Frappes sur l’Iran : l’Irak proteste après l’usage de son espace aérien par Israël
Des images et des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux semblent montrer des morceaux de missiles utilisés par Israël qui seraient tombés dans une zone située au nord de Bagdad

L’Irak a annoncé lundi avoir officiellement protesté auprès de l’ONU contre l’utilisation selon lui par Israël de son espace aérien pour frapper l’Iran voisin, condamnant une « violation flagrante » de sa souveraineté.
Dans une lettre de protestation au secrétaire général de l’ONU et au Conseil de sécurité, l’Irak « condamne la violation flagrante perpétrée par l’entité sioniste [Israël] dont les avions ont violé l’espace aérien et la souveraineté de l’Irak, utilisant l’espace aérien irakien pour mener une attaque contre l’Iran le 26 octobre », selon un communiqué du porte-parole du gouvernement, Bassim Alawadi.
Les autorités vont également contacter le partenaire américain, allié d’Israël, « au sujet de cette violation ».
Samedi avant l’aube, l’armée israélienne a mené une attaque aérienne ciblant des sites militaires en Iran, en riposte à l’attaque de missiles lancée par la République islamique le mois dernier, dans un contexte régional explosif, exacerbé par les guerres menées par Israël contre le Hamas à Gaza et le Hezbollah au Liban.
Samedi, l’armée iranienne a aussi accusé les avions israéliens d’avoir utilisé l’espace aérien de l’Irak, dont dispose l’armée américaine, « pour lancer à distance un certain nombre de missiles à longue portée dotés d’ogives très légères ».
Des images et des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux en provenance d’Irak semblent montrer des morceaux de missiles utilisés par Israël. Les fragments des missiles semblent être tombés dans une zone située au nord de Bagdad.
חימושים של חיל האוויר הישראלי שהתגלו בעירק. אף אות בעברית. pic.twitter.com/eVtdPQpG3C
— Or Heller אור הלר (@OrHeller) October 26, 2024
דיווח בעיראק: שרידי טיל אותרו מצפון לבגדד | תיעוד pic.twitter.com/MgCh7MmbWD
— ynet עדכוני (@ynetalerts) October 26, 2024
Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï, a dit lundi « espérer que nos amis irakiens annonceront les sanctions nécessaires » et qu’ils « ne permettront pas que de tels incidents se reproduisent ».
Il a ajouté être « certain qu’aucun pays voisin n’a autorisé le régime sioniste » à utiliser son espace aérien.

Alliées de l’Iran et des Etats-Unis, ennemis jurés, les autorités irakiennes sont engagées dans un délicat exercice d’équilibriste pour éviter à leur pays de plonger dans la guerre.
Si le gouvernement est étroitement lié à Téhéran, il entretient aussi un partenariat stratégique avec Washington, qui a des troupes déployées en Irak dans le cadre d’une coalition internationale antijihadistes.
Mais il y a aussi des factions armées irakiennes pro-Iran, à la rhétorique va-t-en-guerre, qui ont revendiqué des dizaines de tirs de roquettes et frappes de drone contre les troupes américaines, en Irak et en Syrie. Et qui lancent désormais des drones sur Israël.
Dimanche, l’une de ces factions, les Brigades du Hezbollah, ont fustigé l’usage de l’espace aérien irakien lors de l’attaque israélienne contre l’Iran, y voyant un « dangereux précédent ».
Evoquant une complicité des Américains « qui dominent les cieux irakiens », menaçant aussi Israël, le mouvement a dit qu’ils devront « payer le prix » « en temps et lieu » opportuns.
« Après avoir osé (agir) contre l’Iran, ils oseront certainement contre l’Irak, s’ils ne paient pas un lourd tribut à leur agression. »