Gantz retarde les sanctions aux banques pour les primes de l’AP au terrorisme
Les familles des Israéliens tués dans des attentats terroristes dénoncent la décision qui, selon le ministère de la Défense, a été prise sur recommandation des chefs de la sécurité
Le ministre de la Défense Benny Gantz a encore retardé l’application d’un décret militaire qui sanctionnerait les banques de Cisjordanie qui distribuent des allocations de l’Organisation de libération de la Palestine à des terroristes condamnés et à leurs familles.
Gantz a approuvé le gel de la mise en œuvre de l’ordonnance au cours du week-end pour 45 jours supplémentaires.
« Il est illogique et immoral qu’Israël aide l’Autorité palestinienne à verser le prix du sang comme salaire aux terroristes », a déclaré Bohrim B’Haim, une organisation de familles qui ont perdu des proches dans des attentats terroristes, au site d’information Ynet.
Le père de Shir Hajaj, un soldat de Tsahal tué lors d’un attentat à la voiture-bélier en janvier 2017 à Jérusalem, a vivement critiqué la décision de Gantz.
« L’argent est le principal facteur qui motive le terrorisme et il est clair pour tout le monde que si [vous] cessez de verser de l’argent, vous freinez le terrorisme », a déclaré Herzl Hajaj. « Malheureusement, Benny Gantz a de nouveau décidé de geler le décret contre les banques, de sorte que les terroristes et leurs familles continueront à recevoir des salaires pour le meurtre de nos enfants avec l’approbation du ministre de la Défense de l’État d’Israël ».
Le bureau de Gantz a repoussé les critiques, affirmant que la décision avait été prise conformément aux recommandations des responsables de la sécurité.
Début juin, Gantz avait retardé la mise en œuvre de l’ordonnance jusqu’à la mi-juillet.
Le gouvernement israélien a longtemps décrié les dizaines de millions de dollars que l’OLP verse chaque année aux Palestiniens condamnés pour terrorisme et aux familles des assaillants morts, ce qui, selon Israël, encourage les attaques terroristes en offrant une incitation directe à les réaliser.
Après qu’un décret militaire israélien a criminalisé, début mai, le financement par le gouvernement de l’AP de terroristes condamnés, plusieurs banques ont fermé ou gelé les comptes de prisonniers en Cisjordanie et en Jordanie. Qadri Abu Bakr, directeur de la Commission des affaires des prisonniers palestiniens, a annoncé par la suite que les salaires avaient été supprimés.
Au début de ce mois, quatre banques ont refusé de transférer les allocations de l’OLP, soi-disant par crainte des sanctions israéliennes qui devaient entrer en vigueur ce mois-ci.
Le refus de distribuer l’argent est intervenu après deux mois au cours desquels l’Autorité palestinienne n’a pu payer aucun de ses employés en raison d’une crise financière massive.
Malgré les sanctions israéliennes imminentes, Ramallah s’est engagé à poursuivre les paiements, les décrivant comme une forme de bien-être social et une compensation pour ce qu’il prétend être un système de justice militaire injuste.
L’ordre militaire applique en Cisjordanie une grande partie de la loi anti-terroriste israélienne. La loi stipule que toute personne ou organisme qui apporte une aide financière à quiconque, dans le but de faciliter, de faire avancer, de financer ou de récompenser des infractions liées au terrorisme, commet un crime passible d’une peine pouvant aller jusqu’à 10 ans de prison et d’une amende.