Des collages à Paris en hommage à Sarah Halimi
"Déni de justice", "J’ai mal, j’ai honte, je pleure" ou encore "Tuer des femmes : ça suffit. Tuer des Juifs : ça suffit aussi", peut-on lire dans les rues de Paris
Des collages en hommage à Sarah Halimi sont apparus dans les rues de Paris mi-janvier, un mois après que son assassin, Kobili Traoré, a été reconnu pénalement irresponsable par la justice.
Plusieurs, en lettres capitales, lisent « Déni de justice », « J’ai mal, j’ai honte, je pleure » ou encore « Tuer des femmes : ça suffit. Tuer des Juifs : ça suffit aussi ».
Les collages dénoncent ainsi le traitement judiciaire de l’affaire. Ils sont listés par leur créatrice sur le compte Twitter « Collages pour Sarah Halimi ».
Interrogée par Le Figaro, leur instigatrice, Sophie, 57 ans, explique avoir été inspirée par les collages « anti-féminicides » apparus dans les rues en septembre dernier.
« Je suis tombée dans ces collages dès début septembre, et j’ai été formée par l’une des pionnières, Marguerite Stern. J’ai beaucoup collé contre les féminicides », explique-t-elle.
Elle affirme que le meurtre de la sexagénaire juive en 2017 est lui aussi un féminicide. « Je pense qu’elle a été tuée parce qu’elle était une femme, une femme relativement âgée qui n’avait pas de moyens de se défendre et qui avait déjà été harcelée précédemment. Il y a un sentiment d’impunité et de pouvoir facile vis-à-vis d’une femme sans défense », dit-elle.
« Le cas de Sarah Halimi m’a fait penser à toutes ces agressions qui restent impunies. Les victimes de féminicides portent souvent plaintes plusieurs fois mais ne sont jamais prises au sérieux. »
Dans ses collages, si elle dénonce un « déni de justice », elle accuse également la police de n’avoir pas réagi. « La police était là ; elle n’est pas intervenue. La justice refuse une reconstitution. Pourquoi ? », exprime un collage.
Elle dénonce également le caractère antisémite de l’acte. « Il est incompréhensible qu’en 2020, on continue de tuer des Juifs en Europe occidentale », dit-elle au Figaro.
Elle affirme également vouloir médiatiser l’affaire : « Nous voulons inscrire son nom partout, car il y a eu un grand silence médiatique : son meurtre est survenu entre les deux tours de l’élection présidentielle. C’est une façon de mettre son nom devant le visage des passant qui s’en fichent et regardent ailleurs, comme lorsque nous écrivions le nom des victimes de féminicides. Enfin, c’est aussi une manière de rendre hommage à Sarah Halimi, de la pleurer et de pleurer le résultat de ce système. »
Lors de son voyage en Israël fin janvier, le président Emmanuel Macron avait rappelé le « besoin » de la tenue d’un procès contre l’assassin de Sarah Halimi.
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C’est vous qui le dites...