Dax : Prison ferme contre Jean-Michel Soulem
L'avocat et responsable communautaire, qui réside désormais en Israël, a été condamné à treize mois de prison ferme pour avoir organisé son insolvabilité
L’avocat du barreau de Dax Jean-Michel Soulem, ancien président de l’Association cultuelle israélite de Bayonne, qui gère la synagogue de la ville, a été condamné le 23 juin dernier par la Cour de cassation de Dax à treize mois de prison ferme. Il a été reconnu coupable d’avoir organisé son insolvabilité aux dépens, notamment, d’une personne placée sous tutelle renforcée, a rapporté le journal Sud Ouest.
Il avait été condamné à dix-huit mois de prison avec sursis en première instance, puis à treize mois de prison ferme, avec un mandat d’arrêt sans aménagement de peine, en appel. Son recours auprès de la Cour de cassation ayant été débouté, ce dernier jugement est devenu effectif. Il devra également payer 30 000 euros de dommages et intérêts et 10 000 euros de préjudice moral à l’encontre d’une femme placée sous tutelle renforcée, victime de l’insolvabilité organisée de l’avocat, qui lui devait une grande somme.
Alors que le mandat d’arrêt est désormais effectif, l’homme est parti s’installer en Israël. La justice française pourrait ainsi demander son extradition.
Jean-Michel Soulem a été un responsable communautaire important du Sud-Ouest de la France, œuvrant notamment pour la rénovation de la grande synagogue de Bayonne.
En 2010, Me Soulem avait été reconnu coupable de violences, mais dispensé de peine, par le tribunal de police de Bayonne.
Il accusait alors un client qui lui devait ses honoraires à la suite d’un divorce d’avoir organisé son insolvabilité pour ne pas payer. Après avoir reçu des insultes de son client, notamment à caractère antisémite (il a été insulté de « chandelier à 5 branches » et s’est vu dire « Ce n’est pas un Juif qui va b… un Italien »), l’avocat l’avait saisi au col et plaqué contre le mur. Le client avait ensuite porté plainte (comme Me Soulem pour les insultes, qu’un vice de procédure n’a pas permis de retenir).
Lors de son procès, Jean-Michel Soulem avait déclaré : « Je suis né en Algérie, et depuis mon enfance, c’est sale Juif ou sale Arabe… Le Juif que je suis respecte la loi du pays dans lequel il est né… Le parquet de Dax a été taisant dans cette affaire, tout comme le conseil de l’ordre des avocats à qui j’ai demandé du soutien et qui ne m’a même pas répondu. Et je me retrouve devant le tribunal parce qu’un parfait voyou m’a traité de sale Juif. Il fraude l’État, l’Urssaf, et le procureur de Dax semble trouver cela tout à fait normal ».