Impressionnée par Israël, la HBCU prévoit des échanges d’étudiants et d’enseignants
"Envoyer un ou deux étudiants pour commencer, c'est changer leur vie", affirme le président de l'université de l'État de Caroline du Sud, lors de la visite académique
Impressionnés par la recherche et l’innovation israéliennes dont ils ont été témoins lors d’un récent voyage en Israël, un groupe de présidents et de recteurs de grandes universités historiquement noires (Historically Black Colleges and Universities – HBCU) des États-Unis sont rentrés chez eux enthousiastes à l’idée d’établir un partenariat avec des établissements d’enseignement supérieur israéliens.
Avec des mémorandums d’entente signés en main, ils prévoient d’envoyer des étudiants dans des programmes d’études à l’étranger dans des universités israéliennes et d’offrir à leur corps enseignant la possibilité d’échanger leurs connaissances et d’effectuer des recherches conjointes avec des professeurs et des chercheurs israéliens.
Bien que la mise au point de tous les détails risque de prendre un certain temps, les responsables de l’enseignement se sont déclarés impatients de démarrer le programme.
Recevez gratuitement notre édition quotidienne par mail pour ne rien manquer du meilleur de l’info Inscription gratuite !
« Nous ne pourrons peut-être pas envoyer toute notre école. Mais si pour commencer, vous envoyez un ou deux étudiants, vous changez leur vie et celle des personnes avec lesquelles ils sont en contact », a déclaré Alexander Conyers, président de l’université d’État de Caroline du Sud.
La délégation de la HBCU s’est rendue en Israël à la mi-juillet pour un voyage d’une semaine organisé par le Thurgood Marshall College Fund afin de découvrir le système d’enseignement supérieur et de recherche du pays et d’explorer les possibilités d’échanges et de partenariats avec les universités et établissements d’enseignement supérieur israéliens.
Le groupe a visité diverses institutions, notamment l’Université hébraïque, l’Université de Tel Aviv, le Technion, l’Institut de recherche Migal – Galilée et le Centre Volcani (le centre national de recherche et de développement agricole d’Israël).
« Il s’agit d’une mission de renforcement des capacités. L’objectif était de présenter à nos dirigeants des opportunités auxquelles nous n’aurions jamais pensé », a déclaré Harry Williams, président-directeur général de la TMCF, au Times of Israel.
Les hôtes israéliens du groupe ont eu l’occasion d’en apprendre davantage sur les HBCU et sur le rôle que jouent la science, la recherche et l’innovation dans leurs missions et leurs programmes universitaires.
Les HBCU sont des établissements d’enseignement supérieur créés aux États-Unis entre le milieu du XIXe siècle et la loi sur les droits civiques de 1964 dans le but d’offrir un enseignement de premier et de deuxième cycle a la communautés afro-américaines qui était exclue des autres établissements. La majorité des 101 HBCU se trouvent dans le Sud et forment près de 20 % de tous les diplômés afro-américains de l’enseignement supérieur et 25 % des diplômés afro-américains des STEM.
Créé en 1987, le Thurgood Marshall College Fund (TCMF) représente les HBCU bénéficiant d’un financement public, qui accueillent 80 % de l’ensemble des étudiants des HBCU.
C’était la première visite en Israël de tous les membres du groupe. Certains d’entre eux étaient accompagnés de membres de leur famille. Lorsque le Times of Israel les a rejoints pour une matinée à l’hôpital Hadassah de Jérusalem, ils ont confié qu’Israël ne figurait pas actuellement sur le radar de la plupart des étudiants des HBCU en matière de destinations d’études à l’étranger.
« Il n’y a pas vraiment d’engouement pour Israël sur les campus des HBCU. Mais les dirigeants qui sont ici, et qui sont très respectés dans les HBCU et dans leur État, rentreront chez eux et ils en parleront à leurs collègues… et cela suscitera plus d’intérêt », a déclaré Williams.
Similitudes et différences
Harold Martin Jr, chancelier de la North Carolina Agricultural and Technical State University, a déclaré que ce qu’il a appris pendant sa semaine en Israël lui a ouvert les yeux.
« Avant notre visite, je n’aurais jamais considéré Israël comme un pays à la pointe de la technologie et de l’innovation. Je repars avec une perspective très différente, après avoir visité tant d’universités exceptionnelles qui prospèrent dans les domaines de l’innovation et de la technologie et qui forment de brillants diplômés destinés aux grandes entreprises technologiques internationales, ici en Israël et dans le reste du monde », a-t-il déclaré.
La visite s’est concentrée sur les domaines d’étude et de recherche qui sont forts en Israël et qui sont également au cœur des missions de la plupart des HBCU.
« La technologie occupe une place centrale dans notre université, et 50 % de nos programmes sont axés sur les disciplines des STEM. Nous menons des recherches appliquées qui sont partagées avec des entreprises agro-alimentaires et technologiques. Souvent, cette innovation se traduit par des start-ups qui créent des emplois », a déclaré Martin.
« Nos institutions sont centrées sur l’enseignement, le service et la recherche. C’est ainsi que de nombreuses personnes contribuent non seulement à améliorer les conditions de vie de leurs communautés, mais aussi celles du pays dans son ensemble », a-t-il déclaré.
Les membres de la délégation ont déclaré au Times of Israel qu’ils avaient été surpris par l’accueil chaleureux des institutions israéliennes et par la liberté avec laquelle elles partageaient leurs informations.
