Israël, s’attendant à un assaut iranien, étudie l’attaque de l’usine saoudienne
Des responsables de la défense estiment qu'un missile de croisière similaire pourrait être lancé à partir de l'Irak ; l'armée menace d'une riposte musclée
Stuart Winer est journaliste au Times of Israël
Les dirigeants de la défense israélienne analysent l’attaque lancée le mois dernier contre les installations pétrolières saoudiennes, qui est imputée à l’Iran, pour savoir comment protéger le pays d’une éventuelle attaque similaire, ont rapporté lundi les médias israéliens.
L’attaque combinée de drones et de missiles de croisière du 14 septembre sur deux installations a détruit la moitié de la production pétrolière du royaume et a impressionné les analystes israéliens en ce qu’elle a réussi à pénétrer les défenses saoudiennes, qui comprennent le système de défense aérienne Patriot qu’Israël utilise également, selon la Treizième chaîne.
Bien que les rebelles yéménites Houthi soutenus par l’Iran aient revendiqué cette attaque, les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne et l’Arabie saoudite ont accusé l’Iran d’être derrière cette agression. Téhéran a nié cette allégation.
Un officier supérieur de l’unité de renseignement militaire de l’armée israélienne, qui ne peut être identifié que par la première lettre de son nom hébreu, « Yud », a déclaré à la Treizième chaîne que les Iraniens avaient fait preuve de capacités redoutables dans leur attaque en Arabie Saoudite.
« Ils obtiennent une note élevée, trop élevée », a dit Yud au sujet de l’attaque iranienne, mais a souligné que Téhéran ne réussirait « absolument pas » si elle tentait de lancer une attaque similaire contre Israël.
Israël, a-t-il dit, évalue la menace d’une manière « très informée et très équilibrée ».
« L’armée est prête à faire face à tout scénario dans la région nord », a poursuivi Yud, ajoutant que cela comprenait la lutte contre un éventuel barrage de missiles et de drones de croisière.
Lundi également, le chef d’état-major de l’armée Aviv Kohavi a averti que toute attaque contre le pays se traduirait par une réponse énergique.
« Nous ne tolérerons aucune attaque contre Israël et si cela se produit, nous réagirons avec force », a déclaré Kohavi lors d’un office commémoratif pour les parachutistes morts en service. « Nous gardons les yeux ouverts, nous faisons des évaluations quotidiennes de la situation et nous prenons des décisions professionnelles qui débouchent sur des attaques et des actions visant à déjouer les menaces. »
Selon la Douzième chaîne d’information, les responsables de la défense qui ont étudié les armes utilisées lors de l’attaque contre les installations saoudiennes ont conclu qu’une attaque similaire de l’Iran contre Israël, si elle se produisait, serait probablement lancée depuis l’ouest de l’Iraq où il existe une forte présence des milices appuyées par l’Iran.
Contrairement aux missiles balistiques, qui volent habituellement dans un arc de cercle élevé en direction de la cible, les missiles de croisière et les drones volent à basse altitude, ce qui les rend plus difficiles à détecter.
Les défenses d’Israël contre une attaque au missile, et en particulier une attaque au missile de croisière, commencent par un réseau de systèmes radar dans tout le pays pour détecter une menace entrante. En outre, Israël a commencé à déployer le système Fronde de David, conçu pour intercepter les missiles balistiques et de croisière à une distance de 40 à 300 kilomètres.
Plusieurs batteries du type Fronde de David sont déjà déployées par l’armée de l’air. Un autre système, Barak 8, assure la protection maritime des plates-formes israéliennes de gaz naturel en mer Méditerranée.
Dimanche, le cabinet de sécurité de haut niveau s’est réuni pour la première fois en deux mois, alors que les dirigeants israéliens ont lancé ces derniers jours des avertissements énigmatiques concernant une menace sécuritaire croissante venant d’Iran.
Les discussions se fondaient sur la crainte que Téhéran, enhardi par une récente série d’attaques dans la région du Golfe qui n’ont suscité aucune réaction militaire de la part de l’Occident ou de ses alliés du Moyen-Orient, ne se mette à attaquer Israël, selon la Douzième chaîne.
Au cours de la réunion, les ministres ont discuté d’une proposition, présentée par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, d’un projet d’1 milliard de shekels (250 millions d’euros) visant à renforcer les défenses aériennes d’Israël, l’accent étant mis en particulier sur la défense du pays contre les attaques au missile de croisière.
L’Iran menace régulièrement Israël, le considérant comme un puissant ennemi allié des États-Unis et des nations sunnites de la région contre Téhéran et ses ambitions nucléaires.
Israël a également contrecarré les opérations en Syrie voisine où les combattants iraniens et ceux de son mandataire, le Hezbollah, se battent aux côtés des forces fidèles au président Bashar el-Assad depuis 2011.
Israël s’est juré d’empêcher les milices régionales mandatées par l’Iran d’obtenir des armes avancées à utiliser contre l’État juif et a effectué des centaines de frappes aériennes en Syrie dont l’objectif est d’empêcher la livraison des armes et de mettre un terme au retranchement militaire de l’Iran dans ce pays.
En outre, plusieurs frappes aériennes ont eu lieu ces derniers mois contre des milices soutenues par l’Iran dans l’ouest de l’Irak, dont certaines ont été attribuées à Israël.
- Israël et Ses Voisins
- Relations Israël-Iran
- Aviv Kohavi
- Défense israélienne
- Axe Iran-Hezbollah-Syrie
- Relations Irak-Israël
- Arabie saoudite
- Armée de l'Air israélienne
- Missiles balistiques
- Programme balistique iranien
- Sécurité des Israéliens
- Arsenal du Hezbollah
- Relations Etats-Unis-Iran
- Benjamin Netanyahu
- Pays du Golfe
- Moyen Orient
- Fronde de David
- Renseignement militaire israélien
- Médias israéliens
- Armée israélienne
- Drone