Aucune preuve que la mort d’Hadas Tapuhi soit due à des jets de pierres – police
Tout en acceptant que "si c'était un accident, c’était un accident", le mari de la victime a l'impression que les enquêteurs ont tenté "d'étouffer" l'affaire
La police a déclaré dimanche qu’il n’y a actuellement aucune preuve permettant d’affirmer que l’accident de la route qui a causé la mort d’une Israélienne, est du à des jets de pierres par des Palestiniens, comme l’a affirmé sa famille.
Hadas Tapuhi, une trentenaire et mère de quatre enfants, est décédée la semaine dernière après que sa voiture a dévié de sa trajectoire et a heurté un camion venant en sens inverse près de l’implantation d’Ateret, où elle vivait, dans le nord de la Cisjordanie.
« Contrairement aux informations tentant de dépeindre une réalité qui ne correspond pas aux résultats de l’enquête à ce stade, aucun élément ne permet d’affirmer qu’il y a eu des jets de pierre en direction du véhicule, et aucun signalement de jets de pierres sur cette route n’a été fait », a déclaré la police dans un communiqué.
« Néanmoins, toutes les possibilités sont à l’étude dans le cadre de l’enquête, afin de parvenir à la vérité », a déclaré la police.
Cette déclaration fait suite à une séquence diffusée par Hadashot TV, dans laquelle le mari de Tapuhi et le coordinateur de la sécurité d’Ateret s’interrogeait sur la nature de cet accident.
« Je ne dis pas que c’était à 100 % [un jet de pierres]. Je n’y étais pas, je ne sais pas », a déclaré Yonadav, le mari d’Hadas. « Mais il y a clairement un contexte de choses qui se produisent quotidiennement.
« J’ai déjà reçu des pierres. Hadas a reçu des pierres il y a un mois… ça arrive tous les jours », a-t-il ajouté.
Tout en assurant qu’il était disposé à accepter que « si c’était un accident, c’était un accident », Tapuhi a dit avoir l’impression que les enquêteurs ont tenté « d’étouffer » l’affaire.
La semaine dernière, l’implantation d’Ateret avait indiqué dans un communiqué qu’un patrouilleur de l’armée israélienne avait identifié des signes indiquant que des pierres avaient été lancées sur le lieu de l’accident.
« A cet endroit précis, des pierres sont lancées chaque semaine sur les véhicules israéliens », indique le communiqué, qui fournit une image montrant les pierres sur la route.
« L’armée et la police pensent que la conductrice a tenté d’éviter les pierres qu’on lui avait lancées et qu’elle a dévié de sa trajectoire et a percuté un camion se dirigeant vers elle », dit le communiqué. « Le secrétariat d’Ateret exige que les forces de sécurité terminent l’enquête et empêchent que cela ne se reproduise. »
Si les jets de pierres par les Palestiniens sur les voitures israéliennes sont fréquents en Cisjordanie, les routes sont également notoirement dangereuses, avec une proportion plus élevée de tués que sur les routes situées à l’intérieur de la Ligne verte. La plupart des routes sont à une seule voie dans chaque sens, sans séparateurs, avec une conduite imprudente et peu de contrôle.
Dans une lettre publiée mardi sur le site d’Israel National News, le frère de Tapuhi, Yuval Langzam, a déclaré que la famille avait d’autres preuves que l’accident avait été causé par des jets de pierres, sans fournir de détails.
« Nous ne sommes pas disposés à laisser tomber ou à nous calmer, même en cette période des plus douloureuses au début des Shiva (la période du deuil juif) – tant que nous ne saurons pas avec certitude que l’on a enquêté à fond, et par tous les moyens, sur la piste du nationalisme »,avait écrit Langzam.
« Nous exigeons le début d’une enquête complète et urgente qui permettra également d’enquêter sur le [motif] nationaliste. Une enquête sérieuse et approfondie utilisant toutes les ressources militaires et de renseignement disponibles, tout comme elles le font [dans d’autres cas] lorsque c’est nécessaire », a-t-il écrit.
Son appel faisait apparemment référence à l’arrestation récente et aux poursuites imminentes d’un adolescent israélien soupçonné d’avoir jeté une pierre mortelle sur une Palestinienne en octobre.
L’adolescent a été arrêté le 30 décembre, ainsi que deux autres étudiants de la yeshiva Pri Haaretz, dans l’implantation de Rehelim, au nord de la Cisjordanie. Une semaine plus tard, deux autres garçons du même établissement ont été arrêtés. Dimanche dernier, le Shin Bet, qui gère l’enquête avec l’unité de crimes nationalistes de la police, a levé l’embargo sur cette affaire et annoncé que cinq garçons étaient suspectés d’être impliqués dans le meurtre d’Aisha Rabi.
La Palestinienne de 47 ans, mère de 8 enfants, a été mortellement touchée à la tête par une pierre, alors qu’elle roulait avec son mari et sa fille près de l’implantation de Tapuah, en Cisjordanie, le 12 octobre.
Le principal suspect est toujours en détention.