Israël en guerre - Jour 343

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Des milliers d’Israéliens réclament la poursuite de l’accord présenté par Biden

Le président américain a présenté une feuille de route en vue d'un cessez-le-feu complet entre Israël et le Hamas incluant la libération des otages proposé par l'État hébreu

Des manifestants demandant à Israël d'organiser des élections législatives anticipées et au gouvernement d'accepter l'accord pour la libération des otages, à Tel Aviv, le 1er juin 2024. (Crédit : Iddo Schejter/Times of Israel)
Des manifestants demandant à Israël d'organiser des élections législatives anticipées et au gouvernement d'accepter l'accord pour la libération des otages, à Tel Aviv, le 1er juin 2024. (Crédit : Iddo Schejter/Times of Israel)

Des dizaines de milliers de manifestants israéliens se sont rassemblés samedi dans tout le pays pour exiger du gouvernement de Benjamin Netanyahu de poursuivre l’accord pour la libération d’otages, selon le plan présenté la veille par le président américain Joe Biden.

Le président américain avait indiqué vendredi qu’Israël avait proposé une feuille de route en vue d’un cessez-le-feu complet entre Israël et le groupe terroriste palestinien du Hamas incluant la libération d’otages retenus dans la bande de Gaza.

A la fin de la manifestation officielle qui s’est déroulée sur la Place de la Démocratie, les protestataires ont continué à appeler bruyamment à la libération des otages. Des militants ont allumé un feu de joie. Toutefois, des vidéos qui ont été publiées sur les réseaux sociaux ont montré des échauffourées entre police et manifestants.

Selon Haaretz, deux personnes ont été arrêtées et la police a utilisé un canon à eau pour disperser les personnes qui s’attardaient sur la place.

Pour sa part, le site d’information Ynet a confirmé que les forces de l’ordre avaient amené un canon à eau, signalant qu’il n’a finalement pas été utilisé.

Ynet a aussi rapporté que 14 policiers – et notamment le superintendant en chef Avi Ofer, qui est le commandant-adjoint du département de la police de Tel Aviv – avaient été blessés au cours des affrontements avec les manifestants. Ofer a dû être pris en charge pour ses blessures, a noté le site d’information.

« Un accord sur les otages maintenant », a réclamé une manifestante déguisée en statue de la Liberté, au milieu d’une nuée de drapeaux israéliens.

« Biden est notre seul espoir », a déclaré à l’AFP une autre manifestante, Avigaïl Zur, 34 ans.

À Tel Aviv, les manifestants brandissaient une immense bannière : « Biden sauve-les de Netanyahu ».

Einav Zangauker, dont le fils Matan est retenu en otage, s’est adressée aux manifestants rue Begin, à Tel Aviv. De concert avec les familles de plusieurs autres otages, elle a averti plus tôt dans la soirée que Netanyahu pourrait torpiller l’accord. « M. Biden a pris la parole parce qu’il sait que M. Netanyahu pourrait lui aussi torpiller cet accord », a-t-elle déclaré. « M. Biden voulait que le peuple sache ce qui était réellement sur la table. »

Einav Zangauker, mère de l’otage Matan Zangauker, demandant au gouvernement d’accepter la proposition de libération des otages présentée par le président Joe Biden , près de la porte Begin du quartier général du ministère de la Défense, à Tel Aviv, le 1er juin 2024. (Crédit : Roï Boshi/Mouvement pour la démocratie)

Shaul Meridor, l’ancien chef du département du budget du ministère des Finances qui a défrayé la chronique en 2020 en démissionnant en signe de protestation contre la conduite budgétaire du ministre des Finances de l’époque, Israel Katz, s’est prononcé contre le Premier ministre Netanyahu lors du rassemblement anti-gouvernement de Tel Aviv.

« Nous sommes entourés d’ennemis, le monde entier est contre nous », a déclaré Meridor, faisant référence aux affirmations répétées de Netanyahu tout au long de la guerre, selon lesquelles Israël est sur le point d’atteindre ses objectifs.

« La nuit dernière, nous avons reçu un rappel de ce à quoi ressemble un vrai leader, qui se soucie de l’avenir d’Israël et non du sien. Merci, Monsieur le Président Biden », a-t-il ajouté.

Gal Pichovich, militante et résidente de « l’enveloppe de Gaza » – la région connue en hébreu sous le nom d’Otef Azza -, a également évoqué le discours de Biden en déclarant : « Hier soir, dans un discours exceptionnel, le président américain s’est adressé à nous, les Israéliens. Le président américain nous a dit de nous réveiller. Le leader du monde libre a dit que notre gouvernement devait arrêter de courir après le temps. »

Des manifestants tenant une grande banderole sur laquelle on peut lire « Thank you, Biden, » lors d’une marche en faveur d’un accord sur les otages, à Jérusalem, le 1er juin 2024. (Crédit : Charlie Summers/Times of Israel)

« Allons-nous laisser Netanyahu, [le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir] et [le chef du Conseil de sécurité nationale Tzahi Hanegbi] continuer à perdre du temps et abandonner les otages à Gaza, ou allons-nous leur faire savoir que c’est fini et qu’ils les ramènent tous à la maison maintenant ? « a-t-elle ajouté.

