Yom HaShoah: Un élu du Likud chahuté lors d’un événement à la synagogue de Tel Aviv
Plusieurs membres du public opposés à la réforme ont scandé "honte" à Boaz Bismuth tandis que d'autres leur demandaient de cesser de l'interrompre ; Gantz a condamné l'incident
Le député Boaz Bismuth (Likud) a été chahuté par des membres de l’assistance hostiles au gouvernement lors d’une cérémonie organisée lundi à la veille de Yom HaShoah dans une synagogue de Tel Aviv.
Sur des images diffusées sur les réseaux sociaux, on peut entendre plusieurs personnes crier « Honte » à Bismuth, tandis que d’autres leur demandent de cesser de l’interrompre.
Bismuth semble avoir quitté la synagogue lorsque la dispute entre les deux parties de la foule s’est intensifiée et a failli tourner à l’altercation physique.
Il a par la suite posté des images des remarques qu’il a faites pendant la cérémonie, appelant à l’unité au milieu des divisions croissantes concernant les efforts du gouvernement pour réformer le système judiciaire.
« La journée de commémoration de la Shoah dépasse tout désaccord politique ou toute position de parti. Les nazis ne s’intéressaient pas à la position politique ou à l’appartenance à un parti des Juifs, mais seulement à leur judéité », a écrit Bismuth sur Twitter. « Nous devrions préserver le caractère sacré de cette journée et ne nous préoccuper de rien d’autre que des survivants de la Shoah et des six millions de personnes qui ont été brutalement assassinées par les nazis qui ont essayé de nous détruire ! »
L’incident a été condamné par le chef du parti d’opposition HaMahane HaMamlahti, Benny Gantz. « En tant que fils de survivants de la Shoah, les photos du député Bismuth expulsé de la cérémonie de commémoration de la Shoah dans une synagogue de l’État juif sont déchirantes, » a écrit Gantz sur Twitter.
אין כבוד: מפגינים נגד הרפורמה ביזו אירוע זיכרון לשואה שמתקיים בבית כנסת בת"א – כאשר ח"כ בועז ביסמוט עלה לנאום. המשתתפים המזועזעים הוציאו את הכורזים וביקשו לכבד את המעמד pic.twitter.com/byz4oFkzFE
— Moti Kastel מוטי קסטל (@KastelMoti) April 17, 2023
« Bien que je comprenne les divergences d’opinion et la détresse ressentie par de nombreuses personnes dans la nation [à propos de l’effort de réforme du système judiciaire du gouvernement], je demande à chacun de faire preuve de retenue en ces jours sacrés », a-t-il écrit. « Les débats importants sur notre identité se tiendront ensuite avec force et détermination. »
L’incident s’est produit à peu près au même moment où le président Isaac Herzog a profité de son discours lors de la cérémonie officielle marquant la Journée de commémoration de la Shoah pour exhorter les Israéliens à mettre de côté leurs dissensions internes afin de commémorer comme il se doit les personnes assassinées par les nazis.
« Cette année n’est pas une année ordinaire. Et cette journée de commémoration ne ressemble à aucune autre. Cette année, les sentiments sont rudes et les épaules sont voûtées, comme pour attester du poids de la discorde qui pèse sur nous », a-t-il déclaré. « Laissons ces jours sacrés, qui commencent ce soir et se terminent à Yom HaAtsmaout, au-dessus de tout différend ; rassemblons-nous, comme toujours, dans l’unité, dans la douleur, dans le souvenir. »
Revenant sur le discours de plus en plus clivant, Herzog a vivement dénoncé l’utilisation d’analogies avec les nazis et la Shoah dans les débats politiques israéliens.
« L’abomination nazie était un mal sans précédent, sans aucun équivalent. Il ne s’agissait pas d’une simple malveillance. C’était une infinité d’horreurs. Nous devons nous souvenir, répéter et intérioriser, encore et encore : eux – et eux seuls – étaient des nazis. C’est cela – et seulement cela – qui a constitué la Shoah », a-t-il déclaré.
« Même en proie à des désaccords féroces sur le destin, la foi, les valeurs, nous devons veiller à éviter toute comparaison, toute équivalence avec la Shoah ou les nazis », a-t-il poursuivi.
Herzog a terminé son intervention par un appel à l’unité, affirmant que les 75 ans d’histoire d’Israël montraient que « vous ne nous vaincrez pas ».
« Nous sommes des sœurs et des frères. Oui, des frères qui savent se disputer et être en désaccord. Mais jamais dans la haine. Jamais des ennemis. Nous sommes un seul peuple, et nous resterons un seul peuple, unis non seulement par une histoire douloureuse, mais aussi par un avenir et un destin communs et pleins d’espoir », a-t-il déclaré.
Prenant la parole après Herzog, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a exhorté à l’unité nationale et a comparé l’Iran d’aujourd’hui à l’Allemagne nazie en tant qu’entité actuelle menaçant le peuple juif, reprenant un thème de ses précédents discours à Yad Vashem à l’occasion de Yom HaShoah.
Comme les années précédentes, Netanyahu a déclaré que les appels à l’extermination du peuple juif n’avaient pas cessé et qu’ils provenaient aujourd’hui de l’Iran. Il a souligné que les victoires passées ne garantissaient pas les victoires futures, affirmant qu’Israël devait être en mesure de « se défendre par lui-même contre tout ennemi, toute menace ».