Déménager ou non l’ambassade : Trump face à l’échéance à la veille de la date limite
Quand il lui a été demandé si le président américain avait décidé de déplacer ou non l’ambassade à Jérusalem, Spicer a répondu “non”
Eric Cortellessa couvre la politique américaine pour le Times of Israël
WASHINGTON – A la veille de la date limite, le président américain Donald Trump n’avait toujours pas décidé s’il allait signer l’exemption qui permet de repousser le déplacement de l’ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem pour six mois, a annoncé mardi la Maison Blanche.
Quand il lui a été demandé si le président avait pris sa décision, Sean Spicer, l’attaché de presse de la Maison Blanche, a donné une réponse monosyllabique aux journalistes : « non ». Il a ensuite ajouté que, « une fois que nous aurons une décision, nous vous la ferons savoir. »
Une loi adoptée en 1995 impose le déplacement de l’ambassade à Jérusalem, mais permet au président de repousser ce transfert de six mois pour des raisons de sécurité nationale. Chacun des prédécesseurs de Trump depuis cette date, Bill Clinton, George W. Bush et Barack Obama, ont signé cette exemption tous les six mois.
L’exemption la plus récente, signée par Obama, expire le 1er juin. Si une nouvelle exemption n’est pas signée d’ici là, le gouvernement américain sera dans l’obligation de déplacer l’ambassade.
Après l’annonce du voyage en Israël de Trump, des rumeurs ont laissé entendre qu’il pourrait utiliser cette visite, à la veille de Yom Yeroushalayim, qui commémorait le cinquantenaire de la réunification de Jérusalem pendant la guerre des Six Jours, pour annoncer le déplacement.
Pendant sa campagne électorale, Trump a promis à plusieurs reprises qu’il déplacerait l’ambassade.
Il a cependant semblé revenir sur cette promesse depuis qu’il a pris le pouvoir. Il a été annoncé que ses conversations avec différents dirigeants arabes, notamment le roi Abdallah II de Jordanie en février, avaient été cruciales dans sa décision de repousser le sujet.
Les dirigeants arabes auraient dit à Trump, ainsi qu’à plusieurs membres de son administration, qu’un déplacement de l’ambassade dans le contexte actuel pourrait enflammer toute la région et empêcherait ces pays de jouer un rôle utile dans le processus de paix.
Quelques jours avant de quitter la région, un responsable de l’administration avait confirmé au Times of Israël que Trump ne tiendrait pas « immédiatement » sa promesse de campagne, mais qu’une « décision finale n’a pas été prise ».
Un autre responsable avait dit à Bloomberg que « nous ne pensons pas qu’il serait sage de le faire pour l’instant. Nous avons été très clairs sur notre position et sur ce que nous aimerions voir réalisé, mais nous ne cherchons à provoquer personne. »
La date limite tombe juste après le premier voyage présidentiel de Trump dans la région, où il a cherché à renforcer ses efforts pour négocier ce qu’il considère comme « l’accord ultime », la paix israélo-palestinienne.
« Je me suis engagé à tenter de conclure un accord de paix entre Israéliens et Palestiniens, et je compte faire tout ce que je peux pour les aider à accomplir cet objectif », a dit Trump la semaine dernière, en Cisjordanie.
Le 24 mai, au lendemain du départ d’Israël de Trump, le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait répété son appel aux Etats-Unis et aux autres pays qui entretiennent des relations diplomatiques avec Israël à déplacer leurs ambassades à Jérusalem. Netanyahu juge qu’il est « absurde » que les ambassades étrangères soient à Tel Aviv.