Hayut: la Shoah nous a appris à protéger les droits individuels, les valeurs de l’État
Marquant la fin de Yom HaShoah, la présidente de la Cour suprême a déclaré que la leçon du choix de la vie "sera rappelée, préservée et transmise de génération en génération"

S’exprimant lors d’une cérémonie marquant Yom HaShoah, la présidente de la Cour suprême, Esther Hayut, a insisté sur la défense des valeurs fondamentales de l’État juif et sur la nécessité de tirer les leçons de la Shoah.
« Les événements de la Shoah et la grande crise qui a frappé notre peuple nous ont appris à nous rappeler jour après jour et heure après heure que notre travail judiciaire est entièrement immergé dans l’amour de l’homme – de chaque personne, quelle qu’elle soit », a déclaré Esther Hayut lors de la cérémonie au musée de la Maison des combattants du ghetto.
« Nous avons appris que nous devons monter la garde pour protéger les droits individuels et les valeurs fondamentales de l’État d’Israël en tant qu’État juif et démocratique, qui est la force protectrice du peuple juif », a ajouté Hayut.
« Si la résistance juive aux ennemis et le choix de la vie sont une école pour l’esprit humain, nous serons ses élèves et les leçons que nous avons apprises seront mémorisées, préservées et transmises de génération en génération », a conclu Hayut, sous un tonnerre d’applaudissements.
Malgré les inquiétudes, les événements de Yom HaShoah se sont déroulés sans qu’il y ait eu d’affrontements ou de débordements politisés, malgré les profondes divisions qui minent la nation – à l’exception du député du Likud Boaz Bismuth qui a été accueilli par des huées dans une synagogue de Tel-Aviv. Mais les politiciens et les membres des familles endeuillées craignent que les cérémonies de Yom HaZikaron et de Yom HaAtsmaout prévues la semaine prochaine ne soient entachées de conflits et de protestations.
Alors que le débat sur le projet de réforme judiciaire du gouvernement fait rage dans le pays, Hayut elle-même est devenue un personnage particulièrement controversé. En février, un député du Likud l’a même accusée d’être responsable d’un attentat terroriste meurtrier.

Dans un discours en janvier, Esther Hayut avait déclaré que le projet de la coalition de réformer le système judiciaire porterait un « coup fatal » à l’identité démocratique du pays et donnerait à la Knesset un « chèque en blanc » lui permettant d’adopter toutes les lois qu’elle souhaite.
Au cours du week-end, le ministre du Likud, David Amsalem, a déclaré que Hayut devrait être accusée de « tentative de coup d’État », en l’a accusée d’avoir dirigé le mouvement de protestation contre la réforme judiciaire du gouvernement avec l’ancien Premier ministre Ehud Barak et l’ancien président de la Cour suprême, Aharon Barak.
« Tous ceux qui ont mené cette manifestation, y compris Ehud Barak, Aharon Barak et le président de la Cour suprême, sont des personnes qui devraient être accusées de tentative de coup d’État », a déclaré Amsalem.
Alors que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a annoncé le mois dernier une pause dans la législation sur la réforme judiciaire au moins jusqu’à la session d’été de la Knesset, des manifestations de masse se sont poursuivies chaque semaine contre le programme législatif de la coalition, de nombreuses personnes exprimant leur scepticisme quant à la bonne foi des négociations en cours à la résidence du président.