Israéliens et Palestiniens s’accusent à tour de rôle à la COP 22 au Maroc
Le Premier ministre de l’AP reproche à Israël de méthodiquement “piller les ressources” ; Elkin affirme que ces accusations sont “totalement fausses”
Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.

Le ministre de l’Environnement Zeev Elkin et le Premier ministre de l’Autorité palestinienne (AP) Rami Hamdallah se sont mutuellement accusés de polluer mercredi, pendant la session de la Conférence sur le climat des Nations unies organisée à Marrakech, au Maroc.
Pendant la plénière de la réunion climatique, Hamdallah a accusé Israël de nuire délibérément à l’environnement et à la qualité de l’eau des Palestiniens.
Il a affirmé que les usines israéliennes des implantations de Cisjordanie entraînaient des dommages environnementaux via leurs émissions.
« L’Etat de Palestine souffre de l’occupation israélienne et de la pollution causée par les usines placées sur notre terre, a-t-il déclaré. L’occupation militaire d’Israël nuit à l’environnement palestinien de manière méthodique afin de piller nos ressources naturelles, de confisquer nos terres et de construire des murs de séparation. »

Faisant référence au vandalisme des habitants israéliens des implantations contre les agriculteurs palestiniens, il a ajouté que l’occupation de la Cisjordanie entraînait le déracinement d’oliviers.
Répondant à ce qu’il a appelé « des affirmations totalement fausses », Elkin (Likud) a déclaré que les Palestiniens exploitaient leur temps de parole à la conférence pour lancer des accusations contre Israël alors que l’Autorité palestinienne avance un projet d’usine de ciment dans une réserve naturelle pour servir les intérêts économiques des fils de son président, Mahmoud Abbas.
Le projet a été révélé quand les Palestiniens ont demandé de l’aide à Israël, a-t-il déclaré.

Présenté par un représentant de l’Arabie saoudite, Elkin a proposé une coopération régionale pour les technologies et la conservation de l’eau.
Pendant la conférence, le secrétaire d’Etat américain John Kerry a critiqué la promesse électorale du président élu Donald Trump, qui a juré de supprimer le nom des Etats-Unis de l’accord sur le changement climatique signé en décembre 2015 à Paris, qui est entré en effet le 4 novembre.
L’accord, signé par Jérusalem et Ramallah, cherche à maintenir la hausse de la température moyenne mondiale pendant le 21e siècle en dessous de 2°C, par rapport à la température préindustrielle, et si possible en dessous de 1,5°C.

Il n’est pas possible de revenir sur la signature de l’accord, a déclaré Kerry, et aucun individu, pas même un président américain, ne peut revenir sur une décision qui affecterait des milliards de personnes.
La conférence de Marrakech a pour objectif de préconiser comment l’accord de Paris peut être mis en place.