Élimination de Saleh al-Arouri : LFI désapprouve « la manière » employée par Israël
Mathilde Panot, qui a ce jour n'a toujours pas condamné le Hamas, se dit "pas d'accord avec le fait" qu'Israël "puisse aller comme ça" dans des pays voisins pour mener des frappes
La cheffe de file des députés membres du parti La France Insoumise (LFI), Mathilde Panot, âgée de 34 ans, a désapprouvé dimanche « la manière employée par Israël » pour éliminer le numéro deux du groupe terroriste palestinien du Hamas, Saleh al-Arouri, tué dans une frappe imputée à Israël, au Liban, la jugeant contraire au droit international.
« Je ne suis pas d’accord avec le fait que (…) le gouvernement d’extrême-droite de Netanyahu puisse aller comme ça dans des pays à côté (…) pour mener des frappes », a-t-elle déclaré sur BFMTV. Est-ce illégitime que les Israéliens éliminent des responsables du Hamas à l’étranger ? « De la manière dont ils le font, tout à fait », a répondu l’élue du Val-de-Marne. « Le Liban est un État souverain. Et donc ça ne peut pas fonctionner comme ça », a encore martelé Mathilde Panot. Avant d’insister : « Je suis pour le respect du droit international [qui] ne donne pas la possibilité d’aller frapper dans un pays voisin. » « Si, par exemple, un criminel de guerre belge ou quelqu’un qui aurait commis un acte de terrorisme belge allait se cacher en plein Paris, je ne serais pas très enthousiaste que la Belgique aille avec des drones pour tuer en plein Paris cette personne-là », a-t-elle tenté d’expliquer.
N°2 du Hamas éliminé par Tsahal au Liban: "Je condamne le fait qu'Israël l'ait fait sur un État souverain" estime Mathilde Panot pic.twitter.com/ez9VoG67gL
— BFMTV (@BFMTV) January 7, 2024
Al-Arouri et six autres responsables et cadres du Hamas ont été tués mardi soir dans une frappe contre un bureau du groupe terroriste palestinien, situé dans la banlieue sud de Beyrouth.
Dans la foulée, Mathilde Panot avait déploré sur X que « l’armée israélienne bombarde la capitale libanaise ». « Le criminel de guerre Netanyahu fait courir le risque d’une guerre régionalisée », a-t-elle continué, tout en appelant à « des sanctions fermes ».
L’armée israélienne bombarde la capitale libanaise.
Le criminel de guerre Netanyahu fait courir le risque d’une guerre régionalisée.
L’appui des États Unis rend possible ces exactions.
La France doit exiger la réunion d’urgence du Conseil de sécurité des Nations unies.
Des…— Mathilde Panot (@MathildePanot) January 2, 2024
Depuis les attaques du 7 octobre et le début de la guerre, des députés LFI – dont Mathilde Panot – ont décrit le groupe terroriste du Hamas comme un « mouvement de résistance » ou rejeté le qualificatif de « terroriste », sans afficher aucune empathie pour les victimes, à l’exception de quelques responsables.
Le parti La France insoumise, fondateur de la Nupes, a aussi à maintes reprises été accusé de laxisme face à l’antisémitisme.
Ces positions extrêmes, partagées par une partie de l’extrême droite française, ont causé le démantèlement de leur alliance de gauche, la Nupes, alors que les éléments plus modérés, notamment les Socialistes, ont exprimé leur opposition.
Israël combat le Hamas depuis le 7 octobre, jour au cours duquel des terroristes palestiniens ont pris d’assaut la frontière de Gaza et sauvagement assassiné 1 200 personnes, pour la plupart des civils, et emmené plus de 240 otages.
En réponse à cette attaque, la plus meurtrière de l’histoire du pays et la pire contre des Juifs depuis la Shoah, Israël a juré d’anéantir le Hamas – classé comme groupe terroriste par les États-Unis, Israël et l’Union européenne – et de mettre fin à son règne de 16 ans, et a lancé une opération aérienne suivie d’une incursion terrestre dans la bande de Gaza, qui a commencé le 27 octobre.
Plus de 22 000 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes et hommes armés, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.