Les ados juifs arrêtés soupçonnés d’avoir tué une Palestinienne – Shin Bet
Levant partiellement l'embargo, les services sécuritaires ont dit que les élèves d'une yeshiva de la Cisjordanie étaient impliqués dans le jet de pierre qui a tué Aisha Rabi
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
Les services de sécurité du Shin Bet ont révélé dimanche que les adolescents juifs qui ont été arrêtés la semaine dernière sont soupçonnés d’être impliqués dans le meurtre d’une femme palestinienne, au mois d’octobre.
Aisha Rabi, 47 ans, avait été frappée à la tête par une grosse pierre alors qu’elle était assise sur le siège passager d’une voiture circulant dans le nord de la Cisjordanie, a noté le Shin Bet dans un communiqué, donnant les premiers détails de l’enquête depuis la mise en place d’un embargo sur le dossier, quarante-huit heures après ce meurtre survenu le 12 octobre 2018. La femme était mère de huit enfants.
Les adolescents sont soupçonnés de « crimes liés au terrorisme, et notamment de meurtre », a précisé le Shin Bet.
Les cinq jeunes fréquentaient la yeshiva Pri Haaretz, située dans l’implantation de Rehelim, en Cisjordanie.
Le Shin Bet a fait savoir que le samedi matin – lendemain de l’attaque qui avait eu lieu le vendredi soir – un groupe d’activistes d’extrême-droite originaire de l’implantation de Yitzhar s’était rendu à la yeshiva, contrevenant aux lois religieuses qui interdisent de conduire pendant le Shabbat, pour conseiller les étudiants qui avaient été impliqués dans l’incident sur la conduite à avoir pendant les interrogatoires du Shin Bet.
Un responsable de l’organisation juridique Honenu qui représente quatre des cinq suspects a confirmé auprès du Times of Israel que Meir Ettinger, militant d’extrême-droite et petit fils du rabbin extrémiste Meir Kahane, avait fait partie de cette délégation.
D’autres détails sur l’enquête restent sous embargo, a précisé le Shin Bet.
Depuis la première série d’arrestations, l’agence de sécurité a déclaré avoir « identifié des efforts continus de la part des individus intéressés de calomnier l’organisation et ses employés et de délégitimer ses activités ».
Au cours des dernières semaines, des chefs d’implantation et des activistes de droite ont manifesté contre les tactiques employées par le Shin Bet, qui ont compris l’interdiction pour les suspects de rencontrer des avocats.
« Cette initiative mérite des condamnations… mais elle ne dissuadera pas le Shin Bet de continuer ses activités pour déjouer les actes terroristes, qu’ils soient Juifs ou Palestiniens », a noté l’agence.
Tandis que d’anciens suspects juifs mis en cause dans des attaques contre les Palestiniens ont accusé les agents du Shin Bet de les avoir torturés durant les interrogatoires, le service déclare que ses « sessions d’interrogatoires sont menées conformément à la loi et sont soumises à la supervision du bureau du procureur de l’Etat ».
« Les personnes détenues lors des interrogatoires du Shin Bet jouissent de tous les droits que leur garantit la loi », a continué l’agence.
« Les accusations portant sur la négation des droits des personnes interrogées… sont sans fondement et leur objectif est de dévier les débat des soupçons graves ayant justifié le placement en détention des individus en vue d’un interrogatoire », a conclu le communiqué.
La police a encore arrêté deux autres suspects, samedi soir, dans une enquête liée au terrorisme juif, portant le nombre total de suspects à cinq, a noté une organisation d’aide juridique de droite.
Un responsable de l’école religieuse de Cisjordanie fréquentée par les suspects a annoncé qu’approximativement 30 personnes avaient été interrogées par le Shin Bet dans les semaines ayant précédé les arrestations.