Des spécimens du plus grand requin du monde vus 4 fois en six semaines à Eilat
Les chercheurs ont répertorié les taches blanches distinctives sur le dos de chaque requin-baleine pour créer une base de données internationale qui permettra de les suivre
Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.
Des écologistes ont repéré quatre spécimens issus des plus grandes espèces de requins de la planète au large des côtes d’Eilat au cours des six dernières semaines.
Les requins-baleines, que l’on trouve dans les mers tropicales du monde entier, n’y ont pas été observés l’année dernière.
Adi Barash, président de Sharks in Israel et doctorant à l’École des sciences de la mer de l’Université de Haïfa, a dit qu’il était difficile de spéculer sur la raison. Le groupe, qui surveille la présence de poissons cartilagineux – principalement des requins et des raies – au large de la côte méditerranéenne depuis cinq ans, n’en est qu’à sa deuxième année de surveillance de la mer Rouge dans le sud d’Israël.
Le requin-baleine, qui est aussi le plus gros poisson, se nourrit par filtration, sélectionne le plancton et les petits poissons près de la surface et parcourt de grandes distances pour trouver sa nourriture. Leur présence est considérée comme un indicateur de la bonne santé des populations de plancton.
M. Barash a déclaré que les observations devaient être comparées aux données sur le plancton recueillies par l’Institut inter-universitaire des sciences de la mer de l’Université hébraïque d’Eilat, qui attire des chercheurs marins de tout le pays.
Le requin-baleine, qui peut atteindre 15 mètres de long, peser jusqu’à 34 tonnes et vivre 80 ans, n’est pas dangereux pour l’homme.
Mais c’est une espèce en voie de disparition, principalement à cause de la pêche aux ailerons, qui consiste à leur couper les ailerons pour l’industrie alimentaire asiatique et à les laisser mourir.
Alors que la chair de requin coûte environ 5 à 10 shekels par kilogramme (1, à 2,5 euros), une paire d’ailerons, utilisés pour la production de soupe de requin, peut être vendue pour 90 euros, a déclaré Barash.
Alors que la pêche aux ailerons continue dans le monde, des protecteurs de l’environnement en Chine ont réalisé une campagne de publicité contre la soupe de requins avec une vedette de la télévision. Certains couples refusent de servir de la soupe d’aileron à leur mariage, ce qui renforce la prise de conscience sur la pratique.
Les requins baleine risquent aussi de se faire prendre dans des filets de pêches et des blessures ou la mort à cause des bateaux qui naviguent, étant donné qu’ils se nourrissent à proximité de la surface l’océan. L’année dernière, un grand navire a tué un requin baleine en Jordanie.
On ne sait pas combien de requins baleine existent dans le monde, puisque les données peuvent seulement être basées sur les spécimens observés.
Chaque requin baleine à un motif particulier de taches blanches sur son corps.
Barash a déclaré que la pratique consistait à collecter des images de chaque requin, à créer un modèle des taches et à les incorporer dans la base de données internationale pour que chaque poisson puisse être suivi à travers la Jordanie, l’Egypte, l’Arabie saoudite et d’autres pays.
National Geographic organise actuellement son événement annuel sur deux semaines du Sharkfest. Il s’agit d’une série d’événements polémiques parmi les défenseurs de l’environnement pour la manière dont ils présentent les requins comme étant effrayants.
« Les requins sont en danger et ils ne sont pas dangereux », a déclaré Barash. Quatre à 10 personnes meurent chaque année à cause de requins, à comparer aux 6 000 personnes qui sont tuées par la foudre chaque année ».
Le deuxième poisson le plus grand du monde, le requin pèlerin, qui filtre aussi sa nourriture, a été repéré au large des côtes de la Méditerranée mais pas dans la mer Rouge.
L’année dernière, un requin bleu de 20 mètres a été observé à environ 150 mètres des côtes de la mer Rouge. L’autorité israélienne de la nature et des parcs a déclaré qu’il était très rare de pouvoir observer un spécimen parce que la baleine se trouvait très loin de son milieu naturel en Atlantique nord ou dans l’hémisphère sud.
La baleine bleue est le plus grand mammifère du monde, et elle peut atteindre jusqu’à 30 mètres de long. L’espèce avait presque disparu dans la première moitié du 20e siècle, mais des efforts de protection l’ont aidé à retrouver une population proche de chiffres d’avant sa chasse intensive.