamique (EI).

Il s’agit de l’attaque la plus meurtrière contre les troupes américaines depuis leur déploiement en Syrie en 2014.

La Turquie s’est de son côté dite prête à prendre la relève « sans perdre de temps » pour assurer la « sécurité » de la ville de Minbej, dans le nord de la Syrie, a déclaré le président Recep Tayyip Erdogan lors d’un entretien téléphonique avec Donald Trump.

Lors de cette conversation téléphonique, la deuxième entre les deux dirigeants en moins d’une semaine, M. Erdogan « a indiqué que la Turquie était prête à assurer, sans perdre de temps, la sécurité dans la région de Minbej », a rapporté l’agence de presse étatique Anadolu.

D’après Anadolu, M. Erdogan a déclaré à M. Trump que cette attaque était une « provocation » visant à influer sur la décision de retirer les troupes américaines de Syrie prise le mois dernier par le président des Etats-Unis.

Minbej est depuis plusieurs mois dans le collimateur de la Turquie qui menace de lancer une offensive pour en déloger la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG).

Les YPG sont soutenues par les Etats-Unis contre les jihadistes de l’EI.

Mais Ankara considère ce groupe comme une « organisation terroriste » et redoute de voir s’installer, le long de sa frontière, un embryon d’Etat kurde susceptible de renforcer les velléités séparatistes sur le sol turc.

Afin de réduire les tensions, la Turquie et les Etats-Unis se sont mis d’accord, en mai dernier, sur une feuille de route prévoyant notamment le retrait des YPG de Minbej et la mise en place de patrouilles conjointes américano-turques, qui ont démarré en novembre.

Les deux pays alliés au sein de l’Otan s’efforcent par ailleurs de trouver un accord sur la mise en place d’une « zone de sécurité » visant à séparer les territoires tenus par les YPG de la frontière turque.

Lors de leur entretien dimanche, MM. Erdogan et Trump se sont mis d’accord pour accélérer les discussions en cours entre les généraux des deux pays concernant ce projet de « zone de sécurité », a rapporté Anadolu.

Le président américain Donald Trump et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan au sommet de l’OTAN à Bruxelles, le 11 juillet 2018. (Crédit : AFP/Pool/Tatyana Zenkovich)

Donald Trump a ordonné le mois dernier le retrait des quelque 2 000 militaires américaines présents en Syrie. Cette mesure a été suivie par la démission du ministre de la Défense Jim Mattis et par celle de Brett McGurk, qui ont exprimé leur désaccord avec cette décision.

De hauts responsables américains ont depuis donné des déclarations contradictoires sur les intentions de Washington, mais le Pentagone a indiqué que le retrait a commencé, même si on ignore encore combien de temps il va prendre avant de s’achever.

« Le président a été clair, nous partons. Et cela signifie que nos troupes doivent avoir clairement une mission: se retirer, et se retirer en sécurité », a dit M. McGurk.

Mais « en ce moment nous n’avons pas de plan », a-t-il ajouté. « Cela augmente la vulnérabilité de nos troupes (…) Cela augmente les risques pour nos hommes sur le terrain en Syrie et cela va ouvrir de l’espace pour l’EI ».

L’ancien émissaire a également estimé qu’un « partenaire » tel que la Turquie, alliée de Washington au sein de l’Otan, n’était pas en mesure de remplacer les Etats-Unis comme l’assure Ankara.

« Ce n’est pas réaliste », a affirmé M. McGurk, estimant qu’il était difficile de retirer les troupes et en même temps de chercher une formule pour les remplacer par un autre partenaire de la coalition antijihadiste. « Ce n’est pas un plan viable », a-t-il insisté.

Dans une tribune publiée le 18 janvier par le Washington Post, Brett McGurk avait estimé que la Turquie n’avait pas à elle seul les moyens militaires d’un tel rôle.

Donald Trump avait justifié sa décision de retrait des troupes américaines par par le fait que l’EI était vaincu, ce que Brett McGurk et d’autres experts mettent en cause.

L’ancien émissaire avait auparavant prévenu qu’un retrait américain renforcerait le président syrien Bachar al-Assad et diminuerait l’influence américaine face à la Russie et à l’Iran.

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