Israël en guerre - Jour 367

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Face au Hezbollah, les efforts civils pour équiper les soldats de Tsahal s’intensifient

Après les explosions d'appareils de communication au Liban la semaine dernière et l’élimination de hauts chefs du Hezbollah, les soldats se préparent à un combat dans le nord

Des troupes de l'armée israélienne effectuant un exercice dans le nord d'Israël, sur une photo publiée le 18 septembre 2024. (Crédit : Armée israélienne)
Des troupes de l'armée israélienne effectuant un exercice dans le nord d'Israël, sur une photo publiée le 18 septembre 2024. (Crédit : Armée israélienne)

JTA – Alors que les tensions entre Israël et le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah ont atteint de nouveaux sommets, les soldats israéliens qui prévoient d’être déployés dans le nord se tournent de plus en plus vers les efforts de dons civils qui leur ont permis de rester à Gaza.

Adi Vaxman, qui dirige l’initiative de dons « Operation Israel », basée aux Etats-Unis, reçoit des demandes de soldats, à titre individuel, et explique que la demande a augmenté parallèlement à l’évolution de la situation sécuritaire impliquant le Hezbollah.

« Avec la situation dans le nord, la demande a triplé ces derniers jours », a expliqué Vaxman à la Jewish Telegraphic Agency la semaine dernière. Elle a ajouté que le nombre total de demandes de soldats en septembre est en passe de doubler par rapport aux quelque 15 000 demandes du mois d’août.

Des bénévoles civils travaillent depuis des semaines pour mieux comprendre les besoins spécifiques liés à l’intensification du conflit dans le nord, qui se déroule sur un terrain différent de celui de Gaza et contre le Hezbollah, un groupe terroriste aux capacités plus avancées que celles de son allié, le groupe terroriste palestinien du Hamas.

Suite à des conversations avec des officiers supérieurs impliqués dans la logistique militaire, une autre initiative civile appelée « Discretionary Fund for Israel », dirigée par Daniel Polisar, administrateur du Shalem College, a lancé une campagne de collecte de fonds de 8 millions de dollars au début du mois de septembre.

Ce montant est le résultat d’un calcul des besoins en matériel et du type de ressources que l’armée a récemment acquises. Les drones, par exemple, ont été l’un des articles les plus demandés par les donateurs pendant de nombreux mois, mais l’armée israélienne les distribue maintenant en grand nombre, selon Polisar.

De la fumée s’élevant du site d’une frappe aérienne israélienne, à Marjayoun, à proximité de la frontière israélo-libanaise, le 23 septembre 2024 (Crédit : Rabih Daher/AFP)

Dans un courriel de collecte de fonds, Polisar a averti ses donateurs qu’une escalade de la guerre était imminente et que les soldats n’étaient pas suffisamment équipés pour faire face à la situation.

« Je vous écris alors qu’Israël traverse l’une des périodes les plus difficiles depuis que les atrocités commises par le Hamas le 7 octobre ont précipité une guerre sur plusieurs fronts », a écrit Polisar.

« L’évolution de la situation a créé de nouveaux risques graves pour les hommes et les femmes courageux qui défendent notre pays. »

Depuis que l’appel a été lancé, la prédiction de Polisar s’est considérablement rapprochée de la réalité. Le cabinet israélien a inclus le retour de 70 000 Israéliens – forcés de quitter leurs maisons en raison des tirs de roquettes du Hezbollah – dans les objectifs de guerre. Des centaines de bipeurs et d’autres appareils de communication ont explosé au Liban lors d’attaques visant des terroristes du Hezbollah et imputées à Israël.

Israël a également éliminé le commandant en chef du groupe terroriste chiite libanais, Ibrahim Aqil, et d’autres hauts responsables lors d’une attaque aérienne au cours du week-end. Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a réagi en déclarant qu’Israël avait « franchi une ligne rouge ». Parallèlement, Tsahal a réaffecté une importante division de combat de Gaza à la frontière nord.

