Décès de Jacques Saurel, survivant et témoin de la Shoah
Grâce à l’amour et aux sacrifices de leur mère, Jacques et ses frère et sœurs ont pu survivre aux conditions de Bergen-Belsen
Jacques Saurel, survivant et témoin de la Shoah, secrétaire général de l’amicale du camp de Bergen Belsen depuis 2003, est décédé le 28 mars dernier, a rapporté le mémorial de la Shoah de Paris. Il était âgé de 90 ans.
« Infatigable témoin, Jacques Saurel a accompagné le Mémorial de la Shoah à maintes reprises dans son travail éducatif, d’histoire et de mémoire », a écrit l’institution.
Jacques Saurel, de son nom de naissance Isaac Jacques Szwarcenberg, est né à Paris, le 19 février 1933. Ses parents, Herszeck et Berthe Szwarcenberg, étaient des Juifs polonais, arrivés en France dans les années 1920.
Son père s’est engagé volontairement dans l’armée française au début de la Seconde Guerre mondiale. Il a été fait prisonnier dans les Ardennes puis envoyé dans un stalag en Allemagne.
En tant qu’épouse et enfants de prisonnier de guerre, la famille Szwarcenberg, qui compte quatre enfants, était censée être protégée par les Conventions de Genève. Jacques et sa famille ont néanmoins été arrêtés à leur domicile dans la nuit du 3 au 4 février 1944, puis envoyés au camp de Drancy.
Le 3 mai 1944, ils ont été déportés au camp de Bergen-Belsen avec des centaines d’autres femmes et enfants de prisonniers de guerre. Grâce à l’amour et aux sacrifices de leur mère, les enfants ont pu survivre aux conditions très difficiles qui y règnent.
Avec l’arrivée des prisonniers des camps de l’est, le camp de Bergen est devenu un véritable mouroir. En avril 1945, Jacques et sa famille ont été évacués à bord du « train fantôme ». Errant durant 14 jours, la moitié des 2 000 Juifs de ce convoi ont perdu la vie.
Atteints du typhus, Jacques et sa sœur ont pu rentrer à Paris le 23 juin 1945. Toute la famille a survécu à la Shoah.
Jacques Saurel a fait le récit de sa déportation et de son retour en France dans un témoignage enregistré en 2016 par le mémorial de la Shoah, repris dans un livre.
Il était officier de la Légion d’honneur.