Décès de Samuel Sandler, père et grand-père de trois victimes du djihad antisémite
Administrateur du Consistoire central, ancien président du Consistoire de Versailles, Samuel Sandler, 77 ans, est décédé d'une crise cardiaque
Samuel Sandler, 77 ans, figure emblématique de la mémoire des victimes des attentats de Toulouse en 2012, est mort vendredi, a annoncé sur X le président du Consistoire central Elie Korchia.
« J’apprends avec une infinie tristesse le décès de mon ami Samuel Sandler, qui était un mensch et œuvrait inlassablement pour maintenir vivante la mémoire de son fils Jonathan et de ses petits-fils Arié et Gabriel, victimes du terrorisme islamiste », a affirmé M. Korchia qui était également son avocat.
Le 19 mars 2012, Mohammed Merah avait assassiné devant l’école Otzar Hatorah de Toulouse Jonathan Sandler, 30 ans, professeur de religion, et ses fils Arié et Gabriel, cinq et trois ans, puis avait abattu Myriam Monsonégo, huit ans, la fille du directeur d’école.
Le terroriste de 23 ans, qui avait tué sept personnes au total lors d’une série d’attaques jihadistes, avait été tué trois jours plus tard par le Raid.
« Depuis ce carnage, je vis sous anesthésie, comme un fantôme. Leur absence me hante », avait affirmé Samuel Sandler en mars 2022, lors d’un hommage aux victimes des attaques jihadistes. Il avait alors souligné que « la guerre » contre les siens, les Juifs, « n’a jamais cessé ».
« Le président de la République et son épouse rendent hommage à un homme qui bouleversa par sa dignité et son courage, et éclaira à la lumière de ses idéaux d’humanité et d’espérance », a réagi l’Elysée dans un communiqué.
Administrateur du Consistoire central, ancien président du Consistoire de Versailles, Samuel Sandler, 77 ans, est décédé d’une crise cardiaque, a précisé M. Korchia.
« Il était devenu une figure emblématique » de la mémoire des victimes de ces attaques, a-t-il affirmé à l’AFP, en rendant hommage à « une figure reconnue de la communauté juive ».
En 2018, cet ancien ingénieur en aéronautique avait publié un livre, Souviens-toi de nos enfants en mémoire des disparus.
Les hommages n’ont pas tardé sur les réseaux sociaux.
« Samuel Sandler a vécu des épreuves épouvantables. Celles qui accablent et révoltent. Il a réagi avec une dignité et un courage admirables », a souligné l’ancien président François Hollande.
« Son combat pour éveiller les esprits à la lutte contre le terrorisme restera un exemple » a affirmé la présidente LR de la région Ile-de-France Valérie Pécresse tandis que son homologue en Auvergne-Rhône Alpes Laurent Wauquiez postait : « N’oublions jamais qu’en France, des enfants sont morts parce qu’ils étaient Juifs. »
« Charge à nous de poursuivre ce combat si essentiel contre l’obscurantisme islamiste et l’antisémitisme », a déclaré pour sa part le maire (DVD) de Toulouse Jean-Luc Moudenc.
Le préfet des Pyrénées-Atlantiques Julien Charles a fait part de son « émotion » tandis que celui des Yvelines Jean-Jacques Brot a salué sa mémoire.
« Samuel Sandler restera à jamais gravé comme un symbole de résilience et de dignité, face à la lâche cruauté qui a touché sa famille à Toulouse le 19 mars 2012 », a lui affirmé sur X le député des Yvelines Karl Olive.
Le grand rabbin de France Haïm Korsia a salué la « dignité » et la mémoire d’un homme qu’il « aimai(t) profondément », tandis que le président du Crif Yonathan Arfi rendait hommage à ses « paroles justes et sages ».
« Pour l’avoir accompagné durant ces 12 dernières années je peux affirmer que Samy est mort de chagrin », a affirmé le président du Fonds social juif unifié (FSJU) Ariel Goldmann.
Samuel Sandler sera inhumé dimanche 14 janvier au cimetière Har HaMenouhot, à Jérusalem, a annoncé sa belle-fille Eva Sandler Sebbah sur les réseaux sociaux dans une publication annonçant le décès.
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