Israël en guerre - Jour 376

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En état d’alerte depuis 6 mois, les hôpitaux prêts à réagir à une attaque iranienne

Selon les administrateurs, ni le commandement du Front intérieur ni la Santé n'ont demandé au système de santé de se préparer à une éventuelle escalade du conflit

Illustration : Des secouristes aident à préparer l'hôpital d'urgence souterrain fortifié Sammy Ofer au centre médical Rambam à Haïfa suite au déclenchement de la guerre, le 11 octobre 2023. (Crédit : Rambam)
Illustration : Des secouristes aident à préparer l'hôpital d'urgence souterrain fortifié Sammy Ofer au centre médical Rambam à Haïfa suite au déclenchement de la guerre, le 11 octobre 2023. (Crédit : Rambam)

Lorsque l’Iran a tiré des centaines de missiles et de drones sur Israël dans la nuit de samedi à dimanche, les hôpitaux israéliens n’ont pas eu à se mettre en état d’urgence, et pour cause : ils l’étaient déjà. Depuis le début de la guerre contre le Hamas à Gaza, il y a six mois, ils ont déployé un large éventail de stratégies pour parer à toute éventualité.

Grâce à cette préparation renforcée aux situations d’urgence et aux calculs de risques effectués par le commandement du Front intérieur de Tsahal, les hôpitaux n’ont pas eu à prendre de précautions supplémentaires lors de l’attaque sans précédent lancée par l’Iran.

Les 350 missiles et drones lancés par l’Iran ont presque tous été interceptés par les défenses aériennes d’Israël et de ses alliés.

La seule Israélienne blessée est une enfant bédouine de 7 ans, qui a été grièvement frappée à la tête par des éclats d’un missile balistique intercepté, tombés sur sa maison, qui se trouve dans une communauté bédouine du sud du pays. Ces communautés, qui, pour la plupart ne sont pas reconnues par l’État, n’ont généralement pas d’abris anti-bombes.

La fillette a été transportée d’urgence à l’hôpital Soroka de Beer Sheva, où elle a été opérée et se trouve actuellement dans l’unité de soins intensifs pédiatriques.

Chaque année, les hôpitaux israéliens sont tenus par le commandement du Front intérieur de Tsahal d’effectuer des exercices d’urgence à grande échelle, même en temps de paix. Ces exercices annuels alternent entre des scénarios de tremblement de terre, des accidents de masse et des fuites ou attaques de produits chimiques toxiques.

Le centre hospitalier Sheba de Ramat Gan, en Israël. (Crédit : Service de la communication de Sheba)

Yoel Har-Even, vice-président des affaires internationales à l’hôpital Sheba, a expliqué au Times of Israel que son hôpital, le plus grand en Israël, effectue également des exercices réguliers au sein de chacun de ses services et simule des scénarios d’urgence avec des partenaires tels que les pompiers et les forces de police. Le personnel nouvellement recruté est régulièrement formé aux procédures de sécurité.

La préparation aux situations d’urgence a toutefois été renforcée à Sheba, comme dans tous les autres hôpitaux, depuis le 7 octobre.

« Il s’agit essentiellement de rester en état de vigilance mentale et de garder à l’esprit que nous vivons une réalité différente. Nous sommes en guerre et dans une zone de guerre. Peu importe que les missiles proviennent de Gaza, du Hezbollah ou d’un peu plus loin à l’est ou au sud », a expliqué Har-Even.

« Ce qui compte, c’est de sauver des vies – les nôtres et celles des personnes dont nous avons la charge à l’hôpital. Si cette réalité reste inchangée, le niveau d’alerte est parfois plus élevé », a-t-il ajouté.

Le professeur Michael Halbertal, directeur général de l’hôpital Rambam à Haïfa, a indiqué que son hôpital était toujours en état d’alerte et qu’il continuait à maintenir en état de fonctionnement l’hôpital souterrain qu’il avait ouvert au début de la guerre.

Le personnel médical travaillant dans un service transféré dans le parking souterrain de l’hôpital Rambam dans la ville de Haïfa, au nord d’Israël, le 11 janvier 2024. (Crédit : Leo Correa/AP)

Dès le début de la guerre, Rambam a aménagé son hôpital souterrain en 36 heures. Cet hôpital fortifié, d’une capacité de 2 000 lits, est le plus grand établissement de ce type au monde.

Seul hôpital de soins tertiaires dans le nord et centre de traumatologie de niveau 1, Rambam doit être prêt à faire face à toute situation, y compris à une escalade dans les confrontations directes entre Israël et l’Iran et à une guerre totale avec le Hezbollah au Liban.

« Tout en continuant à fournir des soins médicaux réguliers aux patients, nous avons gardé un niveau de l’hôpital souterrain opérationnel afin de pouvoir mobiliser et transférer tout le monde en bas dans un court délai. Il nous faut huit heures pour déplacer tous les patients et le personnel », a indiqué Halbertal.

