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Israël « sur le point de bénéficier » de l’exemption de visa US – officiel israélien

L'administration Biden attend qu'Israël revoie les restrictions imposées aux Américains de Gaza et les tracasseries infligées aux voyageurs américains d'ici le 30 septembre

Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Des voyageurs font la queue pour passer la douane à l'aéroport international O'Hare de Chicago, le samedi 15 mars 2020. (Crédit : AP Photo/Michael Sadler)
Des voyageurs font la queue pour passer la douane à l'aéroport international O'Hare de Chicago, le samedi 15 mars 2020. (Crédit : AP Photo/Michael Sadler)

WASHINGTON – Israël est « sur le point » de bénéficier du programme américain d’exemption de visa (VWP), a déclaré jeudi un haut responsable israélien au Times of Israel.

Israël souhaite depuis des dizaines d’années faire partie de ce programme, qui permet aux citoyens de se rendre aux États-Unis sans visa, processus parfois long et jamais garanti. Cependant, entrer dans le VWP s’est avéré difficile en raison de la longue liste de critères, parmi lesquels l’exigence qu’Israël traite les Américains palestiniens, les Américains arabes et les Américains musulmans comme tous les autres citoyens américains lorsqu’ils entrent en Israël.

Les États-Unis attendent toujours qu’Israël mette en œuvre certaines des exigences d’entrée dans le VWP, et d’autres termes de l’accord sont toujours en cours de négociation, mais le haut responsable s’est dit « très confiant » du fait que l’administration Biden fasse bientôt d’Israël le 41e État membre du programme d’ici le 30 septembre prochain.

La nouvelle a filtré une fois que le Département d’État américain a publié ce qu’il qualifie de « fiche d’information », sorte de synthèse des engagements pris par Israël en matière de traitement des voyageurs américains dans le but d’entrer dans le VWP. Cette fiche d’information se substitue apparemment au texte du protocole d’entente (PE) que les deux pays ont signé le 19 juillet dernier.

Cette fiche d’information souligne qu’Israël « s’est engagé à… étendre les privilèges réciproques à tous les citoyens et ressortissants américains voyageant vers ou via Israël pour des voyages de courte durée pour affaires, tourisme ou transit. »

Il stipule que cet engagement s’applique à tous les citoyens américains, à l’exception de ceux résidant à Gaza désireux de se rendre en Israël par l’unique passage piétonnier entre les deux territoires.

Les États-Unis se sont initialement abstenus de reconnaître explicitement cette exception, afin d’en limiter la portée, même après la signature du protocole d’accord, a déclaré un responsable américain au Times of Israel.

Des travailleurs palestiniens entrent en Israël depuis Gaza par le point de passage d’Erez, le 27 mars 2022. (Crédit : AP/Oded Balilty)

Soulignant qu’Israël permettait à des milliers de travailleurs de Gaza d’entrer chaque jour sur son territoire par le point de passage d’Erez, l’administration Biden a réussi à convaincre Israël de permettre aux 500 à 700 Américains de Gaza de pouvoir a minima solliciter des permis d’entrée en Israël par ce même point, voire de pouvoir quitter Israël depuis l’aéroport Ben Gurion.

Les Américains de Gaza ne pourront toujours pas entrer en Israël sans visa, confirme la fiche d’information, rappelant la « situation sécuritaire » dans l’enclave dirigée par le groupe terroriste du Hamas et l’avis de sécurité du Département d’État mettant en garde ses propres ressortissants et leur recommandant de ne pas s’y rendre.

L’autre entorse aux exigences posées par le protocole d’entente – obtenue par le Times of Israel – au terme duquel tous les citoyens américains bénéficient d’un « traitement égal » lorsqu’ils voyagent en Israël concerne les Américains d’origine palestinienne établis en Cisjordanie. Ces citoyens américains, contrairement aux Américains installés à Gaza, pourront voyager sans visa vers et via Israël. Ils devront toutefois solliciter une autorisation valable 90 jours via une application établie par la liaison militaire israélienne COGAT avec les Palestiniens.

Le protocole d’entente indique qu’Israël s’est engagé à développer un système d’autorisation de voyage appelé Marom d’ici le 1er mai 2024. Ce système sera utilisé par tous les citoyens américains, y compris ceux vivant en Cisjordanie.

Jusque-là, les citoyens américains non repris sur le registre de la population de l’AP pourront entrer en Israël sans visa, comme c’est le cas depuis longtemps.

Le porte-parole du Département d’État n’a pas répondu à la question de savoir si les États-Unis retireraient Israël du VWP s’ils ne parvenaient pas à développer Marom à temps.

Le protocole d’entente stipule que les États-Unis peuvent mettre fin à l’adhésion d’Israël au programme s’il ne répond pas à ses exigences.

Le point de contrôle israélien de Jalameh, dans le nord de la Cisjordanie, le 8 avril 2022. (Crédit : Jaafar Ashtiyeh/AFP)

Israël a commencé à assouplir ses restrictions de voyage dès le lendemain de la signature du protocole d’accord, et la fiche d’information de jeudi indique qu’Israël s’est engagé à mettre en œuvre les améliorations pour les Américains de Gaza d’ici le 15 septembre.

Les États-Unis prendront leur décision concernant l’entrée d’Israël dans le VWP d’ici le 30 septembre.

« Si Israël est admis au VWP, les citoyens israéliens pourront se rendre aux États-Unis pour affaires ou tourisme pour des séjours allant jusqu’à 90 jours sans visa », après une période de transition, indique la fiche d’information, révélant pour la première fois qu’il y aura une « période de transition » non précisée à ce stade et que les Israéliens ne pourront probablement pas profiter du VWP à partir dès le 1er octobre.

Entre-temps, les pourparlers entre Israël et les États-Unis se poursuivent.

Les États-Unis ont envoyé en Israël des représentants du Département d’État et de la Sécurité intérieure pour examiner le traitement par Israël des citoyens américains aux points de passage israéliens, expliquait un responsable israélien le mois dernier.

Cet examen a conduit à l’identification de plusieurs points de contention concernant le traitement des voyageurs américains par Israël ces dernières semaines.

Il s’agit notamment de cas dans lesquels des Américains d’origine palestinienne ont dû traverser les checkpoints israéliens à pied, et non en voiture comme tous les autres citoyens américains. Il y a également eu des dizaines de rumeurs de harcèlement de voyageurs américains à leur départ de l’aéroport Ben Gurion.

Des passagers à l’aéroport international Ben Gurion, le 6 juin 2022. (Crédit : Gili Yaari/Flash90/Dossier)

Le haut responsable israélien a déclaré que ces difficultés ont été soulevées par les autorités américaines et que « nous sommes en contact régulier pour améliorer le traitement des voyageurs sans sacrifier nos exigences de sécurité ».

Ce mois-ci, les inspecteurs américains se sont aperçus qu’Israël assortissait les autorisations de voyage délivrées aux Américains palestiniens d’initiales particulières qui les différencient des autres Américains, en violation de la clause « d’égalité de traitement » du VWP. A la demande de Washington, Israël a accepté de ne plus utiliser d’étiquette spéciale pour les Palestiniens.

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