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Commémoration de la Rafle du Vel d’Hiv au Mémorial de la Shoah

Les commémorations des 82 ans de la rafle ont été ponctuées par la prise de parole de plusieurs rescapés

Le mémorial de la Shoah, à Paris. (Crédit : CC BY-SA 1.0)
Le mémorial de la Shoah, à Paris. (Crédit : CC BY-SA 1.0)

Mardi 16 juillet, la communauté juive parisienne a commémoré le 82ᵉ anniversaire de la tristement célèbre Rafle du Vélodrome d’Hiver. Les 16 et 17 juillet 1942, les autorités françaises ont arrêté et interné 13 152 hommes, femmes et enfants parce qu’ils étaient Juifs.

Les cérémonies ont commencé par un dépôt de gerbes devant le lieu où se trouvait l’ancien Vel d’Hiv dans le XVᵉ arrondissement de Paris.

La commémoration s’est poursuivie au Mémorial de la Shoah avec plusieurs prises de parole. Arlette Testyler, survivante de la rafle, représentant l’Union des déportés d’Auschwitz, a témoigné de son départ de France à seulement neuf ans, de son incompréhension face à la question de savoir de quoi elle était coupable. Elle a ensuite tenu à rendre hommage aux Justes de France : « Français non-juifs, je veux honorer leur mémoire. Leurs noms sont gravés de l’autre côté de ce mur que des malveillants, peu importe d’où ils viennent, ont barbouillé de mains rouges en ce lieu sacré. Ce mur, je voudrais tellement qu’il soit pavoisé de drapeaux bleu, blanc et rouge car c’est le mur du courage de la France que j’aime et que l’on doit célébrer. »

Serge Klarsfeld, président de l’association des Fils et Filles de Déportés Juifs de France, a rappelé le sort de 11 400 enfants en France pendant la Seconde Guerre mondiale : « Quand, pour la première fois, mères et enfants ont été arrêtés, ce qui paraissait inconcevable dans un pays comme la France. »

Après avoir porté la flamme olympique, Léon Lewkowicz, survivant du camp d’Auschwitz-Birkenau, a lui aussi pris la parole : « Survivant des Marches de la Mort, ce ne sont pas les 200 mètres du relais olympique qui m’arrêteront. » Il a conclu : « Le 7 octobre nous oblige à rester vigilants et forts, et à ne plus baisser la tête. »

Yonathan Arfi, président du CRIF, a aussi choisi d’évoquer les attentats qui ont endeuillé Israël : « Le malaise pour nos enfants, dans les rues de France, assignés à un conflit qui se déroule à 3 000 kilomètres et livrés aux raccourcis coupables de la meute antisémite. Depuis la Shoah, jamais autant d’actes et de propos violents n’ont été commis contre des Juifs en France. La France n’est pas un pays antisémite, mais les Français juifs font face à des antisémites décomplexés qui taguent, menacent, insultent, agressent, parfois violentent et un jour peut-être, tueront à nouveau comme ils l’ont déjà fait. »

Dans le cadre de la « Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français et d’hommage aux Justes de France », d’autres cérémonies se tiendront partout en France dimanche 21 juillet 2024, notamment à Drancy, Izieu, Aix-en-Provence, Tours ou encore Vaux-en-Velin.

« Des cérémonies sont organisées dans tous les départements français pour marquer la journée nationale de commémoration. Les autorités officielles y sont représentées et les associations de mémoire invitées », écrit la Fondation pour la mémoire de la Shoah, qui liste ces évènements sur son site.

À Paris, en raison des Jeux olympiques, la cérémonie de commémoration de la Rafle du Vél d’Hiv s’est tenue dès le mardi 16 juillet. Un hommage officiel s’est également tenu ce mardi à Limoges.

Cette journée a été instaurée par le président François Mitterrand en février 1993. Elle a lieu le 16 juillet en mémoire de la rafle du Vélodrome d’Hiver qui a été perpétrée les 16 et 17 juillet 1942, ou le dimanche suivant si le 16 juillet n’est pas un dimanche.

L’évènement rend ainsi hommage aux 13 152 Juifs – 3 118 hommes, 5 919 femmes et 4 115 enfants – arrêtés par 7 000 policiers et gendarmes français sur ces deux jours, enfermés dans l’enceinte sportive du Vélodrome d’Hiver pendant quatre jours, sans nourriture et avec un seul point d’eau, dans une chaleur étouffante et une odeur épouvantable. De là, tous ont été déportés dans des camps d’internement français (Drancy, Beaune-la-Rolande et Pithiviers), avant d’être transférés vers les camps d’extermination nazis.

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