Cisjordanie : des véhicules palestiniens recouverts de graffitis en hébreu
Le Shin Bet a dit redoubler d'efforts pour lutter contre les attaques d'extrémistes juifs en Cisjordanie
Jeudi, la police a ouvert une enquête sur un crime haineux présumé dans une ville palestinienne au nord de la Cisjordanie, alors que les autorités israéliennes ont rapporté tenter de mettre fin à la hausse des attaques attribuées à des extrémistes juifs.
Les résidents d’Isaka, près de la ville cisjordanienne de Naplouse, ont découvert jeudi matin une vingtaine de voitures recouvertes d’une phrase en hébreu : « les traîtres couvrent les attaques terroristes. » D’autres véhicules ont également été tagués des noms d’Ori Ansbacher, victime de terrorisme, de celui de Hadas Tapuhi et de la famille Kaduri, que les familles estiment également victimes de terrorisme.
Ori Ansbacher, âgée de 19 ans, a été violée puis assassinée dans une forêt de Jérusalem la semaine dernière, un crime que les autorités ont classé comme attaque terroriste.
Hadas Tapuhi avait succombé à un accident de la route dans le centre de la Cisjordanie le mois dernier. Des membres de sa famille et de son implantation d’Ateret maintiennent qu’elle a été victime de jets de pierre par des Palestiniens. Les enquêtes des autorités israéliennes n’avaient pas permis la découverte de preuves confirmant cette thèse.
La famille et les amis du couple Kaduri – qui avait été poignardé à mort dans leur domicile de Jérusalem en décembre – ont également soutenu que ce double homicide était un acte de terrorisme, même si la police n’a pas indiqué qu’il avait été perpétré par des Palestiniens.
Les actes haineux qui ont visé les Palestiniens en Cisjordanie jeudi sont le troisième incident du genre à avoir été rapporté en février.
La semaine dernière, les résidents de Deir Dibwan avaient découvert un peu partout dans leur commune des étoiles de David et des graffitis peints à la bombe : « Ici, les gens incitent à tuer des Juifs », et « Vive la nation d’Israël »
Quelques jours plus tôt, huit voitures avaient été vandalisées de façon similaire dans le village de Luban a-Sharqiya, au nord de la Cisjordanie.
Les autorités israéliennes ont ouvert des enquêtes sur les deux incidents, mais, comme pour presque toutes les attaques visant les Palestiniens de Cisjordanie, n’ont procédé à aucune arrestation.
En décembre, le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires avait publié un rapport faisant état d’une augmentation de 69 % des attaques de résidents des implantations juives contre les Palestiniens en 2018 par rapport à 2017.
Le Bureau onusien a recensé 265 incidents au cours desquels des résidents israéliens de Cisjordanie auraient pris pour cible des Palestiniens ou leurs biens. D’après le rapport, 115 Palestiniens ont été blessés, 7 900 arbres détruits et 540 véhicules vandalisés en 2018.
Les attaques « prix à payer » sont le terme employé par les ultra-nationalistes pour justifier les crimes visant les Palestiniens et Tsahal, commis en représailles d’attentats terroristes et d’actions gouvernementales israélienne perçues comme hostiles envers le mouvement pro-implantations.
Le Shin Bet craindrait que le meurtre de la jeune Ori Ansbacher ne vienne accroître ce genre d’attaques d’extrémistes juifs. Le site Ynet a rapporté jeudi que l’agence de sécurité surveillait les activités de plusieurs implantations, y compris celle de Yitzhar, très radicale.
Jacob Magid a contribué à cet article.