Iran : « nous avons atteint 90 % de nos objectifs en Syrie »
Un officiel iranien a prévenu d'un 'bouleversement majeur' imminent dans ses capacités de dissuasion contre l'État juif
Samedi, un officiel de la Défense iranienne s’est vanté que l’Iran avait atteint la plus grande majorité de ses objectifs en Syrie depuis le début de la guerre civile dans le pays. Il a mis en doute l’efficacité des efforts israéliens à contrer la présence militaire de la République islamique en Syrie.
« Nous avons accompli plus de 90 % de nos objectifs. Ainsi, les frappes israéliennes punitives [sur la Syrie] n’ont eu aucun impact stratégique et la résistance a continué ses activités », a déclaré Ali Shamkhani, secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale de l’Iran, à l’agence de presse semi-officielle Tasnim.
Il n’a pas défini quels étaient ces objectifs.
Au cours des dernières années, Israël a mené des centaines de frappes aériennes sur des cibles liées à l’Iran en Syrie, où la République islamique combat aux côtés de son allié libanais du Hezbollah et de la Russie afin de maintenir le régime du président syrien Bachar al-Assad.
Des officiels israéliens ont affirmé que l’Iran travaillait pour établir une présence militaire en Syrie qui pourrait servir à menacer l’État juif, mais aussi au transfert d’armes de technologie avancée au Hezbollah libanais.
Shamkhani a accusé Israël d’avoir « franchi la ligne rouge » en frappant des positions iraniennes en Syrie. Il s’est vanté du « coup puissant » que son pays a porté en réponse à une de ces attaques sur une base aérienne liée à l’Iran.
Il devait certainement faire référence à la salve de missiles iraniens ayant visé le plateau du Golan en mai dernier, après la frappe israélienne sur la base T-4. Tsahal avait déclaré que quatre des 32 roquettes tirées avaient été interceptées par le système de défense du Dôme de Fer, tandis que les autres roquettes ont atterri en territoire syrien.
« Nous avons procédé à des modifications pour protéger notre ligne rouge dans le cas de pertes humaines causées par tout acte d’agression ou d’invasion, » a déclaré Shamkhani. « Nous assisterons bientôt à un bouleversement majeur de notre puissance de résistance dissuasive en Syrie ».
Il faisait allusion au fait que l’Iran et ses alliés répondraient avec plus de force aux frappes israéliennes, tout en affirmant qu’il doutait que le Premier ministre Benjamin Netanyahu cherche une confrontation militaire avec les forces militaires en Syrie, dans le contexte des prochaines élections à la Knesset.
« Si Netanyahu s’embourbe dans plusieurs fronts simultanément, il finira sa petite vie politique fragile dans la course aux élections. Je ne pense pas qu’il [Netanyahu] serait aussi stupide », a déclaré Shamkhani.
Dans le même temps, dans un entretien publié vendredi par le journal suisse Basler Zeitung, Mohammad Javad Zarif, le ministre iranien des Affaires étrangères, a déclaré qu’il ne pensait pas qu’une guerre entre les deux pays soit probable, mais il a accusé Israël « d’aventurisme » et prévenu que l’Iran était préparé à toute éventualité.
En écho à Shamkhani, Zarif a aussi défendu la présence iranienne en Syrie et a souligné que son pays y était à l’invitation de Bachar al-Assad.
Plus tôt cette semaine, Zarif a accusé Israël de « chercher la guerre » et a affirmé que l’État juif violait le droit international en menant des frappes aériennes sur la Syrie.