Trump ne déplacera pas l’ambassade à Jérusalem – pour le moment
Quelques jours avant le voyage du président américain en Israël, un haut responsable a expliqué que les Etats-Unis “ne veulent pas provoquer qui que ce soit alors que chacun joue vraiment selon les règles”
Eric Cortellessa couvre la politique américaine pour le Times of Israël
WASHINGTON — Le président américain Donald Trump devrait reporter à une date indéterminée la relocalisation de l’ambassade américaine à Jérusalem, ont annoncé des responsables de la Maison Blanche mercredi, indiquant que Washington ne désire pas raviver les tensions dans la région.
Un haut-responsable de l’administration a indiqué au Times of Israël que la décision de déménager l’ambassade « ne serait pas immédiate » et qu’ « une décision finale n’a pas encore été prise ».
Cette déclaration survient quarante-huit heures seulement avant que Trump ne parte pour son tout premier voyage à l’étranger. Ce déplacement comprendra une visite en Israël et en Cisjordanie les 22 et 23 mai – juste avant la Yom Yeroushalayim, lorsqu’Israël commémorera le 50e anniversaire de la guerre des Six Jours – après un arrêt en Arabie saoudite.
Il se rendra également au Vatican, puis à Bruxelles et en Sicile pour assister aux sommets de l’OTAN et du G7 lors de la dernière étape de son voyage.
Dans la matinée de mercredi, un responsable de la Maison Blanche a confié à Bloomberg – qui a annoncé en premier la décision prise par l’administration – que le président Trump ne voulait pas nuire aux tentatives d’une reprise des négociations entre Israël et les Palestiniens.
« Nous ne pensons pas qu’il serait avisé de le faire à l’heure actuelle, a expliqué le responsable. Nous avons été très clairs sur ce qu’est notre position et sur ce que nous voudrions voir réaliser, mais nous ne voulons pas provoquer qui que ce soit lorsque chacun joue en suivant les règles. »
Un responsable américain anonyme a cependant démenti cette information, indiquant que « contrairement aux articles publiés, le président Trump n’a pas encore pris de décision sur le déplacement de l’ambassade américaine à Jérusalem, et ne prévoit pas de prendre une décision sur ce sujet avant la fin de sa visite. »
Le voyage de Trump et sa date avaient entraîné d’intenses spéculations sur la possibilité qu’il utilise cette opportunité pour tenir sa promesse électorale de relocalisation de l’ambassade.
Trump avait semblé faire marche arrière face à cette promesse dès le début de sa présidence. Il avait été annoncé que sa conversation avec le roi Abdallah II de Jordanie lors du petit déjeuner national de prière au mois de février avait joué un rôle important dans sa décision de mettre cet engagement en veilleuse.
La Maison Blanche a indiqué aux journalistes la semaine dernière que Trump devait encore décider ce qu’il allait faire sur cette question.
« Le président n’a pas encore pris une décision et il réfléchit encore », avait indiqué la porte parole Sarah Huckabee Sanders.
Peu de temps après la visite de Trump dans la région, ce dernier devra décider s’il mettra en œuvre une loi adoptée en 1995 par le Congrès, qui décrète la relocalisation de l’ambassade, mais autorise le président à signer une dispense d’application de six mois pour des raisons de sécurité nationale.
La dispense précédente, signée par Barack Obama, expirera le 1er juin.
Trump considère comme prioritaire sa tentative de relance des négociations de paix entre les Israéliens et les Palestiniens sous sa médiation. Il a déjà accueilli le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas à la Maison Blanche.
Il les rencontrera encore une fois la semaine prochaine, Netanyahu à Jérusalem et Abbas à Bethléem.