Israël admet qu’un Arabe de Jérusalem Est tué n’était pas impliqué dans une attaque
Les officiers de police affirment avoir tiré sur un véhicule refusant de s’arrêter et accuse le chauffeur d’être responsable de la mort des passagers
Judah Ari Gross est le correspondant du Times of Israël pour les sujets religieux et les affaires de la Diaspora.

Un département du ministère de la Justice a ouvert une enquête à propos des tirs mortels contre un Arabe par les gardes-frontières alors qu’il était à bord d’une voiture, dans la nuit de dimanche, à Jérusalem Est. L’enquête vise à déterminer si l’usage d’une arme mortelle était justifié, rapporte mercredi un officiel du ministère.
Au même moment, la police a ouvert sa propre enquête à l’encontre du chauffeur du véhicule, l’accusant « d’homicide, d’homicide involontaire, de conduite sans permis, de conduite sous l’influence de drogues et d’alcool, mettant en danger la vie des passagers sur la voie », rapporte un porte-parole.
Les deux hommes passèrent en voiture devant des policiers menant une opération dans le camp de réfugiés Shuafat, à Jérusalem Est.
Selon la police, les policiers ouvrirent le feu sur le véhicule alors « qu’il continuait dans leur direction à vive allure » sans s’arrêter aux panneau de stop et autres panneaux de circulation.
Le passager Mustafa Nimir, résident de Ramat Gan, a été tué sur le coup. Son beau-frère, conduisant le véhicule, a été légèrement blessé. Aucune membre des forces de sécurité israélienne n’a été touché dans cet incident.
Le conducteur, Ali Nimir, a été arrêté et emmené à l’hôpital pour une série de soins.
La police israélienne le fera comparaitre devant un tribunal de Jérusalem ce jeudi afin de prolonger sa détention, rapporte un porte-parole.
Une vidéo de la scène, diffusée aux informations sur la Dixième chaîne ce mardi, sème le doute sur la déclaration des policiers.
La séquence montre que les policiers auraient tiré sur le véhicule après qu’il se soit arrêté.
Nimir venait de rendre visite à sa famille au camp de réfugiés et conduisait en direction de l’extérieur du camp avec son beau-frère pour aller chercher une pizza. Sa fiancée, son frère et un ami les suivaient dans une autre voiture, a indiqué la fiancée à la Dixième chaîne.
Selon la fiancée, des coups de feu en provenance des policiers présents ont heurté leur voiture également. Elle rapporte que la police s’est arrêtée de tirer uniquement lorsqu’ils l’ont identifiée comme juive.
Ce mardi, des officiels israéliens ont rendu visite à la famille, leur disant que Nimir n’était pas soupçonné de terrorisme comme cela avait été indiqué au moment des faits (Dans sa version juste après les faits, la police a évoqué une attaque à la voiture-bélier) et qu’ils étaient désolés de son décès, confie Talal, le père de Nimir.
« Ils sont venus vers moi et se sont excusés. Ils ont compris qu’il ne s’agissait pas d’un acte terroriste ni quoi que ce soit dans le genre. C’était un accident. C’était une bonne personne. » a dit Talal Nimir à la Dixième chaîne.
La police se garde de commenter les actes des officiers de police, adressant les interrogations à la division spécialisée du ministère de la Justice chargée d’examiner les agissements des policiers.
Toutefois, le porte-parole de la police a déclaré que « le comportement et la gestion de l’incident » du conducteur sont à l’origine du décès de son beau-frère.
Bien qu’il y ait peu de chances que l’enquête aboutisse à une conclusion quelconque, un porte-parole affirme ce mercredi matin qu’une décision est attendue « sous peu ».
L’AFP a contribué à cet article.