Désaccord au sein de l’UE sur la position à adopter vis-à-vis d’Israël et des Palestiniens
Les 28 ministres des Affaires étrangères européens doivent adopter - sans débat - des conclusions sur le processus de paix au Proche-Orient

Selon deux diplomates, la Grèce notamment demande à « atténuer » la formulation des premières versions du texte, dont le journal israélien Haaretz a publié des extraits dimanche.
Des ambassadeurs des 28 se sont encore réunis lundi matin pour tenter de trouver un compromis, et une nouvelle réunion était prévue en début d’après-midi.
Chypre, la Hongrie et la Bulgarie auraient également soulevé des objections, selon deux autres diplomates.
Les désaccords sont les plus profonds sur un paragraphe faisant référence à la publication par la Commission européenne, le 11 novembre 2015, d’une « notice explicative » pour permettre aux Etats de l’UE d’étiqueter les marchandises issues des implantations israéliennes, prévu dans la législation européenne depuis 2012.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait décidé de suspendre les contacts avec l’Union européenne sur le conflit israélo-palestinien, alors que Bruxelles tente de relancer le processus de paix par l’intermédiaire du Quartette pour le Proche-Orient (qui regroupe l’UE, les États-Unis, l’ONU et la Russie).
Sur le fond, le texte rappelle les fondamentaux de la position de l’UE, défendant une solution à deux Etats vivant côte à côte en paix et en sécurité dans le respect des lignes de 1967, et réitèrant son opposition à la construction israélienne.
« Certains pays ont fait état de volontés de modification (…) Nous écouterons les arguments de la Grèce et d’autres », a déclaré le secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes, Harlem Désir, à son arrivée à la réunion mensuelle des chefs de la diplomatie de l’UE à Bruxelles.
« Notre position fondamentale c’est que la situation sur place est extrêmement tendue, dangereuse, dans une région qui est déjà très destabilisée par de nombreux conflits, en particulier le conflit en Syrie, en Irak et au Yémen, et par la progession de Daech (l’organisation Etat islamique, ndlr) y compris en Egypte, dans le voisinage de Gaza », a expliqué M. Désir.
« Donc aujourd’hui il n’y a qu’une solution (au conflit), basée sur le principe des deux Etats », a-t-il poursuivi. « L’UE appelle instamment l’ensemble des parties, Israël et l’Autorité palestinienne, à reprendre la voie des négociations pour une solution basée sur deux Etats ».
Les pourparlers de paix sont au point mort depuis le printemps 2014.