Gantz jure d’endiguer le transfert iranien de « capacités de pointe » par la Syrie
Le ministre de la Défense fait allusion au récent raid attribué à Israël qui a "complètement détruit" une installation à Masyaf
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
Quelques jours après une frappe aérienne en Syrie attribuée à Israël, le ministre de la Défense Benny Gantz a juré lundi d’empêcher l’Iran de transférer des « capacités de pointe » à d’autres entités dans la région.
« L’État d’Israël continuera de lutter contre tout ennemi qui le menace et empêchera le transfert de capacités avancées de l’Iran qui représenteraient un danger pour les citoyens d’Israël et nuiraient à la stabilité de toute la région », a déclaré M. Gantz lors d’une visite au commandement nord de l’armée.
Israël accuse depuis longtemps l’Iran de transférer des munitions de pointe au groupe terroriste du Hezbollah libanais, via la Syrie. Cette dernière aurait également amélioré ses capacités de défense aérienne, en partie grâce à des composants iraniens améliorés, selon des responsables militaires.
M. Gantz a déclaré qu’Israël continuerait à renforcer les mesures défensives dans le nord. Ces derniers mois, le ministère de la Défense a commencé à construire des centaines d’abris anti-bombes pour les citoyens israéliens des villes du nord qui n’ont pas accès à des abris fonctionnels.
Lundi, l’armée israélienne a poursuivi son exercice mensuel « Chariots de feu », dont un exercice militaire dans la ville de Haïfa, dans le nord du pays.
M. Gantz a déclaré que ces exercices visaient à « se préparer à faire face à divers scénarios contre nos ennemis sur les différents théâtres, ainsi que contre le Hezbollah et le Hamas, qui opère également depuis le Liban ».
C’est la première fois qu’un responsable israélien a confirmé que le groupe terroriste Hamas, basé à Gaza, a établi une base d’opérations au Liban. À plusieurs reprises, Israël a imputé aux « factions palestiniennes » les attaques de roquettes lancées depuis son voisin du nord, qui n’ont pas été revendiquées par le puissant groupe terroriste Hezbollah.
« La conjugaison des entraînements, des activités opérationnelles et du renforcement de la résilience civile constitue notre paradigme complet pour la protection du nord et de l’ensemble de l’État d’Israël », a-t-il ajouté.
Les frappes aériennes de vendredi dans la région de Masyaf, au nord-ouest de la Syrie, ont « complètement détruit » une structure menant à une installation souterraine, d’après un service d’imagerie par satellite. Selon les informations publiées par la presse, six soldats syriens auraient été tués dans le raid, tous membres de l’équipage d’un système de défense aérienne.
La région de Masyaf serait utilisée comme base pour les forces iraniennes et les milices pro-iraniennes et a été visée à plusieurs reprises ces dernières années par des attaques attribuées à Israël.
Au cours des dix dernières années, Israël a effectué des centaines de sorties au-dessus de la Syrie, principalement pour contrecarrer les tentatives des forces iraniennes de transférer des armes ou de s’implanter.
Les frappes israéliennes se sont poursuivies dans l’espace aérien syrien, largement contrôlé par la Russie, malgré la détérioration des relations avec Moscou au cours des dernières semaines. Israël marche sur la corde raide avec la Russie, en soutenant de plus en plus l’Ukraine, tout en cherchant à maintenir la liberté de mouvement dans le ciel de la Syrie.