Décès de Asia Turgel, survivante de la Shoah
Dans ses entretiens, Asia Turgel regrettait que personne ne puisse comprendre la réalité des camps, sa douleur et sa peur depuis sa libération
Asia Turgel, survivante de la Shoah, est décédée ce mardi à Paris à l’âge de 98 ans, a rapporté sur Twitter Sophie Nahum, réalisatrice et auteure à l’origine du projet multimédia « Les Derniers », qui l’avait rencontrée dans ce cadre.
Née en 1922, Asia Turgel, originaire de Vilnius, à l’époque en Pologne, a été emmenée dans le ghetto de la ville en septembre 1941, avant d’être déportée au camp de concentration de Riga-Kaiserwald, puis au camp de Magdeburg, dépendant d’abord du camp de Ravensbrück avant d’être rattaché à Buchenwald en septembre 1944.
« Quand nous sommes arrivées au Block à Kaiserwald, on nous a dit de laisser tous les bagages. On entrait dans la douche par la porte, on ressortait par une autre. On nous donnait d’autres vêtements. On ne gardait que ses chaussures. Et je n’avais plus de papiers, ni de photos. C’était fini. Je n’avais plus de nom, plus d’âge », expliquait-elle en 2009 à l’historienne Muriel Chochois.
Asia Turgel est parvenue à s’enfuir alors qu’elle était évacuée du camp pour une marche vers la mort, a rapporté Simon Malkès dans son livre Le Juste de la Wehrmacht.
Après la guerre, arrivée à Paris, elle a vécu dans une maison de déportés, où elle a rencontré son mari. Ils deviendront parents d’un fils.
Dans ses entretiens, Asia Turgel regrettait que personne ne puisse comprendre la réalité des camps, sa douleur et sa peur depuis sa libération.
C'est avec une immense tristesse que j'apprends à l'instant le décès de Asia Turgel dont la rencontre m'avait totalement bouleversée ????https://t.co/ZnjPfsdIyQ
— Les Derniers (@Les_Derniers) April 29, 2020