Israël ferait partie d’une coalition qui gère le retour des combattants de l’EI
21 nations se seraient unies pour collecter et partager des renseignements ciblant les djihadistes européens qui cherchent à rentrer chez eux après avoir combattu au Moyen Orient

Israël est membre d’une opération secrète de collecte et de partage de renseignements à laquelle participent 21 nations et qui s’intéresse aux djihadistes européens de retour des combats en Syrie aux côtés de l’Etat islamique, a fait savoir samedi le quotidien allemand Der Spiegel.
Affirmant que l’Allemagne fait, elle aussi, partie de cette coalition, le journal a expliqué que l’opération anti-terroriste était connue sous le nom de « Phoenix vaillant » et qu’elle était dirigée par un centre de commandement d’opérations spéciales conjoint des Etats-Unis en Jordanie.
L’opération se concentre sur la collecte de documents, de traces ADN et d’empreintes retrouvés dans les anciens bastions détenus par l’EI. Tous ces éléments sont comparés avec les renseignements déjà collectés par les autres pays figurant dans le pacte, a fait savoir l’article, tout en ne désignant comme membres qu’Israël et l’Allemagne.
Environ 40 000 personnes dans le monde sont parties prendre les armes pour l’Etat islamique en Syrie et en Irak alors que le groupe terroriste déclarait son califat en 2014.
Fin 2017, le groupe a subi une défaite écrasante en Syrie et en Irak, écarté de 96 % des territoires qu’il occupait et échouant à atteindre son but ultime d’établissement d’un vaste califat dans la région. Depuis, un grand nombre des combattants étrangers qui étaient venus dans la région ont cherché à trouver un moyen de rentrer en Europe.
Le mois dernier, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a indiqué que les services de renseignements ont aidé à endiguer le retour de soldats de l’EI et ont même empêché des avions détournés de s’écraser sur le sol européen.
« Nous avons, par le biais de nos services de renseignement, fourni des informations qui ont empêché des attentats terroristes majeurs dont un grand nombre prévus dans des pays européens », a-t-il déclaré aux diplomates étrangers de l’OTAN qui étaient réunis à Jérusalem.
« Certains [de ces incidents] auraient pu être des attaques massives, de la pire espèce, jamais connue sur le sol de l’Europe – et même pire parce qu’ils auraient impliqué l’aviation civile. Israël a empêché cela et a donc aidé à sauver de nombreuses vies européennes », a dit Netanyahu, une référence apparente à des détournements d’avion.
Netanyahu a ajouté qu’au-delà de la lutte contre le terrorisme de l’Etat islamique en direction des pays européens, Israël empêche également le groupe de créer un second bastion en Egypte.

« L’EI est détruit en Irak et en Syrie, mais tente d’établir une base territoriale alternative au Sinaï. Israël contribue à prévenir cela de nombreuses façons », a dit Netanyahu. « En général, je dirais qu’Israël est la force indigène la plus puissante au Moyen Orient combattant l’Islam radical ».
Tandis que des milliers de citoyens européens seraient partis en Syrie et en Irak, Israël a vu en comparaison peu de ses ressortissants rejoindre l’Etat islamique, même si ce dernier reste une inquiétude majeure pour les forces de sécurité.
Le mois dernier, les services de sécurité du Shin Bet ont indiqué qu’un Arabe israélien âgé de 26 ans a été arrêté, soupçonné d’avoir prêté allégeance au groupe de l’Etat islamique et d’avoir prévu de commettre un attentat en Israël en son nom. Au mois de décembre, un Israélien biélorusse converti à l’islam a été condamné pour avoir tenté de rejoindre le groupe en Syrie, presque un an après qu’il a tenté de se rendre dans le pays via la Turquie.
Le Shin Bet estime qu’approximativement 50 citoyens arabes d’Israël sont partis en Syrie et en Irak pour rejoindre le groupe ces dernières années.