Au cours du week-end, les tensions sont montées en flèche. Israël a bombardé des positions du Hezbollah à l’intérieur du Liban, notamment à Beyrouth, loin de la frontière, ainsi qu’une réunion de commandants du Hezbollah qui, selon Israël, planifiaient une invasion du nord du pays comparable au massacre du 7 octobre. Tandis que le Hezbollah a tiré des dizaines de roquettes sur le territoire israélien, faisant plusieurs blessés et déclenchant des incendies dans des zones habitées.

Il reste à voir si le conflit évoluera vers des combats terrestres. Mais les soldats israéliens, inquiets à l’idée que tout effort pour sécuriser le nord du pays passe nécessairement par une incursion, ont continué à demander des équipements de combat de base tels que des casques et des plaques militaires pour les gilets pare-balles, comme ils l’ont fait à Gaza, sans compter que les donateurs ont commencé à ajouter d’autres types d’équipements.

Le champ de bataille dans le nord est plus vaste que celui de Gaza, qui se caractérise par des combats urbains rapprochés. Les drones doivent voler sur de plus longues distances, ce qui nécessite différents types de batteries et des antennes spéciales, selon Vaxman.

De la fumée s’échappant du site d’une frappe israélienne qui a visé la périphérie du village de Zibqin, dans le sud du Liban, le 22 septembre 2024. (Crédit : Kawnat Haju/AFP)

Le Hezbollah possède ses propres drones, qui volent en territoire israélien pour larguer des bombes sur les positions israéliennes ; les soldats demandent donc des dispositifs spéciaux de protection.

Les conditions météorologiques sont également un facteur à prendre en compte à l’approche des mois d’hiver et de la baisse des températures, en particulier en altitude. La topographie irrégulière du nord d’Israël et du sud du Liban rend également plus difficile la détection des menaces par Tsahal, raison pour laquelle les soldats ont demandé des caméras de surveillance spéciales.

Les Juifs de la Diaspora, qui ont été sollicités à maintes reprises depuis le pogrom perpétré par le Hamas en octobre dernier pour aider à l’achat de matériel de combat pour les soldats, ont largement répondu en sortant leurs chéquiers, mais ils ont également exprimé leur inquiétude quant à la possibilité que l’armée ne puisse pas s’approvisionner de manière autonome.

Polisar a reçu une série de questions reflétant ces inquiétudes après l’envoi de son courriel de collecte de fonds.

Le Dr. Daniel Polisar, sur une photo non datée. (Crédit : Autorisation)

Il a répondu à ces questions dans un message de suivi. Il a souligné l’ampleur des hostilités auxquelles Israël est confronté et a félicité les chefs militaires d’avoir accéléré leurs achats pour répondre à des besoins d’équipement s’élevant à plusieurs milliards de dollars.

« Malgré cela, il existe certains secteurs critiques dans lesquels l’armée israélienne n’a pas réussi à rendre nos soldats aussi sûrs et efficaces que possible dans les délais courts imposés par les conditions de guerre », a écrit Polisar.

« Dans un monde parfait, l’armée israélienne s’occuperait de tout, mon équipe et moi-même n’aurions pas besoin de collecter des fonds et d’acheter du matériel, et je ne vous demanderais pas d’envisager une fois de plus de recourir à vos ressources limitées. »

Autre signe possible de l’importance des besoins en équipement, les efforts déployés précédemment par Tsahal pour stopper le flux de dons aux unités individuelles semblent s’être atténués. En juillet, le commandant des troupes terrestres israéliennes, Tamir Yadaï, a mis en garde ses soldats contre les règles interdisant d’accepter des dons et a menacé d’en renforcer l’application. Il a également demandé aux officiers de faire l’inventaire de toutes les fournitures données et de confisquer le matériel qui ne correspond pas aux normes de Tsahal.

L’ordre de Yadaï a eu un effet dissuasif sur les donateurs, qui craignaient que leurs contributions ne soient gaspillées, selon plusieurs groupes de collecte de fonds.

Cependant, Yadaï a, depuis, démissionné de l’armée. Et les officiers ne prennent pas de mesures pour mettre fin aux dons, selon les groupes d’aide civile.

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