Israël en guerre - Jour 502

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"On se surprend à compter"

« Chaque minute est une éternité » : des otages se confient sur leur captivité

Les captifs ont entendu leurs familles parler d'eux sur les médias et savaient qu'ils "n'avaient pas été oubliés" ; les soldates rationnaient les grains de riz

Un hélicoptère militaire transportant l'otage libéré Gadi Mozes arrivant au centre hospitalier Ichilov à Tel Aviv, le 30 janvier 2025. (Crédit: Yonatan Sindel/Flash90)
Un hélicoptère militaire transportant l'otage libéré Gadi Mozes arrivant au centre hospitalier Ichilov à Tel Aviv, le 30 janvier 2025. (Crédit: Yonatan Sindel/Flash90)

Selon un reportage de la chaîne N12, certains des otages ont entendu des membres de leur famille parler d’eux dans les médias, ce qui leur a donné de l’espoir.

L’une d’entre elles a raconté à sa famille : « Ils nous ont dit que personne ne se battait pour nous, que le Premier ministre [israélien] Benjamin Netanyahu ne voulait que la guerre et ne se souciait pas de nous. Puis nous avons entendu l’interview d’un parent d’otage et nous avons compris que nous n’avions pas été oubliés. »

L’une des femmes otages a rencontré une autre captive dans un hôpital de Gaza et n’a réalisé qu’ensuite qu’elle n’était pas la seule à avoir été enlevée.

Certaines ne savaient pas ce qu’il était advenu de leurs proches le 7 octobre 203 et ne l’ont appris qu’en rentrant chez elles.

Les conditions de captivité étaient difficiles. « À un moment donné, nous n’avions presque rien à manger », a raconté à ses proches l’une des soldates de surveillance libérées.

« Nous étions tous assis autour d’un plat de riz et nous essayions de le partager équitablement entre nous, jusqu’au dernier grain. On se surprend à compter. Une telle faim ne s’explique pas. »

Liri Albag « nous remontait le moral. Elle nous racontait tout le temps des histoires et nous demandait d’imaginer des choses de notre vie normale, comme ce que nous commanderions dans un restaurant ».

Liri a raconté à sa famille que c’était elle qui avait suggéré à ses geôliers de filmer un message vidéo récent d’elle en captivité, afin que sa famille sache qu’elle était en vie, a indiqué la chaîne N12.

La soldate Agam Berger, à droite, retrouve Karina Ariev, Daniella Gilboa, Naama Levy et Liri Albag, d’autres soldates libérées du Hamas, à l’hôpital Rabin, le 30 janvier 2025. (Crédit : Armée israélienne)

Le message a été envoyé par le Hamas au début du mois de janvier, peu avant que le groupe terroriste palestinien ne conclue un accord de cessez-le-feu avec Israël.

Liri a expliqué qu’elle avait fait appel à la volonté du Hamas d’accroître la pression publique sur le gouvernement israélien pour qu’il conclue un accord.

« Je leur ai dit que mon père était fort et qu’il se faisait entendre [en Israël] », a-t-elle raconté.

« Et ils sont allés de l’avant et m’ont filmée. »

La chaîne a également rapporté d’autres citations de Liri.

« Pendant une partie du temps, j’ai entendu la radio et je savais exactement ce qui se passait. Ce n’était pas facile de réaliser qu’il faudrait beaucoup de temps [pour revenir]. Nous avons essayé de rester optimistes et de gérer les choses », a-t-elle déclaré.

« À un moment donné, les terroristes voulaient m’emmener dans les tunnels, mais je n’ai pas voulu. Je leur ai dit que je refusais. Je ne supportais pas le calme et la solitude qui y régnaient », a déclaré Liri, citée par la chaîne N12.

« Nous devons faire sortir tous les otages rapidement », a-t-elle souligné.

« Chaque minute est une éternité. »

Les otages thaïlandais peinent à respirer dans les tunnels

Des détails ont également commencé à être révélés vendredi sur la captivité des citoyens thaïlandais qui ont été libérés jeudi : Thenna Pongsak, Sathian Suwannakham, Sriaoun Watchara, Seathao Bannawat et Rumnao Surasak.

Ils faisaient partie des 31 ressortissants étrangers enlevés lors du pogrom perpétré par le Hamas et qui travaillaient en Israël, dont un grand nombre comme ouvriers agricoles dans le centre agricole d’Israël, près de la frontière avec Gaza, y compris, semble-t-il, dans la région de Nir Oz.

Le ministre des Affaires étrangères Gideon Saar en compagnie de cinq hommes thaïlandais – Pongsak Thenna, Sathian Suwannakham, Watchara Sriaoun, Bannawat Seathao et Surasak Lamnau – libérés de captivité à Gaza la veille, au centre hospitalier Shamir de Petah Tikva, le 31 janvier 2025. (Crédit : Oz Schechter/GPO)

Les cinq hommes ont rencontré vendredi le ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar. Selon Ynet, ils ont raconté leur détention dans des tunnels souterrains, où ils avaient du mal à respirer et luttaient contre la faim, leurs geôliers ne leur fournissant pas toujours de la nourriture.

Ils ont déclaré qu’ils parlaient principalement en anglais avec les terroristes qui les détenaient, mais aussi un peu en arabe, qu’ils ont appris à comprendre pendant leur captivité à Gaza, où ils étaient divisés en groupes distincts de deux ou trois personnes chacun.

« Vous êtes forts. Je vous souhaite, à vous et à vos familles, une bonne vie, la santé et la liberté », leur aurait dit Saar.

Le ministre thaïlandais des Affaires étrangères, Maris Sangiampongsa, devrait arriver en Israël samedi pour rencontrer Saar et les otages libérés, a indiqué le ministère des Affaires étrangères. Les cinq hommes devraient rentrer dans leurs familles, qui ont fêté leur retour de Gaza, dans une dizaine de jours.

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