« Nous sommes en mesure d’accueillir près de 1 200 patients à ce niveau de l’hôpital souterrain. Nous avons également de la place pour 200 autres patients dans les zones fortifiées en surface. Si nécessaire, nous renverrons chez eux les patients dont l’état n’est pas critique pour faire de la place aux blessés qui arrivent », a-t-il ajouté.

L’hôpital Sheba ne dispose pas de facilités souterraines pour accueillir l’ensemble de ses patients. Il a toutefois transféré, au début de la guerre, certains patients dans des installations souterraines, où ils sont soignés depuis lors. Il s’agit de bébés et de jeunes enfants, de patients gériatriques et de personnes nécessitant une assistance à la mobilité.

« Par ailleurs, tous les membres de notre personnel savent où se trouve l’espace renforcé en surface le plus proche, où ils peuvent transporter les patients plus rapidement, quel que soit le délai d’alerte dont nous disposons », a expliqué Har-Even.

Dans un message vidéo envoyé aux journalistes spécialisés dans la santé, le Dr Noy Cohen, directeur général adjoint de l’hôpital Assuta d’Ashdod, a expliqué que son hôpital, ainsi que tous les autres du pays, était prêt à faire face à l’attaque iranienne.

L’entrée de l’hôpital universitaire Samson Assuta Ashdod, à Ashdod, le 26 janvier 2022. (Crédit : Yossi Aloni/Flash90)

« Tous nos systèmes sont opérationnels et nos stocks de médicaments, d’équipements et de carburant diesel [pour les générateurs] sont bien garnis. En termes de personnel, nous sommes prêts à faire face à toute éventualité », a indiqué Cohen.

Il a souligné que le ministère de la Santé et les hôpitaux se situent juste derrière Tsahal et les services de sécurité en termes de préparation à toute éventualité.

Le service de secours d’urgence Magen David Adom a également annoncé qu’il était en état d’alerte maximale. Il a également lancé un appel aux dons de sang avant Pessah afin d’augmenter les réserves de sang et de produits dérivés pour la période des fêtes et en cas d’escalade de la guerre.

Depuis des mois, des avertissements ont été lancés concernant d’éventuelles coupures de courant ou des pénuries d’électricité si une guerre totale devait éclater dans le nord du pays.

« Notre hôpital souterrain peut fonctionner comme une île isolée sans aide extérieure pendant trois jours. Nous pouvons également être autosuffisants pendant trois ou quatre jours en termes d’électricité », a expliqué Halbertal de Rambam.

Un délai qui, selon lui, devrait être suffisant pour permettre à la compagnie d’électricité israélienne  (IEC) de rétablir l’alimentation électrique extérieure.

« L’une des priorités de la compagnie d’électricité est de fournir une solution aux hôpitaux et autres services critiques », a expliqué Halbertal.

Selon Har-Even, tous les équipements médicaux de Sheba qui fonctionnent à l’électricité et sont reliés à un patient doivent être sauvegardés automatiquement par des systèmes de générateurs en cas de défaillance de l’alimentation électrique régulière.

Exemple d’une centrale électrique portable disponible par l’intermédiaire de Yad Sarah pour les équipements médicaux à domicile dépendant de l’électricité en cas de panne du système électrique. (Crédit : Yad Sarah)

Grâce à ce système que Har-Even décrit comme un système de ceinture et de bretelles, l’équipement est également couvert par un système d’alimentation sans coupure (UPS), qui est une sorte de grande batterie maintenant l’équipement en état de marche jusqu’à ce que les générateurs entrent automatiquement en action.

« L’UPS peut maintenir les ordinateurs en marche pendant des heures et les équipements lourds pendant environ 20 minutes », a précisé Har-Even.

Bien que ce dernier n’ait pas voulu donner de détails sur la quantité de carburant de secours stockée à Sheba, il a indiqué que l’hôpital disposait de suffisamment de réserves de toutes sortes pour assurer son fonctionnement pendant quelques semaines voire quelques mois.

Les foyers pour des personnes qui dépendent d’équipements médicaux alimentés par l’électricité sont également concernés par les préoccupations liées aux coupures d’électricité.

Yad Sarah, la plus grande organisation bénévole israélienne fournissant des équipements de santé et des services de soins à domicile, a entrepris de fournir des stations d’alimentation portables. Les appareils d’oxygène vital et autres équipements médicaux peuvent être branchés sur ces appareils de 23 kilos, dont la batterie peut faire fonctionner l’équipement entre quatre heures et deux jours, selon l’utilisation qui en est faite.

« Jusqu’à présent, des dizaines de personnes nous ont contactés et ont reçu ces centrales électriques », a déclaré Moshe Cohen, directeur général de Yad Sarah. « Après les événements de dimanche matin, nous nous attendons à une plus grande demande dans les jours à venir. »

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