Jérôme Guedj accuse les Insoumis de lui avoir fait perdre un scrutin à l’Assemblée
Le député socialiste s'était présenté à la présidence de la Commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale, mais n'a pas reçu le soutien du parti de Jean-Luc Mélenchon

Le député socialiste Jérôme Guedj a une nouvelle fois fait figure de « mouton noir » au sein du Nouveau Front populaire (NFP), la coalition des partis de gauche issue des dernières élections législatives.
Alors qu’il s’était présenté au poste de président de la Commission des Affaires sociales du parlement français, le socialiste a perdu l’élection notamment à cause du vote blanc des députés insoumis et écologistes, qui ont laissé se faire élire un ancien ministre… de droite.
C’est en effet Frédéric Valletoux, membre du parti Horizon d’Édouard Philippe et ancien ministre du gouvernement de Gabriel Attal, qui a pris la tête de la commission, le 9 octobre dernier.
Invité sur Europe 1 et CNews au lendemain de son élections manquée, Jérôme Guedj estime que ses prises de position contre le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon, l’accusant notamment d’antisémitisme à son encontre, lui ont coûté l’élection.
Les Écologistes et les Insoumis ont préféré voter blanc que pour lui parce que, a-t-il dit, il ne serait pas suffisamment « aligné sur leurs positions, voire je les conteste ».
« J’ai dit par le passé tous les dérapages, toutes les outrances, tous les propos parfois insupportables qui sont tenus », a-t-il expliqué au micro de Sonia Mabrouk.
Il est notamment revenu sur un épisode qui a, selon lui, marqué un tournant, affirmant : « Le 29 avril, Jean-Luc Mélenchon, me concernant, a écrit un texte antisémite et c’est la raison pour laquelle j’ai refusé de prendre le logo de la France insoumise [sur les affiches électorales pour les élections législatives anticipées de juin]. »
Pour rappel, Jean-Luc Mélenchon avait qualifié Jérôme Guedj de « lâche de cette variété humaine que l’on connaît tous, les délateurs, ceux qui aiment aller susurrer à l’oreille du maître » lors d’une conférence sur le Proche-Orient donnée à Lille.
« C’est la première fois qu’on m’essentialise dans le débat public », a-t-il affirmé. Ses propos font écho à ceux qu’il a tenu au micro de Radio J en mai dernier lorsqu’il disait : « Jamais l’extrême-droite, jamais un dirigeant, quel qu’il soit, dans le débat politique, a considéré que mes prises de position pouvaient s’interpréter parce que j’était Juif. »
Le député socialiste conclut son propos en martelant : « Je n’ai rien en commun avec ceux qui préfèrent la brutalisation, la conflictualisation, l’hystérisation du débat public, pour la simple raison que ça ne marche pas, ça ne gagne pas. »
Jeudi, après l’interview de Jérôme Guedj, un chroniqueur d’Europe 1 est revenu sur ses propos dans l’émission de Céline Géraud. Olivier Dartigolles, qui a lui-même été porte-parole du Parti communiste jusqu’en 2018 et conseiller municipal de Pau jusqu’en 2024, a ainsi déclaré : « Jean-Luc Mélenchon n’a jamais été condamné par la justice sur des propos antisémites car il a cette pratique de se situer toujours sur une ligne de crête tout en nourrissant un électoralisme ethno-religieux pour lui permettre d’accéder au second tour [lors de la prochaine élection présidentielle]. »