« Nous avons été autorisés à visiter [l’Université hébraïque], la plus grande université du pays et l’une des 100 premières au monde. Elle ne laisse pas n’importe qui frapper à sa porte, mais elle nous a invités à rencontrer les principaux responsables chargés des accords de partenariat. Nous avons été très impressionnés par leur ouverture d’esprit et leur volonté d’écoute. Notre conversation avec eux a été extrêmement positive », a déclaré le président de la TMCF, Williams.
Après une présentation improvisée à Hadassah par le professeur Avi Rivkind, pionnier de la médecine des traumatismes en Israël, Ross a noté la transparence avec laquelle le médecin a partagé les détails de la structure unique du centre de traumatologie de l’hôpital et les traitements créatifs pour des blessures telles que les lésions dues à des explosions lors d’attaques terroristes.
« Partout où nous sommes allés, nous avons constaté un engagement total et une volonté de partager et de transmettre des informations. Faire l’expérience de ce type d’innovation et de dynamisme était rafraîchissant », a déclaré Ross.
Martin, de la North Carolina Agricultural & Technical State University, a été impressionné par le principe implicite que les universitaires contribueront au moteur économique de la nation start-up.
« On compte sur les professeurs d’université pour effectuer des recherches et des innovations qui ajoutent de la valeur aux produits ou aux entreprises existants, ou qui conduisent à la création de nouvelles entreprises », a-t-il fait remarquer.
« Ce n’est pas le principe qui prévaut dans l’ensemble de l’enseignement supérieur américain. En outre, l’accès aux fonds de soutien semble être plus aisé aux professeurs israéliens, ce qui leur permet d’exploiter les technologies développées dans les laboratoires de recherche, de les commercialiser, d’en faire des spin-off et de créer des entreprises qui contribuent à l’économie locale », a-t-il ajouté.
Dans le même ordre d’idées, le professeur Wayne Kaplan, vice-président chargé des relations extérieures et du développement des ressources au Technion, a indiqué que le groupe HBCU était intéressé à en savoir plus sur le Technion et sa réputation internationale en matière de transfert de technologie.
« Nous avons discuté de la manière dont nous procédons et nous avons fait des comparaisons directes avec leurs universités », a expliqué Kaplan.
Ajouter de la diversité aux campus israéliens
La vice-présidente de l’université de Tel Aviv chargée de la coopération internationale, la professeure Milette Shamir, a fait part de son enthousiasme quant aux accords d’échange d’étudiants qui ont été signés ou sont sur le point d’être finalisés avec certaines HBCU.
Elle est convaincue que les étudiants des HBCU bénéficieraient grandement des cours d’entrepreneuriat de l’université et de la culture entrepreneuriale qui imprègne la culture du campus de l’université de Tel Aviv. En outre, les étudiants des HBCU ajouteraient à la diversité sur le campus israélien.
« La plupart des étudiants qui participent à nos programmes d’études à l’étranger viennent des États-Unis, et la majorité d’entre eux viennent pour des raisons liées à leur famille, à leur héritage [juif] et à leur identité. Je pense que l’un de nos objectifs en tant qu’université est aujourd’hui de chercher à élargir et à diversifier notre population d’étudiants invités. Nous nous réjouissons d’accueillir ici tous ces étudiants », a déclaré Shamir.
Elle a ajouté qu’elle souhaiterait voir de nombreux étudiants des HBCU passer un semestre dans son université et que des bourses seraient mises à leur disposition.
Après avoir rencontré des étudiants en maîtrise de santé publique originaires du Cameroun, du Nigeria et de Tanzanie à l’école de santé publique Braun de l’Université hébraïque, qui lui ont raconté leur expérience positive de la vie et des études en Israël, Ross, de l’Alabama State University, a indiqué qu’il se fixerait pour objectif d’envoyer le plus grand nombre possible de ses étudiants en Israël afin qu’ils puissent eux aussi « toucher et sentir » le pays.
Le président-directeur général de la TMCF, Williams, a indiqué qu’il avait déjà conclu des accords verbaux avec certains professeurs israéliens pour qu’ils viennent donner des conférences dans les HBCU.
Conyers, qui est particulièrement intéressé par le partage des connaissances sur l’optimisation des ressources limitées en eau pour la production agricole, a suggéré que, tout en élaborant des plans pour des échanges d’étudiants et de professeurs, il faudrait mettre en place dès à présent un système de communications régulières et continues.
« Nous savons qu’il existe de grandes opportunités ici et nous devons être prêts à explorer toutes les voies pour en tirer parti », a-t-il déclaré. « Je pense que nous devrions utiliser Zoom et d’autres moyens en ligne pour partager idées, expériences et innovations. »
... alors c’est le moment d'agir. Le Times of Israel est attaché à l’existence d’un Israël juif et démocratique, et le journalisme indépendant est l’une des meilleures garanties de ces valeurs démocratiques. Si, pour vous aussi, ces valeurs ont de l’importance, alors aidez-nous en rejoignant la communauté du Times of Israël.
Nous sommes ravis que vous ayez lu X articles du Times of Israël le mois dernier.
C'est pour cette raison que nous avons créé le Times of Israel, il y a de cela onze ans (neuf ans pour la version française) : offrir à des lecteurs avertis comme vous une information unique sur Israël et le monde juif.
Nous avons aujourd’hui une faveur à vous demander. Contrairement à d'autres organes de presse, notre site Internet est accessible à tous. Mais le travail de journalisme que nous faisons a un prix, aussi nous demandons aux lecteurs attachés à notre travail de nous soutenir en rejoignant la communauté du ToI.
Avec le montant de votre choix, vous pouvez nous aider à fournir un journalisme de qualité tout en bénéficiant d’une lecture du Times of Israël sans publicités.
Merci à vous,
David Horovitz, rédacteur en chef et fondateur du Times of Israel