Dans le nord de Gaza, largement conquis, les soldats cherchent chaque lance-roquette
L'armée a lancé un processus "méthodique" de localisation et de destruction des capacités militaires du groupe terroriste, avec des heurts sporadiques contre de petites cellules d'hommes armés
TUFFAH, Bande de Gaza – Dans le nord de la bande de Gaza, où l’armée israélienne dit avoir remporté la victoire sur « le cadre militaire » du Hamas et où elle affirme s’être saisie « du contrôle opérationnel », la guerre contre le groupe terroriste est néanmoins loin d’être terminée.
Entre deux affrontements sporadiques avec des cellules du Hamas, les forces israéliennes ratissent actuellement le secteur pour trouver les éventuels lance-roquettes qui ont été épargnés par les combats ainsi que toutes les autres infrastructures du Hamas susceptibles de représenter une menace pour les civils et pour les troupes israéliennes, selon des officiers de Tsahal.
S’exprimant dimanche devant les journalistes dans le quartier de Tuffah de Gaza City, le lieutenant-colonel à la tête du 52e Bataillon de la 401e Brigades des blindés indique que le sentiment qui prévaut actuellement au sein de l’État juif – celui d’un ralentissement de la guerre – est injustifié.
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« La guerre n’est absolument pas terminée pour nous », déclare Daniel, dont le nom de famille n’a pas été rendu public pour des raisons de sécurité.
Alors qu’un véhicule blindé de transport de troupes nous amène sur le site d’un lance-roquette qui vient juste d’être découvert, Daniel nous explique que son bataillon s’est adonné, la semaine dernière, à la destruction « méthodique » des armes du Hamas qui n’ont pas été détruites dans les combats.
« On nous confie une zone où, selon des renseignements, il y aurait eu des tirs de roquettes ou il pourrait y avoir de futurs tirs de roquette en direction du territoire d’Israël et nous y allons, nous prenons le contrôle du périmètre et nous détruisons ces armements », dit-il.
Même si l’armée a démantelé l’organisation militaire locale du Hamas, les forces israéliennes rencontrent encore de petites cellules isolées du groupe terroriste dans leur secteur d’opération, explique Daniel.
« Nous respectons l’ennemi mais il ne peut plus rien contre nous », s’exclame-t-il, notant un incident survenu dans la nuit de samedi à dimanche où un membre du Hamas, qui se trouvait dans un puits de tunnel, a tiré une roquette de type RPG vers un char, ne causant aucune victime. Les militaires ont ouvert le feu, tuant l’homme et les deux autres membres de la cellule.
« Je ne pense pas qu’il y ait encore une véritable organisation des terroristes comme c’était le cas au début de l’offensive terrestre », continue Daniel.
Alors que les capacités du Hamas ont été fortement endommagées par l’incursion des soldats israéliens, les tirs de roquette interminables en provenance de Gaza sont devenus plus sporadiques – ce n’est qu’une poignée de projectiles qui est dorénavant tirés en direction des communautés proches de la frontière chaque jour, même s’il y a encore des tirs de barrage occasionnels plus importants vers les profondeurs de l’État juif.
Pendant notre visite, une roquette tirée depuis l’intérieur de Gaza City est interceptée par un missile du système de défense antiaérienne du Dôme de fer, juste au-dessus de nous.
Parvenir à localiser les centaines, voire les milliers de lance-roquettes ainsi que les tunnels qui ont été épargnés pendant les combats réclame du temps – et l’armée dit s’attendre à ce que cette mission dure encore des mois.
« Il y a beaucoup de lance-roquettes et de tunnels mais nous irons partout où il y en aura. Peu importe le temps que ça prendra ; notre devoir est de vaincre le Hamas et de détruire ses capacités même si c’est long », note Daniel.
« Toute roquette tirée vers Israël est une menace et nous sommes ici pour empêcher cela. Cela prendra beaucoup de temps. Il est impossible de mettre un terme aux tirs de roquette immédiatement », poursuit-il. « Ce sont des capacités que le Hamas a construit pendant très, très longtemps mais j’espère bien que nous réussirons à les détruire aussi rapidement que possible ».
Les recherches ont lieu dans tout le nord de Gaza et d’autres unités se consacrent également à cette tâche.
Dimanche seulement, le 52e Bataillon a localisé huit lance-roquettes à longue portée dans son secteur d’opération, a annoncé Tsahal.
Les lance-roquettes, qui étaient soigneusement dissimulés aux regards, incrustés dans le sol et cachés par une oliveraie, avaient déjà été utilisés par les terroristes pour attaquer Israël, a ajouté l’armée. Les militaires ont dit les avoir trouvés grâce à des bulldozers blindés après avoir obtenu des renseignements sur leur localisation.
En-dessous des lance-roquettes, il y avait un tunnel où les terroristes se cachaient alors qu’ils menaient leurs attaques à la roquette.
« Les combats se font dorénavant morceau par morceau, maison par maison », dit le colonel Nissim Hazan, officier de premier plan de la 401e Brigade, venu en visite sur le site pour inspecter les lance-roquettes qui viennent d’être retrouvés.
« Tous les logements où nous n’avons pas trouvé d’arme sont suspects ; une maison sur deux, ici, est remplie d’armes à feu et d’explosifs – et je n’exagère pas », déclare Hazan.
« Nous en sommes à un stade différent des combats, aujourd’hui. Si avant, nous faisions des manœuvres dans les profondeurs de Gaza… Aujourd’hui, nous devons mener des opérations plus minutieuses et comme vous pouvez le constater, il n’y a pas un centimètre de territoire que nous n’inspectons pas », poursuit-il, montrant du doigt les destructions qui, autour de nous, ont été entraînées par les frappes aériennes et par les chenilles des véhicules blindés.
Pendant notre visite du site, le bruit des explosions des obus tirés par les chars et celui des tirs est persistant. Ce sont les troupes qui œuvrent à nettoyer les immeubles avoisinants de toutes les menaces susceptibles de planer sur les militaires avant de se lancer dans la recherche d’autres lance-roquettes.
Alors qu’il lui est demandé s’il souhaite rentrer chez lui maintenant, Daniel exlique que « se réveiller tous les matins et trouver un seul lance-roquette, c’est savoir que nous avons fait quelque chose de bien pour la population d’Israël. »
« Et je pense que ça prend le pas sur tout le reste », ajoute-t-il. « Même sur le désir de rentrer chez soi ».
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