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Haley : de nombreux pays prennent le parti d’Israël… à huis-clos

Après avoir annoncé le retrait américain du Conseil des Droits de l'Homme, l'ambassadrice américaine a accusé l'organisation de ne "pas mériter son nom"

Eric Cortellessa couvre la politique américaine pour le Times of Israël

L'ambassadrice américaine à l'ONU Nikki Haley au département d'Etat à Washington DC, le 19 juin 2018. (Crédit : AFP / Andrew CABALLERO-REYNOLDS)
L'ambassadrice américaine à l'ONU Nikki Haley au département d'Etat à Washington DC, le 19 juin 2018. (Crédit : AFP / Andrew CABALLERO-REYNOLDS)

WASHINGTON — Dans un article d’opinion tranchant publié mardi soir, l’ambassadrice américaine aux Nations unies Nikki Haley a dénoncé le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU (UNHCR) car il inclut des régimes opprimants et bloque les enquêtes pour violations des droits de l’Homme dans le monde entier. Elle a souligné que de nombreux pays parlent de soutenir Israël, mais uniquement en privé.

L’article de l’ancienne gouverneure de Caroline du Sud a été publié par The Wall Street Journal peu après que l’administration Trump a annoncé qu’elle se retirerait de l’instance internationale, citant notamment le « parti-pris continu adopté contre Israël. D’autres raisons ont été évoquées pour expliquer le départ de Washington d’une organisation qui, selon elle, « n’est pas dign pas son nom ».

L’obsession des états-membres sur les actions israéliennes – associée à leur incapacité à agir sur les malversations d’autres pays – en était la raison principale.

« Au cours de la dernière décennie, l’organisation a adopté plus de résolutions condamnant Israël spécifiquement que de [résolutions] condamnant la Syrie, l’Iran et la Corée du Nord réunis », a écrit Haley.

La focalisation étriquée sur l’Etat hébreu, a-t-elle ajouté, était le reflet du refus du Conseil d’éliminer de son ordre du jour le point fixe 7 (« La situation des droits de l’Homme en Palestine et dans les autres territoires arabes occupés »), qui, dit-elle « cible injustement Israël en mandatant que chaque session inclue une discussion du conflit israélo-palestinien »

Haley a expliqué que l’administration Trump était excédée par les efforts mis en oeuvre par l’organe onusien pour bloquer les pressions sur les régimes despotiques qui font du tort aux populations civiles. « Ils font obstruction aux enquêtes et aux rapports, tout en interférant avec la capacité du conseil à nommer et à humilier les auteurs des plus grandes atrocités du monde », a-t-elle écrit au sujet du conseil.

Une autre raison, « d’autant plus frustrante », dit-elle, était le fait que de nombreux Etats-membres du Conseil des Droits de l’Homme sont prêts à prendre le parti d’Israël, mais ne le diront pas face à la caméra. Ils ont également voté contre Israël, résolution après résolution, dit-elle.

« De nombreux pays sont d’accord avec les Etats-Unis pour écarter les pays qui violent les droits de l’Homme et soutenir Israël – mais uniquement à huis-clos », dit Haley.

« Malgré plusieurs propositions, ces pays n’était pas disposé à rejoindre la prise de position publique des Etats-Unis », a-t-elle ajouté.

« Certains nous ont même dit que les failles du Conseil leurs convenaient, tant qu’il les laissait exprimer leurs chevaux de bataille. C’est un compromis moral que nous ne sommes pas prêts à faire. Le Royaume Uni avait promis de s’opposer à toute résolution contre Israël dans le cadre du point 7, et nous saluons cette prise de position. Nous aurions aimé que d’autres pays en fassent de même. »

« Les Etats-Unis ont une nouvelle fois porté un grave coup à leur réputation de défenseurs des droits de l’Homme, ils ont montré leur mépris (…) pour l’ONU et ses structures », a déclaré mercredi lors d’une conférence de presse la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.

Mme Zakharova a ensuite dénoncé « le grossier cynisme de nos collègues américains qui refusent obstinément de reconnaître l’existence de graves problèmes pour les droits de l’Homme dans leur propre pays », les accusant d’avoir voulu « modeler la structure du CDH selon leurs intérêts ».

L’UNHCR doit « être au service de tous les Etats membres, pas d’un seul pays », a-t-elle martelé, ajoutant que le retrait américain « n’avait pas été une surprise » pour la Russie.

Accusant les Etats-Unis de « tenter d’imposer aux autres pays du monde une version particulière aux Américains des droits de l’Homme », elle a affirmé que l’UNHCR avait déjà travaillé « efficacement » sans les Etats-Unis.

Quelques heures plus tôt, Haley, aux côtés du secrétaire d’Etat Mike Pompeo, a annoncé le retrait des Etats-Unis. Les deux responsables ont soulignait que le pays serait ravi de se joindre à nouveau » si le Conseil se réformait de manière significative.

Le secrétaire d’Etat Mike Pompeo et l’ambassadrice américaine aux Nations unies Nikki Haley au département d’Etat à Washington DC, le 19 juin 2018. (Crédit : AFP / Andrew CABALLERO-REYNOLDS)

Haley avait averti les Nations unies l’an dernier que les Etats-Unis se retireraient si des réformes n’étaient pas mises en œuvre. Mais mardi, elle a fait preuve d’encore plus de virulence.

« Nous prenons cette mesure parce que notre engagement ne nous permet pas de continuer à faire partie d’une organisation hypocrite et servant ses propres intérêts, qui fait des droits de l’homme un sujet de moquerie », a lancé l’ambassadrice devant la presse à Washington.

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