Décès de Marian Turski, président du Comité international d’Auschwitz et survivant de la Shoah
Marian Turski était l'un des quatre anciens prisonniers d'Auschwitz qui avaient pris la parole le mois dernier à l'occasion du 80e anniversaire de la libération de ce camp

Le président du Comité international d’Auschwitz, Marian Turski, un survivant de la Shoah, est mort à l’âge de 98 ans, a annoncé mardi l’hebdomadaire polonais pour lequel il travaillait.
Ce juif polonais, né en 1926 sous le nom de Moshe Turbowicz, a été déporté en 1944 à Auschwitz, le plus grand des camps d’extermination construits par l’Allemagne nazie.
« Marian Turski est mort. Un homme extraordinaire, un témoin de son temps, notre ami », a écrit l’hebdomadaire Polityka dans un communiqué mercredi, ajoutant que sa « voix a été entendue dans le monde entier ».
En janvier 1945, pendant que les troupes soviétiques avançaient vers Auschwitz, qu’elles ont ensuite libéré, il a fait partie des 60 000 prisonniers squelettiques forcés par les SS à marcher vers l’ouest, dans ce qui a été baptisé la « Marche de la mort ».
Marian Turski, à la fois historien et journaliste, était l’un des quatre anciens prisonniers d’Auschwitz qui avaient pris la parole le mois dernier à l’occasion du 80e anniversaire de la libération de ce camp.
« Aujourd’hui, et maintenant, nous constatons une énorme montée de l’antisémitisme et c’est précisément l’antisémitisme qui a conduit à l’Holocauste », avait-il dit devant des dirigeants réunis pour une cérémonie à l’entrée d’Auschwitz II-Birkenau.
Ce camp est devenu un symbole du massacre de six millions de Juifs européens pendant la Deuxième guerre mondiale : un million de Juifs et plus de 100 000 non-Juifs y ont péri entre 1940 et 1945.
Marian Turski a souvent mis en garde contre la montée des extrémismes et appelé à la vigilance contre les violations des droits des membres des minorités.
« Auschwitz n’est pas soudainement tombé du ciel. Auschwitz a rampé et marché sur la pointe des pieds, faisant de petits pas, il s’est rapproché, jusqu’à ce que cela se produise ici », avait-il averti sur le site de cet ancien camp en 2020.