Crash d’hélicoptère: des milliers de personnes aux funérailles d’un des pilotes tués
Les enquêteurs cherchent à savoir pourquoi les pilotes ne se sont pas échappés de l'hélicoptère comme l'officier de la Marine, qui a survécu et a signalé le crash
Des milliers de personnes ont participé aux funérailles de l’un des pilotes tués dans l’accident d’hélicoptère militaire d’hier, le major Chen Fogel.
Il a été enterré au cimetière militaire de Haïfa.
Le père de Fogel, Yaron, a déclaré plus tôt que son fils s’était engagé dans l’armée de l’Air « par amour pour le pays ».
Il a déclaré que Chen voulait « s’enrôler pour le [poste] le plus élevé » et avait l’intention de servir dans une unité d’infanterie d’élite, mais qu’il a décidé d’essayer de devenir pilote après avoir reçu une offre.
« C’était un jeune homme charmant. Un enfant intelligent et sociable. Un homme qui n’a jamais tenu une arme », a déclaré Yaron Fogel aux journalistes. « Il était capable de rejoindre les hélicoptères de la marine pour ne pas avoir à faire d’opérations offensives. »
Il a ajouté qu’ils ont discuté pendant Shabbat des rêves d’avenir de son fils et que Chen n’était pas encore sûr de lui.
« Il avait le rôle d’un commandant adjoint d’escadron, il travaillait du matin au soir. Il était totalement dévoué à l’armée. Nous nous sommes séparés pendant Shabbat », a raconté le père.
L’autre pilote tué dans le crash, le lieutenant-colonel Erez Sachyani, a été enterré plus tard mardi au cimetière de Misgav, dans le nord d’Israël, lors de funérailles auxquelles ont également assisté des milliers de personnes, selon le site d’information Ynet.
Sachyani, 38 ans, était marié et père de trois enfants. Il occupait le poste de commandant adjoint de la base aérienne de Ramat David.
Sachyani et Fogel sont morts au cours de l’accident de leur hélicoptère AS565 Panther qui s’est écrasé en mer, au large de Haïfa. Le numéro un de l’armée de l’Air, Amikam Norkin, a immobilisé la flotte pour une durée indéterminée. Ces appareils sont utilisés en coopération avec la marine en raison de leur capacité à atterrir sur les corvettes. L’armée a ouvert une enquête.
Un autre passager de l’engin, servant dans la Marine israélienne, a été grièvement blessé.
L’officier a quitté les soins intensifs et continuera à se rétablir dans le service orthopédique de l’hôpital. « Son état est bon », a déclaré un porte-parole de l’hôpital Rambam.
Il semblerait que l’hélicoptère a connu un dysfonctionnement de son moteur gauche, obligeant les pilotes à effectuer un amerrissage d’urgence, selon un officier supérieur de l’armée de l’Air israélienne.
Selon le brigadier général Amir Lazar, chef de la division aérienne de l’armée de l’air israélienne, le dysfonctionnement du moteur a apparemment provoqué une coupure de courant sur l’hélicoptère, ce qui explique pourquoi les pilotes n’ont pas été en mesure de signaler le crash à la tour de contrôle.
Cette évaluation repose sur une enquête préliminaire sur le crash, basée sur les fragments de l’hélicoptère qui ont été récupérés jusqu’à présent et envoyés à la base aérienne de Tel Nof pour examen.
L’une des questions les plus importantes auxquelles sont confrontés les enquêteurs est de savoir pourquoi les pilotes n’ont pas réussi à s’échapper de l’appareil alors que l’officier de la Marine qui se trouvait à bord a réussi à le faire.
L’hélicoptère, un Eurocopter AS565 Panther, est spécialement conçu pour les opérations navales et est capable d’effectuer des amerrissages d’urgence directement grâce à un dispositif de flottaison intégré. Selon Lazar, ce système de flottaison a été activé par les pilotes lors de l’atterrissage d’urgence et s’est déployé correctement, ce qui a permis à l’officier de la Marine de s’échapper. « Nous ne savons pas pourquoi les pilotes ne l’ont pas fait », a-t-il ajouté.
Il a précisé que l’appareil avait décollé vers 21 heures pour un exercice et qu’il est tombé alors qu’il retournait à la base aérienne de Ramat David. Les deux pilotes étaient encore en service actif et « très expérimentés », a-t-il précisé.
L’hélicoptère a fini par couler et les pilotes ont été retrouvés par les sauveteurs à l’intérieur du cockpit de l’appareil, leur ceinture de sécurité toujours attachée, a précisé Lazar.
Selon l’enquête, l’officier de la Marine qui s’est échappé a tenté de retourner chercher les pilotes, mais n’y est pas parvenu. Alors qu’il flottait en mer, l’officier a sorti son téléphone portable personnel et a appelé le chef de l’escadron pour lui dire ce qui s’était passé. « Le commandant de l’escadron lui a dit de rester calme et de prendre soin de lui », a relaté Lazar.