Danon : l’ONU doit s’occuper de “l’accumulation d’armes” du Hezbollah
Comme Nikki Haley, l'envoyé israélien explique que la force de maintien de la paix est “aveugle” aux violations sur les armes du groupe terroriste dans le sud du Liban
L’ambassadeur israélien aux Nations unies a appelé samedi le Conseil de sécurité à se pencher sur « l’accumulation d’armes » du Hezbollah, groupe terroriste chiite, dans le sud du Liban, faisant écho aux propos tenus par son homologue américaine.
« L’ambassadrice américaine Haley a raison. La FINUL ne peut pas continuer à rester aveugle face à l’accumulation d’armes dans le sud du Liban et ses soldats doivent mettre un terme aux violations faites par le Hezbollah et ce, pour assurer le calme dans la région », a déclaré Danny Danon, citant la force de l’ONU chargée du maintien de la paix le long de la frontière avec Israël, au sud du Liban.
« J’appelle le Conseil de sécurité à adopter un mandat plus robuste pour la FINUL, qui permettra de gérer les graves menaces sécuritaires posées par le Hezbollah », a-t-il ajouté.
Les propos de Dannon reflétaient ceux de Nikki Haley vendredi, dans lesquels elle avait accusé le commandant de la FINUL de détourner le regard face au trafic d’armes.
Haley avait affirmé que la FINUL ne faisait pas son travail de manière correcte face aux trafics d’armes imputés par Washington au Hezbollah.
« La FINUL ne fait pas son travail de manière efficace » pour empêcher « l’approvisionnement massif en armes du Hezbollah, la plupart du temps par des trafics alimentés par l’Iran », a déclaré la diplomate américaine lors d’une allocution à la presse.
« Ce n’est pas prévenir la guerre, c’est la préparer ». Dans le sud du Liban, « la FINUL est supposée travailler avec les forces armées libanaises pour arrêter ces violations ou au moins les dénoncer ». « La FINUL doit être plus active », a aussi lancé Nikki Haley.
Les 15 membres du Conseil de sécurité mènent actuellement des négociations sur le renouvellement du mandat de la FINUL qui arrive à expiration à la fin du mois. Washington veut obtenir à cette occasion un durcissement du mandat des Casques bleus, une approche rejetée par Moscou, Paris et Rome notamment, ces deux pays ayant plusieurs centaines de militaires au sein de la Finul.
Nikki Haley a assuré que Washington ne cherchait pas à changer dans son ensemble le mandat des quelque 10 500 Caques bleus présents sur le terrain. « Nous cherchons à inclure du langage dans la résolution renouvelant le mandat demandant clairement à la FINUL de faire ce qu’elle aurait dû faire depuis des années », a-t-elle dit.
« Le Hezbollah est une organisation terroriste très déstabilisante pour la région et il menace ouvertement Israël », a ajouté la diplomate, qui s’était rendue en juin à la frontière israélo-libanaise où opère la FINUL.
Sa mission découle d’un mandat de soutien à l’armée libanaise et de contrôle du cessez-le-feu intervenu en 2006 après une guerre entre Israël et le Hezbollah. Les Casques bleus n’ont pas la faculté d’intervenir dans des propriétés privées sauf en cas de menace imminente d’activité hostile.
L’ambassadrice américaine a aussi dit comprendre la position de la France, rédactrice de la résolution de renouvellement du mandat en cours de discussions. En revanche, Nikki Haley s’en est pris vertement au commandant de la FINUL, le général Michael Beary, accusé d’être « aveugle » sur les trafics d’armes dans le sud du Liban.
« Il semble être la seule personne dans le sud du Liban à ne pas voir » les trafics. Il fait preuve d’un « manque de compréhension embarrassant sur ce qu’il se passe autour de lui », a-t-elle dénoncé.
Interrogé lors de son point-presse quotidien sur ces propos visant l’officier, le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, a affirmé que « les Nations unies avaient toute confiance dans son travail ».