Iran/USA : le risque d’un « chaos indescriptible », avertit le roi de Jordanie
Un conflit entre l'Iran et les USA entraînerait un "chaos indescriptible", a mis en garde mercredi le roi de Jordanie Abdallah II dans un discours au Parlement européen
Un conflit entre l’Iran et les Etats-Unis entraînerait un « chaos indescriptible », a mis en garde mercredi le roi de Jordanie Abdallah II dans un discours sur les tensions croissantes au Moyen-Orient.
« Et si la prochaine fois, aucun des deux camps ne faisait un pas en arrière, nous entraînant tous vers un chaos indescriptible ? », a déclaré le monarque dans l’hémicycle du Parlement européen à Strasbourg, alors que le pic des tensions entre Téhéran et Washington semble pour l’heure passé.
« Une guerre totale met en danger la stabilité de toute la région. En outre, elle risque de perturber massivement l’ensemble de l’économie mondiale (…) mais aussi de provoquer une résurgence du terrorisme dans le monde entier », a poursuivi le monarque, qui s’était déjà inquiété lundi sur la chaîne France 24 d’une « résurgence » du groupe jihadiste Etat islamique (EI) en Irak et en Syrie.
« Ce qui se passe au Moyen-Orient se fait ressentir partout dans le monde », a souligné, en anglais, le monarque d’un des rares pays de la région à bénéficier d’une relative stabilité.
« Et si la Syrie reste otage des rivalités internationales et retombe dans une guerre civile ? Et si nous assistons à une résurgence de l’EI et que la Syrie devient un lieu de base pour des attaques contre le reste du monde ? », a-t-il mis en garde.
L’Irak, dont la paix reste « fragile », risque toujours « de glisser de nouveau dans un cycle erratique (…), ou, pire, dans le conflit », a estimé Abdallah II.
Quant à la Libye, l’une des principales inquiétudes internationales actuelles avec l’Iran, « que se passerait-il si elle sombrait dans une guerre totale (…) si elle devenait une nouvelle Syrie, juste beaucoup plus proche » de l’Europe, a-t-il lancé aux députés européens.
Le roi de Jordanie s’est également attardé sur « la plus profonde blessure » de la région : le conflit entre Israël et Palestiniens.
« Les dangers se sont accentués », a estimé Abdallah II.
« Je l’ai dit d’innombrables fois et d’innombrables manières et je le dirai encore et encore : un monde en paix n’est pas possible sans un Moyen-Orient stable. Et un Moyen-Orient stable n’est pas possible sans paix entre les Palestiniens et les Israéliens », a-t-il déclaré.