Des extrémistes ultra-orthodoxes agressent un soldat réserviste à Bnei Brak
Des haredim ont harcelé le soldat, lui même ultra-orthodoxe, hurlant sur ceux venus le défendre ; la mairie condamne et indique que les suspects ont été arrêtés
Un soldat réserviste ultra-orthodoxe a été attaqué et visé par des propos haineux par un groupe d’extrémistes haredim dans la ville centrale de Bnei Brak lundi.
Le groupe de jeunes a encerclé la voiture du réserviste et a renversé des poubelles pour la bloquer, tout en lui hurlant dessus et sur les habitants venus défendre le soldat, selon les images de l’agression.
Le quotidien Israel Hayom a rapporté que le soldat était un résident de Netanya qui servait en tant qu’infirmier dans les bases où sont identifiés les corps de ceux qui sont tombés au combat.
Les images montrent une femme portant des vêtements typiquement « religieux » qui demande au groupe de se disperser. En réponse, les extrémistes la traitent de shikse – un terme péjoratif désignant une femme non-juive.
La police a déclaré avoir arrêté un homme de 23 ans de Bnei Brak pour cette attaque.
Elle a également indiqué que la police avait aidé les responsables d’une yeshiva non spécifiée fréquentée par l’auteur de l’attaque à prendre contact avec le soldat pour s’excuser. L’établissement a déclaré que de telles attaques n’étaient « pas leur façon de faire ».
בני ברק חצויה. קבוצת חסידים תוקפים חייל שכך עוונו הוא התגייסות למלחמה! אתם קולטים? איש מילואים שעזב משפחה והלך
ל מ ל ח מ ה !
הלב מתרווח מלראות את השפויים שנלחמים בהם חזרה ולא מאפשרים את הביזיון הזה.
אחי, העם איתך! וגם רוב החרדים. pic.twitter.com/XMhh30XcTp— יוסי לוי | Yossi Levi (@yossilevii) November 20, 2023
Dans une déclaration, le président du parti Yahadout HaTorah, Yitzhak Goldknopf, a fustigé l’attaque perpétrée par ceux qui se trouvent « à la marge ».
« ‘Aime ton prochain comme toi-même’ est la maxime de chaque Juif, et d’autant plus des héroïques soldats de Tsahal, qui sacrifient leur vie en ce moment pour la défense du peuple et du pays. Je fais confiance aux forces de l’ordre pour arrêter rapidement les contrevenants et les traduire en justice », a-t-il écrit dans un communiqué.
La municipalité de Bnei Brak a condamné l’attaque, ajoutant que la police était arrivée sur les lieux et avait arrêté les personnes soupçonnées d’être impliquées, qui n’étaient vraisemblablement pas des résidents de la ville.
« Bnei Brak chérit et renforce les soldats qui donnent leur vie pour la nation. Ce comportement inapproprié n’a pas et n’aura pas droit de cité dans notre ville. »
Les quartiers et les villes ultra-orthodoxes d’Israël sont parfois le théâtre d’incidents où des soldats sont publiquement humiliés, car de nombreux membres de la communauté haredi évitent le service militaire obligatoire qui s’applique à la plupart des Israéliens. Historiquement, la communauté a bénéficié d’exemptions générales en faveur des études dans les séminaires religieux – ou yeshivot.
Toutefois, depuis le déclenchement de la guerre le 7 octobre, quelque 3 000 haredim se sont portés volontaires pour servir dans les rangs de l’armée israélienne, ce qui indique un changement certain au sein de la communauté.
Au début du mois, Yanki Deri, 40 ans, le fils du chef du parti ultra-orthodoxe Shas, Arye Deri, s’est enrôlé, ce qui a suscité un intérêt particulier, alors que les dirigeants haredim ont insisté sur le maintien de l’exemption militaire malgré le ressentiment croissant de nombreux Israéliens laïcs et sionistes religieux.
La guerre a éclaté après l’assaut du Hamas, le 7 octobre, sur les communautés du sud d’Israël, lorsque 3 000 terroristes ont franchi la frontière et assassiné 1 200 personnes, dont une majorité de civils, et en ont enlevé 240 pour les emmener à Gaza. Israël a alors lancé une vaste incursion aérienne et terrestre visant à éliminer le groupe terroriste.