Herzog fustige le procès pour « génocide » intenté contre Israël à la CIJ
Avant de souligner que "toute personne sensée peut constater qu'Israël agit en conformément au droit international", le président s'est dit choqué de la propagation du phénomène "post-vérité"
Dans une critique acerbe de la Cour internationale de justice (CIJ), le président Isaac Herzog a déclaré dimanche que ses propos avaient été déformés « dans l’intention de soutenir une thèse juridique infondée » dans l’arrêt rendu vendredi, selon lequel la plainte pour « génocide » déposée par l’Afrique du Sud contre Israël est « plausible« .
Il y a quelque chose de choquant à voir comment le phénomène de la ‘post-vérité’ s’infiltre même dans les institutions les plus importantes », a déploré Herzog lors d’un événement organisé à la résidence présidentielle, à Jérusalem, en mémoire aux soldats de l’armée israélienne tués dans la guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza.
« Même sur le plan personnel, j’ai été écœuré par la façon dont ils ont déformé mes propos, en utilisant des citations très, très partielles et fragmentées. »
Dans sa décision de vendredi, la CIJ a cité des propos tenus par le président Herzog, parmi d’autres politiciens, qui, selon elle, avaient suscité des inquiétudes parmi les juges de la Cour.
Toutefois, ces remarques étaient extraites d’une conférence de presse donnée par le président le 12 octobre et ne constituaient pas une déclaration en soi, comme l’a présenté la CIJ, mais un amalgame de plusieurs propos dépourvus de leur contexte.
Le procès pour génocide intenté contre Israël devant la CIJ est une forme de diffamation par le sang, a également déclaré Herzog lors de l’événement.
Une diffamation par le sang est une accusation de meurtre rituel, un vieux trope antisémite selon lequel les Juifs utilisent le sang d’enfants chrétiens dans des rituels.
« Nous menons une campagne exceptionnellement justifiée. Une campagne pour le retour des otages, ceux qui sont détenus et torturés par les assassins du Hamas dans le cadre d’un crime contre l’humanité sans précédent », a déclaré Herzog.
« Nous menons une campagne pour rétablir la sécurité de nos concitoyens, femmes et hommes, personnes âgées et bébés. Un peuple entier que le Hamas ne s’est pas contenté de déclarer vouloir effacer de la surface de la Terre, mais qu’il a effectivement entrepris de détruire par un massacre brutal – et qu’il s’efforce toujours de détruire. »
Soulignant qu’Israël a « le plein droit à l’auto-défense », Herzog a affirmé que « toute personne sensée peut constater qu’Israël agit en conformité avec le droit international ».
« Le fait même que l’audience au tribunal de La Haye ait eu lieu la veille de la Journée internationale de commémoration de la Shoah, pour juger si l’État démocratique, moral et responsable d’Israël, qui s’est relevé des cendres de la Shoah avec le soutien écrasant de la famille des nations et de ses institutions, était coupable d’avoir commis un génocide, est une accusation diffamatoire qui sape les valeurs mêmes sur lesquelles cette Cour a été créée », a-t-il déclaré dans une critique acerbe de l’arrêt.
Il a ajouté qu’Israël s’engage à veiller à ce que l’aide humanitaire continue d’entrer à Gaza et s’est dit « profondément désolé » pour la tragédie que vivent les Palestiniens innocents de Gaza.