GB : d’autres fissures dans le « plafond de verre » de l’orthodoxie pour les femmes
Un nouveau programme de 18 mois, approuvé par le Grand Rabbin Mirvis, permettra de créer un pôle d'éducatrices qualifiées déjà structurées dans les communautés
LONDRES – Le Grand Rabbin de Grande-Bretagne, Ephraim Mirvis, a lancé une qualification révolutionnaire pour les femmes juives, le cours « Ma’ayan ».
A partir de septembre 2016, le prestigieux cours espère attirer les femmes juives qui veulent jouer un rôle plus important en tant qu’éducatrices, dans leurs communautés.
D’une durée d’un an, « Ma’ayan » – qui signifie « source » ou « fontaine » – reposera sur trois composantes : l’étude des lois juives de la pureté familiale, enseignées par Dayan Shmuel Simons du Beth Din de Londres; l’étude académique sur la santé des femmes et les questions médicales connexes, qui doit être enseignée par des professeurs de haut niveau de l’University College, à Londres; et la formation pédagogique axée sur l’éducation des adultes, de sorte que la Ma’ayanot soit en mesure d’exécuter des projets d’éducation communautaire. Certaines de ces dernières classes seront enseignées par le Grand Rabbin Mirvis lui-même.
Avant de devenir Grand Rabbin en 2013, Mirvis était à la synagogue Finchley, où il nomma la première conseillère halakhique femme de Grande-Bretagne – et jusqu’ici la seule – Lauren Levin.
Mais les responsables du Bureau du Grand Rabbin (OCR) disent que le cours Ma’ayan est destiné à aller beaucoup plus loin.
« Certains rabbins ont cruellement besoin d’une telle initiative », a déclaré un fonctionnaire au Times of Israel. « Le rabbin est bien conscient qu’il y a une mare de talents, représentés par les femmes juives au Royaume-Uni, qui ne sont pas actuellement exploités. »
Puisqu’il y avait beaucoup de questions intimes sur la loi juive que certaines femmes avaient du mal à aborder avec leur rabbin, on espérait que cette nouvelle qualification fournirait des expertes femmes instruites, qui apportent une dimension supplémentaire à leur formation académique et à l’engagement communautaire.
Le côté théorique du cours, qui viendra compléter le module halakhique, fournira des bases solides dans les questions de santé des femmes, des tests génétiques pour les questions et les troubles psycho-sexuels à l’infertilité et la fécondation in vitro.
Le troisième volet de la formation, la branche de l’éducation de la communauté, est le projet favori notamment du grand rabbin, qui est connu pour penser que l’éducation des adultes pourrait être davantage gérée par des femmes juives éduquées et informées.
« Voilà un ensemble de compétences que j’ai longtemps considéré comme un ingrédient essentiel pour que la vie juive prospère », a déclaré Mirvis. Toutes les candidates seront tenues de mener à bien un projet pratique, pour offrir un programme d’éducation dans une communauté, et prendre les mesures adéquates en réponse.
L’idée est que les femmes de la première cohorte de diplômés – probablement entre cinq et dix femmes au total – seront chacune affectées à un groupe de communautés de la synagogue et seront alors chargées de traiter de nombreuses questions relatives aux rôles des femmes au sein du judaïsme orthodoxe moderne.
Les fonctionnaires OCR affirment que la formation de 18 mois, dont les détails ont été présentés aux rabbins de la Synagogue Unifiée lundi, aura un processus d’application très stricte. Les candidates à la première cohorte sont recherchées par recommandation. Il ne vise pas à être une réponse au mouvement dans le monde orthodoxe pour que la femme acquière un niveau équivalent à l’ordination rabbinique, comme les cours « Rabba » actuellement aux États-Unis.
Stephen Pack, président de la Synagogue Unifiée, a déclaré: « Cette initiative passionnante est un grand mérite pour le grand rabbin. Je suis sûr que beaucoup de nos membres féminins bénéficieront grandement d’une Ma’ayan qualifiée dans leur communauté. C’est un développement vraiment important pour la Synagogue Unifiée et pour l’avenir de la communauté juive du Royaume-Uni ».
Des fonctionnaires de l’OCR enthousiastes ont pensé que le projet, unique dans les communautés de la diaspora, était «imaginatif et créatif, et bénéficie de l’approbation du Grand Rabbin et du Beth Din de Londres. C’est une qualification qui devrait inspirer les femmes a travers l’orthodoxie moderne ».