L’immense majorité des manifestants interrogés par l’AFP ont confié leurs craintes de voir Netanyahu mettre en péril l’éventuel accord.

Les manifestations, qui se déroulent à l’intersection de la rue Begin et de la rue Kaplan – une intersection qui a été rebaptisée Place de la Démocratie – ont lieu tous les samedis dans la soirée depuis le tout début du mouvement des opposants au plan de refonte radicale du système judiciaire israélien qui avait commencé au mois de janvier 2023. Elles avaient seulement été interrompues pendant quelques mois dans le sillage de l’attaque terroriste sanglante du Hamas, le 7 octobre.

Des milliers d’Israéliens ont aussi défilé dans le centre-ville de Jérusalem jusqu’à la résidence présidentielle, exhortant également le gouvernement à conclure un accord sur les otages avec le groupe terroriste palestinien du Hamas.

Les manifestants ont scandé : « Celui qui abandonne doit rendre [les otages] » et ont brandi des pancartes remerciant Biden pour sa déclaration appelant à la fin de la guerre. Beaucoup tenaient des drapeaux jaunes, symbolisant les otages détenus par le Hamas à Gaza.

Des manifestants demandant à Israël d’organiser des élections législatives anticipées et au gouvernement d’accepter l’accord pour la libération des otages, à Tel Aviv, le 1er juin 2024. (Crédit : Iddo Schejter/Times of Israel)

Bien que la marche ait été initialement prévue comme une manifestation anti-gouvernement axée sur la prochaine célébration de la Journée de Jérusalem, les organisateurs ont depuis changé de cap dans ce qui semble être un moment décisif pour un éventuel accord.

La section de Jérusalem du Forum des familles des otages et disparus ne participait pas officiellement à l’événement, mais quelques parents d’otages étaient en tête de la marche.

Pour Diti Kapuano, le Premier ministre se soucie davantage de son « pouvoir » que du sort des otages.

« J’espère que M. Biden exercera suffisamment de pression pour que le gouvernement et M. Netanyahu acceptent l’accord », poursuit cette femme de 46 ans, drapeau israélien à la main.

Shaul Meridor s’exprimant lors du rassemblement anti-gouvernement, à Tel Aviv, le 1er juin 2024. (Crédit : Omer Yalin)

Dans un communiqué, le Forum des familles des otages et disparus a affirmé qu’il allait « exiger que le gouvernement israélien approuve immédiatement l’accord de libération des otages et ramène tous les otages à la maison sans délai ».

« Nous demanderons également à tous les ministres du gouvernement et aux membres de la coalition de s’engager publiquement à soutenir l’accord et à ne pas permettre la possibilité de le torpiller et de mettre en danger les otages », a ajouté e Forum des familles des otages et disparus.

Les ministres israéliens d’extrême-droite, Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir, ont menacé samedi de quitter le gouvernement si Netanyahu allait de l’avant avec cet accord tel que présenté par Biden.

« Nous devons parvenir à un accord », estime Glick Gilad, 51 ans, un immense drapeau américain à la main. « Nous sommes assez forts pour nous occuper de la guerre après. D’abord, ramenons-les à la maison. »

« J’ai de l’espoir parce que j’ai confiance en mon peuple, pas parce que j’ai confiance en mon gouvernement », conclut Dorit Laor, 60 ans.

Une vidéo qui a été diffusée sur les réseaux sociaux a montré le député d’Avoda Gilad Kariv, qui se rend fréquemment à ces rassemblements anti-gouvernement, en train de se quereller violemment avec le superintendant en chef Ofer.

« Vous causez toujours des problèmes », dit Ofer à voix forte alors qu’il filme le député à l’aide de son téléphone. Kariv l’invective à son tour.

Moshe Redman, entrepreneur et l’un des organisateurs du mouvement de protestation, a fait savoir que les militants allaient adopter une tactique plus intense à partir du 16 juin, avec pour objectif d’accélérer la chute du gouvernement. « Tous les groupes de protestation, en plus d’organisations issues de la société civile et d’entreprises, vont commencer à lancer des manifestations quotidiennes et continues à Jérusalem, à Tel Aviv, à Césarée et ailleurs », a-t-il expliqué. « Ce mouvement comprendra des rassemblements quotidiens massifs, des actes de perturbation des activités du gouvernement, des grèves et encore davantage. »

Après la fin officielle du mouvement de protestation, les personnes présentes ont rejoint les familles des otages qui se trouvaient à un rassemblement, rue Begin, à proximité.

Les participants à la manifestation de ce samedi ont estimé qu’il s’agissait de la plus importante depuis le 7 octobre, les organisateurs du rassemblement affirmant que 120 000 manifestants s’étaient rassemblés à Tel Aviv, un chiffre qui ne peut être vérifié de manière indépendante.

Des manifestations ont eu lieu dans de nombreux autres endroits du pays.

La guerre a éclaté lorsque quelque 3 000 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre, tuant près de 1 200 personnes, principalement des civils, tout en prenant 252 otages de tous âges, en commettant de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.

Sur les 252 personnes enlevées le 7 octobre, 121 sont toujours retenues à Gaza, dont 37 sont mortes, selon l’armée israélienne.

Plus de 36 300 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.

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