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Conscription : Netanyahu et les partis ultra-orthodoxes coopéreraient

Les chefs de Yahadout HaTorah et Shas auraient le sentiment que quitter la coalition en raison du projet de loi redynamiserait le parti Yesh Atid - Laïc - dans les sondages

Raoul Wootliff est le correspondant parlementaire du Times of Israël

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, (à droite), s'entretient avec Yaakov Litzman, alors ministre de la Santé, du parti Yahadut HaTorah, (à gauche), à la Knesset le 28 mars 2016. (Yonatan Sindel/Flash90)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, (à droite), s'entretient avec Yaakov Litzman, alors ministre de la Santé, du parti Yahadut HaTorah, (à gauche), à la Knesset le 28 mars 2016. (Yonatan Sindel/Flash90)

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu aurait secrètement rencontré les responsables des partis ultra-orthodoxes qui ont convenu de ne pas renverser le gouvernement en raison de la législation consacrée au recrutement militaire des ultra-orthodoxes, qui est controversée, a fait savoir vendredi le journal Maariv. A la place, le Premier ministre devrait annoncer des élections anticipées après l’adoption d’une version assouplie du texte.

Selon des informations, aucune partie ne désire la chute du gouvernement à cause de cette législation. Elles craindraient en effet qu’elle ne vienne redynamiser la formation Yesh Atid de Yair Lapid, qui a fait une campagne forte en faveur de l’enrôlement des membres de la communauté ultra-orthodoxe au sein de l’armée.

Netanyahu serait également inquiet qu’une campagne électorale nationale dans un avenir proche ne vienne nuire à la performance du Likud lors des élections municipales qui aura lieu dans tout le pays au mois d’octobre.

L’article a annoncé que malgré leurs protestations et leurs menaces, les partis ultra-orthodoxes ont réalisé que si le projet de loi sur le recrutement militaire n’était pas approuvé, ils offriraient des votes à Lapid, affaiblissant probablement leur pouvoir de négociation dans le prochain gouvernement.

L’annonce d’élections pour le premier semestre de 2019, après l’adoption d’un texte révisé et adouci, pourrait, au contraire permettre au Likud comme aux formations ultra-orthodoxes de se targuer d’une victoire devant leurs électorats respectifs.

Des élections ne sont prévues que pour la fin du mois d’octobre 2019 mais une source politique de haut-rang a confié à Maariv que des entretiens entre le Premier ministre et les partis ultra-orthodoxes ont eu lieu au cours des dernières semaines pour déterminer une date anticipée avant cette échéance.

Le ministre de la Santé, Yaakov Litzman, arrive à la conférence gouvernementale hebdomadaire au bureau du Premier ministre à Jérusalem, le 15 octobre 2017. (Alex Kolomoisky/POOL)

Selon l’article, le député Moshe Gafni – chef de la faction Degel Hatorah au sein du parti Yahadout HaTorah – voudrait qu’un scrutin soit organisé à la mi-mars tandis que le vice-ministre de la Santé Yaakov Litzman, qui dirige la faction hassidique de la formation, préférerait qu’il se déroule au mois de mai.

La proposition de loi la plus récente établit des objectifs annuels minimum à atteindre dans l’enrôlement militaires des ultra-orthodoxes. En cas d’échec, des sanctions financières seraient imposées aux yeshivot dans lesquelles les jeunes étudient.

La version actuelle prévoit pour 2018 un objectif qui se situerait juste en-dessous de 4 000 recrues. Ce nombre augmenterait de 8 % par an pendant trois ans, de 6,5 % pour les trois années qui suivraient et de 5 % pour les quatre années d’après.

Si ces objectifs ne devaient pas être réalisés à hauteur de 95 % au moins, les sanctions sous la forme de réduction des fonds de l’Etat alloués aux yeshivot ultra-orthodoxes seraient mises en place et augmenteraient chaque année où les buts n’ont pas été atteints.

Les soldats de l’unité d’infanterie ultra-orthodoxe ‘Netzah Yehuda’ de l’armée israélienne en train d’étudier sur la base militaire de Peles, dans le nord de la vallée du Jourdain (Crédit: Yaakov Naumi/Flash90)

Les formations ultra-orthodoxes cherchent à faire supprimer les sanctions issues de la législation et à reporter la mise en oeuvre du texte pendant encore trois ans.

Ce projet de loi est le produit d’un rapport conçu par une commission du ministère de la Défense qui a été publié au début du mois dernier. Le ministère a qualifié ce cadre défini « d’arrangement durable, réaliste et pertinent » pour le recrutement militaire des ultra-orthodoxes.

Au début de la semaine dernière, au cours d’une réunion avec des chefs des partis de sa coalition, Netanyahu a insisté sur le fait que le texte seraient soumis à une première lecture en séance plénière mais qu’après « la première lecture, il y aura une discussion entre tous les partis de la coalition vers un accord plus large en vue des deuxième et troisième lectures ».

Un projet de législation doit passer trois votes en séance plénière pour devenir une loi.

Le leader du parti Shas Aryeh Deri, à droite, avec le responsable de YaHadout HaTorah Yaakov Litzman, à gauche, durant la session d’ouverture de la 20ème Knesset, le 31 mars 2015 (Crédit : Nati Shohat/Flash90)

Lors de la réunion de dimanche, les responsables des partis orthodoxes, Aryeh Deri (Shas) et Litzman (Yahadout HaTorah), ont répété leur opposition au projet de loi.

« Comme nous l’avons dit [lorsque la proposition faite par le ministère de la Défense a été rendue publique], nous voyons en l’étude de la Torah une valeur suprême pour les Juifs et nous insisterons sur le fait que tout étudiant qui se consacre à la Torah pourra se concentrer sur son travail sans interruption », a dit Deri.

Shas et Yahadout HaTorah se sont seulement engagés à s’opposer à la « version actuelle » du texte mais ils n’ont pas fait part d’un éventuel désaccord de principe avec son cadre sous-jacent.

En septembre 2017, la Haute cour de justice avait invalidé la loi exemptant le service militaire des hommes ultra-orthodoxes qui effectuaient des études religieuses, affirmant que cela portait atteinte au principe d’égalité devant la loi. Cependant, le tribunal avait suspendu sa décision pendant un an pour permettre la mise en place d’un nouvel arrangement, donnant au gouvernement la possibilité d’adopter une nouvelle loi avant le 1er septembre 2018.

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