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En quarantaine cinq étoiles, des Koweïtiens trouvent à se plaindre

Le Koweït a adopté des mesures strictes pour lutter contre la propagation de la maladie Covid-19 dans le pays

Cette photo prise le 24 février 2020 montre un hôtel dans la capitale du Koweït où les Koweïtiens rentrant d'Iran sont placés en quarantaine et testés pour le COVID-19. (Photo par Yasser Al-Zayyat / AFP)
Cette photo prise le 24 février 2020 montre un hôtel dans la capitale du Koweït où les Koweïtiens rentrant d'Iran sont placés en quarantaine et testés pour le COVID-19. (Photo par Yasser Al-Zayyat / AFP)

Viande trop grasse ou tache de café non nettoyée : habitués au luxe, des Koweïtiens se plaignent de la qualité du service dans les hôtels cinq étoiles où ils passent, nouveau coronavirus oblige, une quarantaine dorée à leur retour de l’étranger, suscitant l’indignation d’internautes.

Chambre trop petite, hygiène insuffisante ou nourriture de mauvaise qualité font partie des plaintes exprimées sur les réseaux sociaux par cette clientèle spéciale.

Les autorités de ce pays riche en pétrole ont imposé aux citoyens revenant de l’étranger de s’isoler pendant 14 jours dans des hôtels de luxe avant de pouvoir rentrer chez eux. Le premier groupe a été rapatrié fin mars.

Le Koweït a adopté des mesures strictes pour lutter contre la propagation de la maladie Covid-19 dans le pays, qui a officiellement enregistré plus de 700 cas et un décès.

Quelque 60 000 Koweïtiens de retour d’Italie, d’Allemagne, d’Iran, d’Egypte ou du Liban doivent passer par le confinement grand luxe. Mais pour certains, les conditions d’hébergement sont moins que satisfaisantes.

« Cher ministre des Finances, la nourriture n’a pas de goût, elle est immangeable. Nous la jetons », s’exaspère une Koweïtienne dans une vidéo mise en ligne et dans laquelle elle dissimule son visage.

Une photo prise le 6 avril 2020 montre l’hôtel cinq étoiles Regency à Koweït city.
(Photo par YASSER AL-ZAYYAT / AFP)

« Nous sommes émotionnellement fatigués et notre santé se détériore parce que la nourriture n’est pas bonne », fustige-t-elle en montrant les plateaux repas livrés dans sa chambre. « Ils nous ont servi une salade sans vinaigrette. Et tout le reste est également sec. »

Ses commentaires ont provoqué de nombreuses réactions en ligne, certaines indignées.

« Je suis restée à l’hôpital pendant une semaine avec ma mère et je ne me suis pas plainte, je mangeais du pain et du fromage », rétorque une internaute sur Twitter.

Un autre a mis en ligne des images de personnes vivant visiblement dans un pays pauvre et faisant la queue pour boire de l’eau.

Parmi les établissements réquisitionnés pour les quarantaines figure l’Al-Kout Beach Hotel qui se vante d’être une « élégante propriété offrant un accès direct à une belle plage privée ».

Le Koweït, qui pompe 2,7 millions de barils de pétrole par jour, dispose d’un fonds souverain de plus de 600 milliards de dollars et le revenu moyen par habitant y est de 70 000 dollars par an, l’un des plus élevés au monde.

Beaucoup de ses 1,5 million de citoyens, qui représentent 30 % de la population, sont habitués à une vie luxueuse, souvent en Europe où certains possèdent de belles demeures ou séjournent dans de grands hôtels.

Les comptoirs d’embarquement vides de Kuweit Airways à l’aéroport du Koweit en mars 2012 (Crédit : AP Photo/Gustavo Ferrari)

Mais le Koweït abrite également une classe moyenne qui se plaint régulièrement de la mauvaise gestion des services publics. Les conditions sociales des travailleurs immigrés, la plupart venant d’Asie, font également souvent l’objet de critiques.

Dans une vidéo, un Koweïtien se plaint de ses bagages qui ne sont pas arrivés à sa chambre d’hôtel, qu’il décrit comme petite avec « le lit collé au placard ».

Dans une autre, une femme affirme que la viande servie a « trop de graisse » tandis qu’un autre juge que le service de chambre met « trop de temps à nettoyer une tache de café sur le canapé ».

A l’extérieur des hôtels de luxe, le Koweït a multiplié les mesures strictes pour contenir la pandémie et plus de 100 personnes ont été poursuivies pour avoir enfreint les règles du confinement.

La police du Koweït s’occupe d’une barrage à l’entrée de la ville de Jeleeb Al-Shuyoukh, au sud de la capitale Koweït City, le 7 avril 2020, après que le quartier a été placé en confinement.
(Photo par YASSER AL-ZAYYAT / AFP)

Les contrevenants risquent jusqu’à six mois de prison ou une amende de 10 000 dinars (près de 30 000 euros).

Toute personne reconnue coupable d’avoir intentionnellement propagé le virus peut être condamnée à une peine de 10 ans de prison et à une amende de 30 000 dinars (environ 88 000 euros).

Malgré ce contexte de craintes et de tension, un Koweïtien revenant d’Allemagne n’a pas hésité à se moquer, dans une vidéo en ligne, des hôtesses de l’air en tenue de protection, les comparant à des « paysannes ».

Ce commentaire a suscité l’indignation de certains internautes qui appellent au soutien des personnes en première ligne contre la pandémie, y compris les équipages des avions.

Le parlementaire koweïtien Ahmed Nabil al-Fadel a exhorté la population à la patience.

« Il est très fréquent que l’évier soit bouché ou qu’il y ait quelques problèmes (dans l’hébergement) étant donné qu’il y a eu peu de temps pour le préparer », souligne M. Fadel, lui-même mis en quarantaine à son retour d’Espagne.

Ce responsable politique appelle les citoyens à la mesure : « pouvez-vous être patients ? Il y a des médecins qui n’ont pas dormi depuis trois jours ».

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