France : Achamlane, chef du groupe islamiste Forsane Alizza, est sorti de prison
Forsane Alizza, groupuscule dissous en 2012, aurait notamment songé à attaquer des commerces juifs parisiens, un magistrat et des personnalités d'extrême droite
Le chef du groupe islamiste Forsane Alizza, Mohamed Achamlane, condamné en 2015 à neuf ans de prison pour avoir voulu préparer des attaques jihadistes, est sorti de prison le 31 décembre, a-t-on appris jeudi auprès de l’administration pénitentiaire.
Le tribunal correctionnel de Paris l’avait condamné en juillet 2015 pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ». Le procureur avait ainsi noté lors du jugement que Forsane Alizza était un « groupuscule organisé pour la mise en place d’actions » et qui avait « choisi de cacher la vérité de ce qu’elle est réellement ».
Pour motiver son jugement évoquant « la préparation d’actes terroristes », le tribunal avait insisté sur l’existence dans le dossier de chants menaçants, proclamant « on va balafrer la France », de recherches sur internet sur la fabrication d’explosifs ou d’adresses de victimes potentielles, la détention d’armes et « deux réunions préparatoires » évoquant « divers projets dont l’enlèvement d’un magistrat ».
Parmi les cibles auxquels son groupe aurait songé : des commerces juifs à Paris et en proche banlieue, dont des Hyper Cacher, et des personnalités d’extrême droite. Lors de l’interpellation d’Achamlane, trois fusils d’assaut kalachnikov démilitarisés – mais qui auraient pu être remis en état de marche – avaient été retrouvés.
Mohamed Achamlane est sorti le 31 décembre du centre pénitentiaire de Nantes où il était incarcéré, a précisé l’administration pénitentiaire. Sa peine était assortie d’une période de sûreté des deux tiers et d’une interdiction de ses droits civiques pendant cinq ans.
Le groupe Forsane Alizza, les « cavaliers de la fierté », avait été fondé fin 2010 par Mohamed Achamlane, originaire de la région nantaise. Toujours en djellaba, le visage mangé par la barbe, il avait multiplié les manifestations médiatiques, notamment contre l’interdiction du voile intégral. Ses écrits enflammés sur le site de l’association lui avaient valu des poursuites pour incitation à la haine.
Début 2012, le ministère de l’Intérieur avait annoncé la dissolution du groupe, en le qualifiant de « milice privée ». Fin mars 2012, un coup de filet avait visé ses membres, les enquêteurs estimant disposer « d’éléments laissant craindre que le groupe possède des armes et passe à l’action violente ».
En septembre 2015, alors qu’il était déjà en prison, Mohamed Achamlane, qui avait alors 37 ans, avait été condamné à nouveau à trois mois de prison ferme pour fraude aux prestations sociales.
Avant ces deux condamnations en 2015, Mohamed Achamlane avait déjà été condamné à six reprises, notamment pour violences avec arme, injures publiques et provocation à la discrimination raciale.