Delphine Horvilleur dépoussière la question de l’antisémitisme
Dans un nouveau livre, Delphine Horvilleur, femme rabbin du MJLF, questionne l'antisémitisme au prisme de son actualité brûlante
De Jules Isaac à Jean-Paul Sartre, la question de l’antisémitisme a toujours été pensée et analysée, tandis que les actes antisémites – en hausse – sont comptabilisés et maintiennent une réflexion à leurs sujets nécessaire.
C’est ce qu’a entrepris Delphine Horvilleur le rabbin -« ou la rabbine ça marche aussi », plaisante-t-elle, du Mouvement juif libéral de France, une Réflexion sur la question antisémite qui n’évite pas la face psychologique voire psychanalytique de la question de la représentation des juifs chez les antisémites.
« Dans tout ce corpus dont elle fait l’exégèse », raconte son éditeur, « elle analyse la conscience particulière qu’ont les juifs de ce qui habite la psyché antisémite à travers le temps, et de ce dont elle ‘charge’ le juif ».
Selon Horvilleur, le juif est accusé « tour à tour d’empêcher le monde de faire ‘tout’ ; de confisquer quelque chose au groupe, à la nation ou à l’individu (procès de ‘l’élection’) ; d’incarner la faille identitaire ; de manquer de virilité et d’incarner le féminin, le manque, le « trou », la béance qui menace l’intégrité de la communauté ».
La différence entre racisme et antisémitisme ?
Réponse de @RabbiDelphineH dans #CàVous pic.twitter.com/MdRF4pYvNs— C à vous (@cavousf5) January 15, 2019
Née en 1974 à Nancy, Delphine Horvilleur dirige également la rédaction de Tenoua la Revue de pensée(s) juive(s). Elle est l’auteur de En tenue d’Eve : féminin, pudeur et judaïsme (Grasset,2013), Comment les rabbins font les enfants (Grasset, 2015) et, en collaboration avec Rachid Benzine, Des mille et une façons d’être juif ou musulman (Seuil, 2017).
Réflexions sur la question antisémite, Ed. Grasset, 154 p., 16 €